Faire barrage à Louis Aliot : une question de salubrité publique !
3 minutes de lecture
L’hygiène, c’est important, l’hygiène. Moucher son nez, se laver les mains, par exemple. C’est même devenu un acte citoyen depuis que le Covid-19 s’est invité dans notre quotidien. La preuve que l’hygiène, c’est important : la présidente de la Commission européenne, Frau von der Leyen, s’est même fendue d’une vidéo pour expliquer aux peuples de l’Union comment il fallait se laver les mains. Faut dire que les Allemands sont réputés pour être vachement balaises en matière d’hygiène.
À l’hygiène, on associe évidemment la santé. Au nom de la santé, qu’est-ce que, d'ailleurs, on ne ferait pas ? C’est bien connu, la santé d’abord. Ainsi, les Français ont accepté sans broncher pendant près de trois mois des restrictions de liberté comme jamais pour des raisons sanitaires. Au point que certains ont pu qualifier l’état d’urgence sanitaire de dictature sanitaire. Au sens romain du terme, ce n’est pas faux.
Puisque la santé, la salubrité (du latin salus, santé) sont tendance par les temps qui courent, pourquoi ne pas continuer à profiter de la vague ? Ainsi, la tête de liste EELV aux élections municipales de Perpignan, Agnès Langevine, par ailleurs vice-présidente de la région Occitanie, vient d’annoncer qu’elle se retirait de la course pour faire barrage à Louis Aliot, arrivé en tête avec 35 % des suffrages, en invoquant un « devoir républicain de salubrité publique ». Avec un argument comme ça, pas moyen de lutter. Un geste barrière, en quelque sorte. Les scientifiques ne se sont pas encore prononcés : ces 35 % sont-ils le symptôme d’une simple grippette, d’une épidémie ou est-on carrément face à une pandémie ?
Pas de vaccin en vue pour immuniser la population ou de chloroquine pour traiter le mal, alors la seule solution semble être, pour le contenir, les recettes de grand-mère concoctées dans les vieux fait-tout de la cuisine électorale. Après le retrait de la liste macroniste qui avait obtenu 13 % et celle des écologistes (14,5 %), le maire sortant, le LR Jean-Marc Pujol, qui n’avait obtenu que 18 % (un désaveu sévère), va donc se retrouver en duel face à Louis Aliot. Ces désistements en série profiteront-ils à un sortant rejeté le 15 mars dernier par 82 % des électeurs, un score soviétique à l’envers ? Pas certain, quand on apprend que Josianne Cabanas, une colistière du candidat LREM, mais qui s'affirme comme une femme de droite, vient d'annoncer qu'elle voterait pour Louis Aliot !
Mais revenons à cette question importante de la salubrité publique. Non loin de Perpignan, à Béziers, les électeurs ont réélu le populiste Robert Ménard avec près de 69 % des votants. Un peu plus loin, dans la même région, à Beaucaire, dans le Gard, Julien Sanchez (RN) a été réélu avec 59 % des voix. Si l’on se risque à franchir le Rhône et que l’on va dans le Vaucluse, Joris Hébrard, maire RN du Pontet et Philippe de Beauregard, lui aussi RN, maire de Camaret-sur-Aygues, ont été réélus respectivement avec plus de 57 % et 70 % des voix. C’est ce qu’on doit appeler des « clusters » en ces temps pandémiques. Pas certain, d'ailleurs, que le confinement y fasse grand-chose. Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie, avait pourtant bien essayé, en 2017, en ne signant pas le contrat de ville 2015-2020 avec Beaucaire. Julien Sanchez avait alors porté plainte au pénal pour discrimination fondée sur des opinions politiques et entrave à l’exercice à une activité économique. Carole Delga avait été condamnée en appel en avril 2019 mais avait annoncé qu’elle se pourvoyait en cassation. Il y a parfois des remèdes pires que le mal.
Thématiques :
Elections municipales 2020Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :