Fermeture de C8 : cette gauche qui jubile

fin C8

Elle a du mal à cacher sa joie. Depuis mercredi 19 février, la gauche affiche un nouveau motif de réjouissance et de fierté : elle est parvenue à faire fermer C8. Les pétitions, commissions d’enquête et campagnes de harcèlement ont fini par porter leur fruit. L’objectif ultime reste l’éradication de CNews, mais la mise à mort de sa chaîne sœur constitue déjà une première victoire appréciable.

Patrick Cohen en défenseur du droit

Figure de proue du journalisme subventionné, Patrick Cohen a salué la censure de C8 dès jeudi matin, faisant mine de n’y voir rien de plus qu’une banale décision juridique. « C8 a subi 35 réprimandes : mises en garde, mises en demeure, sanctions pécuniaires », a expliqué l’éditorialiste de France Inter. C’est exact : l’Arcom a infligé plus de 7 millions d’euros d’amendes à la chaîne privée, avant de procéder à sa fermeture définitive. Tiens, Patrick Cohen serait-il favorable à la double peine ? Il faudra s’en souvenir…

Jamais à une contradiction près, le journaliste a poursuivi son édito en affirmant que l’Arcom avait simplement joué son juste rôle de « garde-fou ». Un rôle essentiel, nous dit-il, car « la liberté, c’est aussi de faire respecter sa vie privée, son image, son honneur et sa réputation, de ne pas subir de campagne de haine ou de dénigrement, de recevoir une information honnête »… Ah oui, vraiment ? « Faire respecter son honneur et sa réputation », comme quand un programme de France 2 présente Gérard Depardieu sous les traits d’un pédophile - des images qui doivent faire l'objet d'une expertise ? « Ne pas subir de campagne de dénigrement », comme quand la collègue de Patrick Cohen, Charline Vanhoenacker, traite Elon Musk de « gros connard » sur le plateau de Léa Salamé ? « Recevoir une information honnête », comme quand France Inter relaie servilement la propagande du Hamas sans donner ses sources ? Allons... Tout le monde a bien compris que ces beaux principes n’étaient brandis que pour sanctionner certains médias en particulier. Ceux de l’audiovisuel public se rendent coupables d’innombrables manquements mais n’ont jamais reçu la moindre sanction financière.

L’extrême gauche à la manœuvre

Les députés LFI, eux, au moins, ont le mérite de la sincérité. Ils se réjouissent ouvertement de la fin de C8 et ne cachent rien de la nature politique de leur combat contre ce qu’ils appellent « l’empire Bolloré ». Quelques instants après avoir appris la confirmation, par le Conseil d’État, de la décision de l’Arcom, Sébastien Delogu a ainsi publié sur X une photo sur laquelle il apparaît hilare, aux côtés de son acolyte David Guiraud. « Quand tu apprends que Cyril Hanouna, sur C8, c'est définitivement fini », a-t-il écrit en commentaire.

Et tant pis pour les 400 employés ou collaborateurs qui se retrouvent sur le carreau. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ; l’essentiel était de couper le sifflet à Cyril Hanouna. On savait l’extrême gauche pro-islam et pro-immigration, on découvre depuis quelques mois qu’elle est aussi antisociale et anti-liberté d’expression.

Très en pointe sur le sujet, la députée écologiste Sophie Taillé-Polian s’était donné pour mission, dès le printemps 2024, d'obtenir la fermeture de C8 et CNews. « Leur canal TNT ne doit pas être renouvelé », réclamait-elle alors, en interpellant les autorités. « L’Arcom doit réagir », exigeait-elle encore, quelques mois plus tard, en lançant une pétition contre le renouvellement des deux chaînes abhorrées. Une vindicte qui l’a même amenée à organiser, à Paris, une soirée baptisée « Les Bolloré Awards », animée par Guillaume Meurice – licencié du service public en raison d’une blague aux relents antisémites – et destinée à railler les « meilleures dingueries » de C8 et CNews

Voici donc le genre de personnages qui a eu le scalp de C8. Des militants (de gauche) qui ont fait appel à une autorité publique (de gauche), avec la validation enthousiaste d’une juridiction administrative (de gauche). Une mécanique bien huilée. Une affaire rondement menée.

CNews dans le viseur

« C'est confirmé, s’est bien entendu réjouie Sophie Taillé-Polian sur X, mercredi soir. C8 n'aura plus l'autorisation d'émettre sur la TNT à partir du 1er mars ! » Une « victoire » qui ne calme cependant pas sa soif de censure. Au contraire. La prochaine cible de la députée est d’ores et déjà identifiée. Sur sa page X, elle a épinglé un tweet dans lequel elle annonce avoir fait un signalement à l’Arcom afin de dénoncer « le racisme et l'islamophobie décomplexés » de propos tenus sur… CNews.

Picture of Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Il y avait bien des citoyen(ne)s de Gauche sur cette Chaine notamment dans l’émission d’Hanouna..Des citoyens qui avaient la liberté de voter Non ou Oui avec leur panneau….même que je ne pouvais pas trop regarder trop longtemps quand ça basculait à Gauche Gauche irrationnel, illogique, idéaliste

  2. Merci pour l’humour très édifiant de cet article..
    Impossible cependant de ne pas signaler qu’un retournement conjoncturel , en train de se profiler ..va certainement engendrer de l’amertume au sein de la clique de malfaisants officiels …

Laisser un commentaire

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Rima Hassan vient toujours à la rescousse du Hamas
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois