Femmes voilées : et si l’on questionnait un peu leur « c’est mon choix » ?

voile

C’est un des arguments récurrents des femmes arborant le voile, le burkini ou tout autre marqueur identitaire : « C’est mon choix », « Je le porte librement », « Je suis heureuse comme ça ».

Lorsqu’une femme (ou mieux : une « maman ») évoque sa « liberté », son « bonheur », son « choix personnel », il n’y a plus rien à dire dans notre société où règne l’individualisme, l’émotionnel mais surtout l’inculture et l’incapacité d’analyser ce qui se cache derrière des mots et d’y faire correspondre des concepts. Parce qu’un individu se déclare « heureux » ou « libre » : circulez, y a rien à voir !

C’est bien méconnaître l’histoire et la philosophie.

L’histoire des civilisations regorge d’exemples où les opprimés justifiaient leur condition de vie : de barbares civilisés par Rome, de serfs du Moyen Âge envers leur seigneur, d’esclaves noirs américains trouvant leur maître bon et généreux, jusqu’aux matriarches africaines réalisant elles-mêmes l’excision de leur fille au nom de la tradition…

Le voilement des femmes musulmanes masque ce qu’il y a d’existence particulière à une personne pour la réduire à un objet conforme à une vision misogyne et patriarcale (cf. verset 38 de la quatrième sourate du Coran : « une femme doit être obéissante et soumise »).

Comment peut-on comprendre cet écart entre cette soumission phénoménologique et sociale d’un être et ces déclarations revendiquant bonheur et liberté ?

Il nous faudrait, pour cela, dépoussiérer un ouvrage du XVIe siècle : Discours de la servitude volontaire écrit, à moins de 18 ans, par Étienne de la Boétie. On comprendrait alors que la liberté peut être aliénée, qu’un peuple inculte est crédule, qu’il n’y a d’oppression que volontaire mais, surtout, que l’usage de la raison permet de sortir de cette oppression. La Boétie préfigurait ainsi les Lumières.

Des « Lumières » qu’il serait bon de rallumer dans notre société abêtie. Une société où l’on prend chaque mot pour argent comptant sans le questionner intellectuellement. Une société où l’on fait également preuve d’une naïveté coupable vis-à-vis de stratégies prosélytes menées par des activistes qui avancent les femmes comme des pions pour conquérir, jour après jour, des espaces de la République.

De la servitude volontaire en islam : voilà un beau projet de recherche pour nos universités.

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