Face aux islamistes, Macron prône la réponse civilisationnelle et morale. Abdeslam rigole
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Emmanuel Macron, notre nouveau Président, est semble-t-il l’homme des grandes premières. Élu à sa première tentative, sans parti, sans que quiconque y croie… Et si ce jeune homme est « né coiffé », comme on disait autrefois, il est aussi le premier à voir exploser en vol son gouvernement un mois tout juste après son arrivée.
Autre grande première, le Président Macron s’est rendu mardi soir ès qualité au dîner de rupture du jeûne (l’iftar) organisé dans les salons Hoche, à Paris, par le CFCM (Conseil français du culte musulman). Certes, tous nos politiques courent maintenant chaque année - Président en tête - au dîner du CRIF, le pendant juif. C’est Nicolas Sarkozy qui a inauguré cette nouvelle coutume en y accourant avec tout son gouvernement. Alors, pourquoi pas une petite virée chez les musulmans ?
L’honnêteté – et j’y tiens – oblige à dire que le discours prononcé par Macron mardi soir était fort intelligent. De haute volée, même, le chef de l’État ayant en quelque sorte mis les points sur les i et les barres aux t, expliquant aux représentants officiels de la communauté musulmane que, si la République était à leurs côtés, c’est à eux qu’incombait la tâche de mettre de l’ordre dans la baraque et, pour parler vrai, d’en finir avec les dingues fanatisés.
"Je suis conscient que vous ne représentez pas la voix unique de l'islam de France parce que votre religion, pour unique qu'elle soit, s'exprime dans une pluralité et une polyphonie à laquelle il faut savoir faire toute sa place", a-t-il dit, avant d’ajouter : "Notre combat déterminé contre le terrorisme de Daech et l'idéologie totalitaire qui le supporte doit nous conduire avec détermination à lutter contre ceux qui cherchent à faire de vos lieux de culte et de transmission, de votre tradition religieuse, des lieux de prêche de haine, voire d'appel à la violence."
Une première, là encore, Emmanuel Macron a insisté sur "la réponse civilisationnelle et morale" avant de conclure : "La République vous aidera dans cette tâche dès qu'il conviendra de prendre des mesures coercitives pour que cessent ces détournements [du sens et des valeurs de la religion, ndlr], mais elle ne peut se substituer à vous sur le terrain théologique et religieux à votre indispensable travail."
Il parle bien, monsieur Macron, on voit qu’il est allé aux écoles, comme on disait dans ma campagne. C’est un CSP+++, comme la plupart de ces nouveaux élus qu’il a fait marcher jusqu’à l’Assemblée. Et c’est vrai qu’on se demande ce que la soyeuse lavallière et l’araignée d’un Cédric Villani peuvent bien raconter à l’épicière de Troulala-sur-Raidillon… à qui les propos de Macron ne parlent sans doute pas davantage.
Pas plus qu’ils ne parlent - et c’est plus grave encore - au djihadiste Salah Abdeslam, seul survivant du commando du 13 novembre aujourd’hui incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Un type qui non seulement survit à ses crimes, mais y survit à nos frais, et s’offre de surcroît le luxe de poursuivre aujourd’hui devant le tribunal de Nanterre le député Thierry Solère pour "atteinte à la vie privée".
Abdeslam lui reproche d’avoir décrit ses conditions de détention dans Le Journal du dimanche. Un crime odieux, on en conviendra, le parlementaire ayant révélé aux Français que le détenu Abdeslam, à l’isolement, disposait d’une pièce pour faire son sport.
Me Franck Berton, qui à cette époque le défendait encore, avait demandé à la justice administrative de "suspendre en urgence la vidéosurveillance de son client au nom du respect de sa vie privée".
Si cette requête ahurissante a été refusée en juillet par le tribunal administratif, puis le Conseil d’État, la justice n’en a pas moins reçu la plainte d’Abdeslam et entrepris de poursuive Thierry Solère.
Alors, les belles phrases de Macron sur les mesures "coercitives", pensez…
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