Face à la Russie, Macron bombe le torse. Face à l’Algérie, il courbe l’échine

Quelques heures avant l'allocution présidentielle, un ressortissant algérien était à nouveau refoulé par l'Algérie...
© Capture écran TikTok Emmanuel Macron
© Capture écran TikTok Emmanuel Macron

L’actualité nous offre parfois des parallèles tristement ironiques. Ce 5 mars, à 20 heures, Emmanuel Macron, en costume sombre, prenait la parole face aux Français. Quinze minutes d’allocution au cours desquelles le chef de l’État a tenu à se montrer ferme face à la Russie qu’il désigne comme « une menace pour la France et l’Europe ». « Qui peut croire que la Russie d’aujourd’hui s’arrêtera à l’Ukraine ? » Contre l’empire de Poutine, le président de la République envisage donc les grands moyens : « des investissements supplémentaires […] pour nous équiper davantage » et, pourquoi pas, le déploiement de forces européennes non combattantes pour assurer le maintien de la paix. Emmanuel Macron n’entend pas reculer face à la Russie. Mais ce discours d’autorité diplomatique est-il réellement audible ? Comment le chef de l’État peut-il prétendre se faire respecter du géant russe quand il ne cesse de reculer face au petit allié de celui-ci, l’Algérie de Tebboune ?

L'Algérie inflige à la France une nouvelle humiliation

En effet, 1 heure 30 seulement avant l’allocution présidentielle, Europe 1 révélait le dernier camouflet infligé par l’Algérie à la France. Ce 5 mars au matin, un ressortissant algérien, âgé d’une vingtaine d’années, condamné à de multiples reprises et visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), était conduit à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en vue de son expulsion. Muni de son passeport, attestant de son pays d’origine, mais sans laissez-passer consulaire, l’homme a été refoulé par les autorités algériennes dès son atterrissage. Renvoyé vers la France en fin d’après-midi, il a été reconduit au centre de rétention administrative de Metz. Or, ce ressortissant algérien présente un « profil dangereux ». Connu du Fichier de traitement des antécédents judiciaires, cet individu a notamment été condamné pour violences sur conjoint en présence d'un mineur et pour violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à huit jours. En janvier 2024, il était également interpellé et placé en garde à vue pour des faits de violence en état d’ivresse sur un policier municipal, outrage et rébellion.

Une expulsion ratée qui n’est pas sans rappeler celle de l’influenceur algérien Doualemn, qui vient d’être condamné, en première instance, à cinq mois de prison avec sursis pour provocation non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit. Des cas comme celui-là, il en existe malheureusement de nombreux… Comment ne pas penser à l’assaillant présumé de Mulhouse, ressortissant algérien, dont l’Algérie a refusé «  à dix reprises » l’expulsion ? Ou à ces deux ressortissants algériens, connus de la police et dont l'un d'eux vient de sortir de prison, expulsés par la France, ce jeudi 6 mars, et refusés par l'Algérie ? À ces humiliations, que la France paye parfois le prix du sang, s’ajoutent la détention de Boualem Sansal et le chantage mémoriel d'Alger. Mais plutôt que de hausser le ton face à l’Algérie, Emmanuel Macron préfère tempérer, voire reculer.

Faible avec l'Algérie

Le président de la République a ainsi choisi de balayer d’un revers de main l’ultimatum lancé par son Premier ministre et, par la même occasion, de désavouer son ministre de l’Intérieur. Car si Emmanuel Macron partage le constat - et même les objectifs - de ses deux ministres, à savoir que l’attentat de Mulhouse est le résultat d’un grave « dysfonctionnement » et que « tous les gens identifiés comme dangereux [doivent être] repris » par l’Algérie, le chef de l’État ne promeut pas la même méthode. Au lieu de la fermeté, le président de la République appelle au « dialogue exigeant et respectueux ». Un dialogue auquel le gouvernement algérien ne semble pourtant pas du tout enclin à participer…

Mais pourquoi une telle faiblesse du Président français ? Seulement parce que le chef de l'État craint la diaspora algérienne qui pourrait, selon son entourage, « casser la baraque » sur le sol français. Autrement dit, si Emmanuel Macron est prêt à endosser le costume du leader de l’Europe intransigeant face à la Russie qui menace l’Ukraine, il est en revanche incapable de hausser le ton face à l’Algérie qui, par son ingérence, menace directement la France… Comment être crédible ?

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

8 commentaires

  1. Bien sûr que non , Macron n ‘est pas crédible , il ne l ‘ a jamais été d ‘ ailleurs , ses mandats catastrophiques parlent pour lui ; mais , malheureusement il a le pouvoir et le soutien révoltant des médias ; il se fait rouler dans la farine par les algériens et là est la vraie menace pour notre pays ; puis veut précipiter son pays dans une guerre contre la Russie qui ne nous a rien fait , même si la paix se concrétise ; en temps normal , il serait destitué …

  2. (NB – « sans laisser-passer consulaire » : « laissez-passer » avec un Z. NB – « garde-à-vue » : garde à vue sans traits d’union. Merci !). À force de bomber le torse et courber l’échine, Macron 1er va se retrouver difforme. Poutine et Tebboune doivent bien rigoler. Nous autres, Français, pas du tout. Le prince au petit pied n’a même pas l’once de la moitié d’un brin de courage face à l’Algérie, ni de compassion pour les victimes — et leurs familles — des assassins sous OQTF.

  3. Macron invente une guerre avec la Russie pour détourner les Français du problème le plus inquiétant, bien plus angoissant que l’ogre Poutine qui mange les petits enfants désobéissants et fronce ses sourcils en forme d’ogives nucléaires.
    Ce gros problème est l’invasion migratoire plébiscitée par le même Macron. En France, il est difficile de connaître l’importance des populations d’origine étrangère, mais il est convenu d’admettre que c’est la population d’origine algérienne la plus nombreuse. Ce pays revendique une diaspora de 4 millions de personnes.
    Alors, quel avenir pour les pays européens de l’ouest ? Une zone d’influence pakistanaise en Angleterre, une zone d’influence marocaine en Espagne et aux Pays-Bas ? Une zone d’influence turque en Allemagne et en Autriche ? Une zone algérienne en France ?
    L’histoire le dira et surtout, il revient aux Peuples européens de décider de leur avenir (sans Macron…). C’est à eux qu’il revient de savoir s’ils acceptent une influence étrangère croissante dans leur pays ou s’ils veulent redevenir indépendants !

  4. c’est bien cela, comment être encore crédible durant 2 ans ?!? Quand à L’Ukraine : les USA ont dit plus d’armes, comme on n’a plus rien de notre coté, comment va t-on encore la soutenir militairement ? Les envolées lyriques de notre petit président sont devenues risibles voire ridicules.

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