Face à la déferlante planétaire du rap, le rock est-il mort ?
Certes, depuis la naissance du rock, genre musical à prendre au sens large – le blues et le jazz en sont les parents proches –, sa mort est régulièrement annoncée. Mais aujourd’hui, les chiffres de ventes de disques de l’année 2024 paraissent sans appel, si l’on en croit ceux du Billboard américain. Ainsi, le rap écrase tout. Avec, pas loin derrière, son épigone RnB, appellation dérivée du rhythm and blues de jadis, immortalisé, entre autres, par la divine Aretha Franklin. Comme si ces nouveaux artistes, Rihanna et autres Beyoncé au premier chef, n’osaient reprendre à leur compte l’intitulé originel d’une musique qu’ils auront largement contribué à faire dégringoler des nuages célestes aux égouts.
Le rock réduit à des compilations de leur gloire d’antan ?
Aux USA, il existe néanmoins une exception culturelle, avec la country music, équivalent local de notre chanson française, dont l’un des actuels hérauts, Chris Stapleton, parvient, in extremis, à pointer à la 28e place des deux cents albums les mieux vendus outre-Atlantique. Quant au rock qui nous occupe ici, ses seuls représentants, outre le fait d’être morts ou d’avoir largement atteint l’âge de la retraite, ne tirent leur épingle du jeu que par des rééditions des albums d’autrefois ou de banales compilations. Qu’on en juge :
Fleetwood Mac avec la réédition de Rumours (1977), 34e place, tandis qu’Elton John sauve à peu près l’honneur, mais avec un florilège, Diamonds, 35e place…
Le reste ? D’autres Greatest Hits, comme dit là-bas : Creedence Clearwater Revival (40e), Queen (47e), Bob Marley (51e), Abba (112e), Lynyrd Skynyrd (146e) et Elvis Presley (166e).
Pas d’exception culturelle française !
En France, cela ne vaut guère mieux, à en juger des chiffres fournis par le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique) ; lesquels nous disent que les seuls non-rappeurs à pointer en plus ou moins bonne place dans le classement des meilleures ventes de disques ne sont autres que Julien Doré (disque de platine), Patrick Fiori (disque d’or), deux défunts compilés, Alain Bashung et Charles Aznavour (tous les deux disques d’or). Pour le reste, les mêmes rappeurs se taillent, mieux que la part du lion, le gâteau presque tout entier - disques de diamant et de platine à l’appui. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourtant, il n’y a pas de genre musical nul en soi et le rap, il y a de ça à peu près trente ans, n’a pas donné que de mauvaises choses, les albums des Parisiens de NTM et des Marseillais d’IAM, tout comme ceux de MC Solaar ou de Doc Gynéco, en témoignent. Certes, de musique authentique, il n’y a jamais eu, les mélodies étant samplées [échantillonnées, NDLR] chez d’autres artistes, comme si la photocopieuse était devenue l’instrument ultime ; néanmoins, il pouvait y avoir là une sorte d’énergie, mais qui n’est plus guère au rendez-vous aujourd’hui. Mais il serait injuste de demander plus aux rappeurs qu’à d’autres chanteurs actuels, ayant eux aussi ramené leurs compositions à la portion congrue : plus de pont entre le couplet et le refrain ; puis, plus de refrain et de couplet, juste une phrase musicale de trois ou quatre notes. Un peu court. À croire que le niveau général se soit affaissé pour tout ce joli petit monde.
Un rap qui transcende désormais toutes les classes sociales…
Pour tout arranger, le rap, naguère musique des cités, est devenu celle de tout le monde, puisque transcendant désormais toutes les classes sociales. Il est vrai que l’industrie sait y faire : il y a les rappeurs de la France des tours, la majeure partie du troupeau, sans oublier ceux de la France périphérique, tel Orelsan. Il y a même du rap pour les lecteurs de Télérama, avec Eddy de Pretto, homosexuel revendiqué, et du rap aseptisé, histoire de ne pas faire peur aux parents : Maître Gims. Autrefois, il y avait même du rap identitaire, Basic Celtos, c’est dire ; sans oublier un Papacito qui, de ce même rap, reprend les tics vestimentaires et de langage. Bref, nous sommes cernés.
Bien sûr, le rock fait encore de la résistance. Les Rolling Stones et les survivants de notre Téléphone national parviennent encore à emplir le Stade de France. Mais ce n’est pas leur faire offense de remarquer que ces mythes vivants ne sont plus exactement les perdreaux de l’année, au même titre que leurs adorateurs, soit dit en passant. Combien de temps cela durera-t-il, nul ne le sait, mais il est à craindre que ce temps puisse nous paraître bien long. Soit celui d’attendre une éventuelle renaissance artistique. Quand on nous fait croire que Juliette Armanet est la fille spirituelle de Véronique Samson et Hoshi la réincarnation de Barbara, il est à craindre que cela ne soit pas gagné.
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43 commentaires
C’est quoi le rock? les dix doigts à Elton John pour jouer du piano ou Lemmy qui a voulu que ses cendres reposent dans son night-club londonien préféré? Ce n’est pas « le » rock qui est en déclin, mais « votre » rock. Désolé, mais les chiffres d’affluence du Hellfest n’ont jamais été aussi bons qu’en 2024.
Affirmer que le rap est une musique revient à comparer une danse de la pluie avec la Passion selon Saint Matthieu.
J’adore la réaction. Un morceau d’Elvis Presley c’est autre chose.
Texte abscons et « musique » nulles Ceux qui « décodent » se prennent pour des intello. Le « succès » vient de là
Pas de pessimisme. Certes, des proches ( jeunes ) aiment bien, au point d’aller à leurs concerts : M. ou Dr Gim, ou bien un pianiste ( qui prend des phrases musicales style Chopin, en se produisant à Bercy etc _ j’ai oublié son nom ). La encore, c’est une question de transmission. J’ai déçu ces jeunes, en disant que je préférai Scriabin, Alkan ou Chopin… Il est sûr que cette situation est due, en partie, à ce que de nos jours, certains chanteurs et chanteuses bricolent « par eux même » sans avoir la modestie de faire appel à des Dabadie ; bref à des bons ! Non, on bricole soi-méme ! ( avec auto-tune, samplers, rhythmes électroniques etc ). Plus de cabarets. Passage direct de The Voice à Bercy ( dans nombre de cas…). Certains arrivent à avoir un succès ( 1 ). Ne pas oublier que certains ont connus, et ce, « en même temps » ( oui ! ) : Brassens, Johnny, Mitchell, Nicoletta, Gainsbourg, Dalida, Nougaro, Barbara, Adamo, Dassin, Polnareff, Lama, Aubrey, Belle, Aznavour, Ferrat, Kaas, Laforêt, Gall, Berger… la liste serait longue ! Aujourd’hui ? ( bon, restons positifs… ).
Une des meilleures critiques est celle de Laurent GERRA, dans son sketch sur le rap, le désignant comme des « bruits de mots », et parodiant sur le titre « brie de Meaux » d’où la définition « rap à fromage »!
Excellentissime!
Le rap? Vociférations, borborygmes, bruits agressifs, strictement rien à voir avec de la musique. Insupportable! C’est le monde de l’inculture.
Le rap est à la musique ce que le fast food est à la gastronomie et leur code vestimentaire à la haute couture …
Le rap est une occupation d’espace radiophonique et télévisuelle, rien de plus. Pas de mélodie, une logorrhée de paroles inaudibles aboyées sur des basses surabondantes, quelques gesticulations manuelles devant des bagnoles de luxe et des filles du même acabit, ne constituent pas ce que j’appelle de la musique.
C’est toujours la meme chose, on célèbre d’un coté, on déteste de l’autre. Je n’écoute pas de rap, ou si peu, mais c’est un genre musical comme un autre. Le blues avec ses trois accords de base, tout comme le rock and roll, fut une révolution à sa naissance, et abondamment critiqué, et c’est pourtant ce que j’écoute souvent. L’actuelle chanson française me semble indigente et je la laisse de coté au profit du jazz éternel. Les acteurs de ce genre ne manquent pas, ni en France, ni à l’étranger. Mais la question ne serait t’elle pas l’ignorance grave de tout cet univers musical magnifique qui est disponible, quand les auditeurs ne font pas la démarche de la découvrir par eux-memes, et que les radios ou tv de notre pays les délaissent…au profit du Rap?
Le rap est à la musique ce que les virus sont à la santé ! La dégénérescence de la civilisation.
Pour moi, le RAP n’est pas de la musique. Au niveau des paroles, il faut aimer ce type de paroles style Nick Conrad genre « « Je rentre dans les crèches, je tue des bébés blancs (…), pendez leurs parents, écartez-les pour passer le temps », relaxé le 25 juin 2021!
Si, il y a pas un genre musical nul en soi : le rap.
– Textes nuls, souvent vulgaires (ai-je besoin de le démontrer ?)
– Musique nulle, mécanique, répétitive, d’une pauvreté consternante.
J’ai fait écouter du jazz et du rock à des adolescents : ils en étaient stupéfaits… Comme on ne leur sert que le rap, ils ne connaissent rien d’autre.
Le rap : très vite fait (pas de vraie musique, n’importe quel texte nul, toujours la même interprétation vulgaire), donc pas cher et rapide à fabriquer. De la daube, quoi. Mais les cerveaux non formés par une Education nationale déficiente s’en accommodent.
Jamais écouté un seul rap de rappeur sinon entendu des borborygmes éructés d’une caisse roulant les fenêtres grandes ouvertes. Rien à voir avec le magnifique Pino d’Angio.
Le rap est le reflet du changement de population ses textes haineux et racistes sont à l image de nos envahisseurs qui n hésitent plus à encourager sur les réseaux sociaux les leurs à nous tirer dessus , le rap c est l hymne qu ils clameront pour le faire , il ne manque que la petite étincelle pour déclencher le djihâd dont ils rêvent
Je viens de racheter des vinyls de Francis Lemarque, Serge Régiani, Charles Trenet. Pas de radio ici ; radio Nostalgie en voiture? Le rap m’insuporte.