Face au drame des propriétaires de logements squattés, que fait l’État ?
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Chaque fois, l’histoire se répète. Aux quatre coins de la France, des propriétaires désespérés appellent à l’aide pour récupérer leur logement squatté. Mais souvent, la procédure traîne, laissant ces petits propriétaires bien démunis.
Propriétaires abandonnés
« Nous sommes écœurés. » Quatre mois après avoir récupéré leur maison, Gérald Oberweis et son épouse ne décolèrent pas. Gérants d’un restaurant, ils étaient les heureux propriétaires d’une jolie maison à Marsais-Sainte-Radégonde, en Vendée. Acquéreurs d’un restaurant en 2019, ils décident de mettre en location leur maison afin de rembourser leur emprunt et de s’assurer un revenu régulier. Deux ans plus tard, ils décident finalement de revendre cette maison et en informent, dans le strict respect de la loi, les locataires. Tout bascule à l’été 2021. Les locataires refusent de quitter la maison. Lors de la visite d’état des lieux, le ton monte. Excédés, les propriétaires alertent la gendarmerie et engagent une procédure judiciaire. Les voilà pris dans un engrenage judiciaire. Finalement, le 28 octobre dernier, après quatorze mois de loyers impayés, les époux Oberweis parviennent à récupérer leur bien. Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises. Tout est à rénover. Rats dans la cuisine, excréments d’animaux, odeurs d’urine, meubles irrécupérables… Au total, entre les frais d’avocat et la rénovation, ils auront déboursé près de 30.000 euros. Aujourd’hui, dégoutés par un État qui ne protège pas assez les victimes de squat, le couple envisage de quitter la France.
Le cas de Gérald et Audrey Oberweis est malheureusement de plus en plus répandu. À Pantin, tous les soirs depuis le 30 janvier, des habitants du quartier des Quatre-Chemins montent la garde dans le hall de leur immeuble pour empêcher des bandes de jeunes de s’y installer et de tout détériorer sur leur passage. À Grenoble, un retraité handicapé s’est retrouvé, pendant plusieurs semaines, dans l’incapacité de vendre sa villa pour financer sa maison de retraite. La cause ? Une famille roumaine, avec cinq enfants, avait pris possession des lieux et mis un cadenas sur le portail. Ils ont finalement été délogés ce 8 février par les forces de l’ordre. À Manosque, en Provence, Cyril entame une grève de la faim. Depuis près de trois ans, sa maison et deux de ses appartements sont squattés et les loyers restent impayés. Endetté et interdit bancaire, il appelle à l’aide les assurances. Comme Cyril, de nombreux petits propriétaires ne peuvent supporter financièrement les années de procédures judiciaires.
Que fait l’État ?
Pour aider ces propriétaires à bout, l’Assemblée nationale et le Sénat tentent de durcir le ton. Le 2 février, les sénateurs ont ainsi adopté avec une large majorité une proposition de loi du député Guillaume Kasbarian (Renaissance) visant à protéger les logements contre l’occupation illicite. Ce texte « anti-squat » prévoit, notamment, jusqu’à 45.000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement contre les squatteurs. Si le texte, soutenu par le gouvernement, devrait être adopté, la gauche, vent debout contre cette réforme, pourrait l’amender en deuxième lecture et le rendre moins efficace. Insoumis et écologistes s’indignent. Pour Europe Écologie Les Vert (EELV), « cette loi ne répond pas à l’urgence du logement en France, mais participe au contraire à l’aggravation du mal-logement ». Une nouvelle fois, la gauche préfère protéger ceux qui violent la loi plutôt que leurs victimes…
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L’Etat ? Quel État ?
L’état ne fera rien, ce serait mal vu par la gauche et le centre complices des délinquants. On comprend tout quand un ministre de la justice est acclamé par les détenus à Fleury-Mérogis
La gauche et les verts défendent leur électorat : les squatteurs et les autres, surtout pas le Français moyen qui suit la loi. Qui la suit pour le moment…