Face à la levée de boucliers, la fac de Lille maintiendra-t-elle l’invitation de LFI ?

Jean-Luc Mélenchon candidat à l'élection présidentielle de 2017 dans  ses locaux de campagne.
Paris le 13/01/2016.
Photo Bernard Bisson
Jean-Luc Mélenchon candidat à l'élection présidentielle de 2017 dans ses locaux de campagne. Paris le 13/01/2016. Photo Bernard Bisson

Invités à la faculté de Lille par l’association étudiante Libre Palestine, Jean- Luc Mélenchon et Rima Hassan, activiste pro-Palestine et septième candidate aux élections européennes sur la liste de La France insoumise, ont annoncé leur participation à une conférence, le jeudi 18 avril, sur le thème « Actualité en Palestine ». Cette intervention est loin de faire l’unanimité. En effet, La France insoumise n’a, à ce jour, toujours pas qualifié le Hamas de groupe terroriste. Dans ces circonstances, nombreuses sont les personnalités politiques et les associations à remettre en cause la légitimité des Insoumis à s’exprimer au sujet de la Palestine, particulièrement au lendemain de l’offensive iranienne contre Israël, six mois seulement après l’attaque du 7 octobre.

La classe politique exige l’annulation de l’événement

De gauche à droite, nombreuses sont les personnalités politiques qui ont exprimé leur désaccord. Sur  X, Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne, s’interroge, pointant du doigt le logo de Libre Palestine, apposé au bas de l’affiche annonçant cette conférence. Sur ce logo, Israël est totalement incorporé à la Palestine : « Ça veut dire quoi, de l’avenir d’Israël ? »

Violette Spillebout, députée (Renaissance) du Nord, demande au président de l’université d’annuler cette conférence, comme l’ont fait les universités de Rennes 2 (10 avril) et Sciences Po Bordeaux (12 avril). Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France, réclame, lui aussi, l’annulation de l’événement. Selon lui, « nous ne pouvons tolérer, dans une université française, une telle conférence de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan qui, à travers « Libre Palestine », nient l’existence de l’État d’Israël ». Sébastien Chenu, député (RN) du Nord et vice-président de l'Assemblée nationale, joint sa voix à celle des autres élus pour demander l’annulation de la conférence : « Nos universités ne doivent pas servir de strapontin à un meeting politique où des propos antisémites seront probablement tenus à l’occasion de ce rassemblement anti-Israël. Je demande au préfet du Nord l’annulation de cette conférence. »

Les étudiants de droite refusent cette intervention propagandiste

Outre la classe politique, les étudiants, directement concernés par cette conférence, demandent que la parole ne soit pas laissée à La France insoumise. C’est le cas du RNJ Nord : dans un communiqué diffusé sur X, les Jeunes du Rassemblement national réaffirment le drame que représentent les pertes de civils palestiniens et s’opposent à la diffusion de la propagande du Hamas par Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan. Pour clore leur déclaration, ils appellent à l’annulation de ce projet.

L’UNI, association d’étudiants, a lancé une pétition pour obtenir cette annulation. Yvenn Le Coz, délégué national de l’UNI, explique à BV : « Les facultés ne devraient pas être le lieu de meetings politiques - car ce tour des facs est clairement une tournée de meetings, Louis Boyard sera à Lyon dans quelques jours, etc. -, surtout dans le cadre des élections européennes. Ce n’est pas normal, c’est le contribuable qui finance ces réunions, puisque c’est lui qui paye pour l'entretien des facs. » Il poursuit : « Si les candidats de la droite, François-Xavier Bellamy ou bien Marion Maréchal, pouvaient faire ce même tour des facs, il n’y aurait pas de rupture d’égalité. Mais aujourd’hui, la seule qui peut s’exprimer librement dans les universités, c’est la gauche. » Pour lui, enfin, il n’est pas possible que La France insoumise, qui soutient la thèse selon laquelle le Hamas est un mouvement de résistance, s’exprime au sujet de la Palestine, surtout après la récente offensive contre l’État d’Israël. La pétition compte quelque trois cents signatures, selon Yvenn Le Coz, elle atteindra les 600 rapidement, un chiffre assez élevé pour faire pression sur l’université. Déjà inquiète, celle-ci a demandé à l’UNI si une action de contestation était prévue. Plein d’espoir, Yvenn Le Coz conclut : « Sous la pression médiatique, cet événement sera annulé, je l’espère. »

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

21 commentaires

  1. On ne doit pas interdire la prestation de Mélanchon. C’est le droit à l’expression en démocratie, même si ses
    divagations peuvent choquer. Elles se retournerons contre lui.

  2. Il est scandaleux que des établissements publics accueillent des manifestation à caractère politique. L’Université a mieux à faire et plus utile.

  3. Quel renégat ce type , prêt à trahir son pays pour avoir le pouvoir ! Réponse de Mélenchon : quel pays ?

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