Face au PiS polonais, une Coalition européenne déjà surnommée Coalition arc-en-ciel

PiS Pologne

Un sondage Ibris, publié jeudi matin par le journal d’opposition Rzeczpospolita, donne pour les élections européennes 40 % des voix au parti Droit et Justice (PiS) et 38 % pour la Coalition européenne (KO). Viennent, ensuite, le nouveau parti ultra-progressiste Wiosna ("Printemps") de l’ancien maire de Słupsk et militant homosexualiste Robert Biedroń, à 7 % des intentions de vote, et le mouvement d’opposition plutôt libéral-conservateur Kukiz’15 (du nom du chanteur Paweł Kukiz, qui l’a créé) à 5 % des intentions de vote.

En revanche, pour les élections législatives d’octobre, où l’éventualité de listes communes de la Coalition européenne n’a pas été prise en compte, le PiS pourrait compter également sur 40 % des voix (contre 37,5 % des voix aux élections d’octobre 2015) tandis que le parti libéral-libertaire Plate-forme civique (PO, le parti de l’actuel président du Conseil européen Donald Tusk) ne pourrait compter que sur 21 % des voix. Viendraient, ensuite, Wiosna, Kukiz'15 et les sociaux-démocrates post-communistes du SLD, tous trois à égalité avec 7 % des intentions de vote chacun, puis le parti agraire PSL (en coalition avec lequel la PO gouvernait de 2007 à 2015) avec 6 %.

Les élections européennes auront, en Pologne, valeur de test avant les élections législatives. Ce sont des élections difficiles pour le PiS dans la mesure où la participation y est plus forte dans les grandes villes acquises aux libéraux. Par contre, si la KO fait un mauvais résultat, il est probable qu’elle se disloquera après les élections de mai. Il s’agit d’une coalition très hétéroclite, puisqu’elle rassemble le parti libéral-libertaire PO (anciennement libéral-conservateur), l’autre parti libéral-libertaire Nowoczesna (« Moderne »), créé pour les élections de 2015 dans le but de récupérer les électeurs déçus de la PO, mais qui est aujourd’hui insignifiant dans les sondages, le SLD post-communiste qui n’a plus de députés à la Diète depuis les élections de 2015, le PSL, un parti agraire à l’électorat paysan plutôt conservateur sur le plan sociétal, et l’extrême gauche écolo.

Tout cela se déroule dans le contexte d’une « Charte LGBT+ » signée en février par le nouveau maire PO de Varsovie, avec la promesse de donner au lobby LGBT un accès aux écoles de la ville et d’y mettre en œuvre les très subversifs « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » de l’OMS ». Par cet acte, le maire Rafał Trzaskowski (PO) et son adjoint homosexuel et militant LGBT Paweł Rabiej (Nowoczesna) entraînent la Coalition européenne dans une guerre idéologique entre, d’un côté, les partisans d’une révolution culturelle sur le modèle de celle en cours dans les pays anglo-saxons et en Europe occidentale et, de l’autre côté, la Pologne conservatrice qui correspond majoritairement à la province et aux catholiques pratiquants, sachant que près de 40 % des 92 % de Polonais baptisés dans l’Église catholique vont à la messe chaque dimanche.
Logiquement, la polarisation qui s’ensuivra devrait bénéficier au PiS pour ces élections, alors que ce parti semblait lui-même avoir quelque peu viré vers le centre aux yeux de l’aile droite (notamment la frange très pro-vie) de son électorat.

Du coup, alors qu’il mettait l’accent sur son côté social, avec de nouvelles promesses faites en février, le PiS s’est présenté, lors de sa convention électorale du week-end dernier, comme le parti à même de défendre les familles polonaises contre les assauts de l’Internationale homosexualiste et de ses relais polonais. En 2015, le gouvernement PO-PSL avait offert une majorité absolue au PiS en acceptant, un mois avant les élections législatives, les quotas d’immigrants illégaux imposés par l’Union européenne. L’histoire pourrait se répéter, cette année, avec l’étendard arc-en-ciel brandi avec beaucoup d’agressivité (y compris contre l’Église) par des libéraux toujours plus radicaux.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 19:51.
Olivier Bault
Olivier Bault
Directeur de la communication de l'Institut Ordo Iuris

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