Face à la « montée des extrêmes », le contre-projet de journalistes

@Sam McGhee/Unsplash
@Sam McGhee/Unsplash

« Les journalistes CFDT ne veulent pas regarder monter l’extrême droite les bras croisés. » Voilà un communiqué qui va redorer le blason d’une profession que tout le monde déteste déjà... Le 21 mai, les journalistes syndiqués à la Confédération française démocratique du travail tiraient la sonnette d’alarme. À moins de trois semaines des européennes, ils appellent « à ne pas sous-estimer le péril démocratique qui est en jeu ». Mieux : ils exhortent « les journalistes à contribuer à ne pas banaliser des idées et politiques destructrices de notre société et de nos valeurs ».

 

 

Il est vrai, comme chacun sait, que ce qui détruit aujourd’hui notre société et nos valeurs, ce ne sont pas les zones de non-droit, l'ensauvagement, les chantres de la déconstruction, les wokistes, multiculturalistes et autres progressistes, mais bien cette inquiétante « montée de l’extrême droite, en France et hors de nos frontières ».

Proposer un contre-projet

L’on pensait naïvement que la CFDT avait pour noble mission de représenter les journalistes syndiqués dans différentes instances, mais c’était sans rappeler cet autre objectif qu’elle vient de se fixer : « proposer un contre-projet ». Si le quatrième pouvoir de la presse ainsi que son militantisme idéologique ne sont plus à prouver, ce nouveau communiqué invite concrètement tous les journalistes et éditeurs à « se former sur ce que sont l’extrême droite et les populismes en général, afin de savoir les comprendre, les analyser, débusquer leurs éléments de langage. Refuser tout compromis à la présentation objective des faits : le RN, Reconquête, sont et doivent être présentés comme des partis d’extrême droite (ils le sont, le Conseil d’État l’a récemment réaffirmé), du choix des mots au choix des couleurs dans les infographies. Refuser d’utiliser un vocabulaire de l’extrême droite : "Français de souche", "Grand Remplacement", … » D’autres conseils avisés suivent que les journalistes éclairés ne manqueront pas d’appliquer à la lettre.

Des rédactions qui soient un lieu de diversité

Mais s’il convient, pour nos confrères, de dénoncer la « montée de tous les extrêmes », nulle trace, dans ce communiqué, de la moindre petite critique de l’extrême gauche. Et s’il faut que « les rédactions soient un lieu de diversité, où se vive (sic) le dialogue et la fraternité », l'on pourrait légitimement s'interroger sur l'accueil dont bénéficierait, dans ces rédactions confraternelles, un journaliste de BV ou du diable Bolloré ? Étonnamment ou pas, ces chantres de la liberté d’expression fustigent « l’extension progressive de médias d’opinion » tout en défendant son pluralisme... allez comprendre !

« L’extrême droite sert un projet de société qui n’est pas le nôtre », écrivent ces journalistes, voyant soudain leurs auditeurs, téléspectateurs ou lecteurs se transformer en mauvais électeurs. Ils annoncent faire pression « sur l’État pour prendre sa part du combat ». Comme tout le monde et peut-être plus encore, les journalistes ont les yeux rivés sur les sondages qui prouvent, en France et en Europe, que le vent tourne, il est logique que certains bien installés paniquent face à ce spectre politique. Et si le matraquage idéologique de gauche ne fonctionnait plus ? Et si leur gramscisme médiatique ne séduisait plus, au risque de voir des Français préférer leur prochain et leur sécurité au lointain et à la diversité ? Seul l'avenir nous dira si ce « contre-projet » aura suffisamment conditionné les esprits au point de faire mentir les sondages.

Picture of Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Ces vielles barbes sont dépassées. A se banaliser en radotant injustement à longueur de lignes sur le dos de l’extrême droite, plus personne ne prête attention ni ne croit en leurs discours de ringards. Ils en sont encore au siècle passé, le petit doigt sur la couture de l’uniforme nazi alors que nous vivons l’époque drag queens ! Ils devraient se laver les yeux et les ouvrir.

  2. En fait, à y réfléchir, ils font bien un travail de syndicalistes. Car ils s’inquiètent pour leur avenir. Car quand le voile du mensonge et du politiquement correct aura fini d’être déchiré, qui les embauchera demain ?

  3. La CFDT dans le débat politique étant tout à fait neutre comme tout un chacun le sait !
    Ces journalistes devraient plutôt défendre la liberté d’opinion et d’expression plutôt que de la bâillonner. C’est un comble qu’ils s’attachent à faire le contraire. Qui est la vraie opposition au système en France sinon le RN et Reconquête , et qui va parler des sujets qu’ils défendent ? La CFDT ? C’est justement parce qu’ils ont été trop longtemps tus que ces problèmes s’imposent au débat public .

  4. Proposer un contre projet ? Ça implique implicitement de reconnaitre que votre adversaire a un projet. Ils se contredisent ces « journalistes », leur principal argument depuis longtemps et de nous expliquer que le RN et Reconquête! n’en ont pas. Reprenez-vous, mesdames et messieurs les champions du pluralisme et de la démocratie…On va finir par se rendre compte que seule l’idéologie vous guide.

  5. Il n’y a pas que Jupiter et son staff qui ont le trouillomètre à zéro, les « journalistes » aussi. Grand bien leur fasse.

  6. Ils sont aux Abois, car ils savent qu’une grande partie du financement de leur syndicat , provient de nos impôts, et si le RN ou RECONQUETE devenaient majoritaires dans notre pays, ces financements disparaîtraient et la fête sur le dos des français s’arrêterait, car ils n’ont plus d’adhérents pour remplir leur caisse.

  7. Ils n’ont nul besoin de faire pression sur l’état quand on sait que la grande majorité de ces journaliste sont à la solde de l’état qui les arrose de subventions prélevées sur les électeurs de l’extrême droite qui ne sont pas contents du tout que leur argent soit ainsi dilapidé . Qu’ils se contentent , si toutefois ils en sont encore capables , ce dont je doutes fort , de faire du journalisme et non de la propagande d’état comme l’ex URSS .

  8. « le RN, Reconquête, sont et doivent être présentés comme des partis d’extrême-droite (ils le sont, le Conseil d’État l’a récemment réaffirmé) » Le conseil d’état, une institution dénuée de toute idéologie de gauche, comme elle l’a prouvé à maintes reprises.

    • « L’extrême-droite sert un projet de société qui n’est pas le nôtre » écrivent ces journalistes,… »
      Ça laisse rêveur, ce genre de déclaration.
      Autrement dit, la liberté d’expression, c’est bien, mais elle est réservée au camp du bien.

  9. Fut un temps le journalisme était un métier qui nécessitait de suivre une école spécialisée sur 3 ans apres bac,des stages dans des journaux ou des chaînes tv réussis, avant d’avoir une carte de presse..Aujourd’hui n’importe quel inculte même quasi analphabète qui publie des avis sur le net suivi par des gens comme eux est de l’are  » journaliste » en particulier s’il adhère aux sujets à la mode.gaza,l’ukraine,le racisme etc eyc.

  10. Et si on supprimait la niche fiscale destinée à financer les médias ? Et si on taillait en pièce les subventions publiques destinées à la presse écrite. Et si on interdisait les médias détenus par des étrangers. Il ne restera que les meilleurs. Ces mesures sont celles qu’entrevoit de prendre Javier Milléi en Argentine. Surveillons de près les résultats. De toute façon la défiance des français vis à vis des journalistes est grandissante, ce n’est pas un tel communiqué qui inversera la tendance.

  11. « L’on pensait naïvement que la CFDT  » était solidaire de leurs encartés qui subissent tout ce que dénoncent le RN et Reconquête.
    Comme quoi, tant que tu ne manges pas à l’écurie tu crois manger à la table du roi.

  12. Les journalistes salariés des médias dits mainstream sont déjà tous de gauche. Cela me fait penser à Coluche dans une parodie de publicité Persil lave plus blanc que blanc, dans ce contexte journalistique, ce sera plus à gauche qu’à gauche. Rencontre avec « l’extrême gauche » : Ils y sont déjà, rien ne changera. Si peut être et enfin quelque chose peut changer, de moins en moins de lecteurs et d’auditeurs. En quelque sorte une belle perspective, le chômage pour ces donneurs de leçons suicidaires. Je suis contre le financement par l’état de cette presse mortifère.

    • Les journalistes gauchistes ? Ils se mettraient tous à affirmer qu’il fait sombre la nuit que j’en douterai encore…

  13. Cela m’a toujours amusé de voir ce genre de prise de position car jamais ô grand jamais aucun d’eux ne se posent la question du pourquoi de ce choix des électeurs !

Commentaires fermés.

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