Fessenheim et Haut-Rhin en péril : l’appel à la mobilisation

Fin juin 2020, Fessenheim entrera dans l’Histoire comme le Notre-Dame-des-Landes de l’énergie, comme le nouveau trophée institutionnel des casseurs et des hors-la-loi nationaux et extra-nationaux. Pourquoi institutionnel ? Parce que, depuis 2007, leurs représentants tirent manifestement les ficelles des gouvernements en place ; parce que le coronavirus vert qu’ils sont ainsi parvenus à inséminer dans la socio-économie du pays tient électoralement tous les impétrants à la magistrature suprême par une partie de leur anatomie que la décence empêche de nommer ici.
Tout a commencé avec le grotesque Grenelle de l’environnement, pour continuer par l’infâme RT2012 faisant vendre le gaz russe aux Français, de préférence à l’électricité française, et finir par monter en puissance avec le sabotage planifié de l’inestimable outil industriel que le monde nous enviait naguère.
Et de quelle prophylaxie le pays dispose-t-il encore, pour tenter de venir à bout d’un tel coronavirus ? D’à peu près rien d’autre que de l’armée de valétudinaires dont, samedi 22 février, les rangs clairsemés se portèrent au secours d’une région délibérément sinistrée par un législateur indigne, joignant à leurs cris de colère ceux d’une arrière-garde épuisée et incapable de faire mouvement, vaincue par l’âge au champ d’honneur.
En tardant à regarder en face le suicide économique programmé de longue date par le pouvoir politique, cette armée réalise aujourd’hui que, comme un nombre croissant de Français, elle s’est trompée de guerre, que, pour enrayer ce coronavirus vert, 65 millions de patients ont moins besoin d’une indigeste formation médicale que de l’administration du plus rude des antibiotiques. Or, hier comme aujourd’hui, le seul bras médical armé et habilité à procéder à ce vaste programme sanitaire est un syndicalisme dont le devoir suprême, universel, permanent et prioritaire consiste à tout mettre en œuvre pour empêcher la destruction délibérée de l’outil de travail, surtout lorsque ce vandalisme n’a pas la moindre justification.
En conséquence, une vaste communauté nationale composée de professionnels, d’élus et de citoyens lucides appelle, ici, l’intersyndicale d’EDF à déclarer officiellement et sans délai une guerre ouverte aux exécuteurs gouvernementaux des basses œuvres électorales du Président. La première exhorte même la seconde à engager, toutes affaires cessantes, une épreuve de force avec le pouvoir, consistant à faire immédiatement interdire par les opérateurs l’arrêt définitif de tout réacteur électronucléaire, y compris celui des deux de Fessenheim ; l’arrêt de Fessenheim n’étant pas irréversible tant que le lessivage chimique de décontamination de son circuit primaire sera empêché par un personnel qu’il convient de missionner syndicalement, séance tenante.
Dans la nuit du 21 au 22 février 2020, la direction lige d’EDF a menacé de faire embastiller les opérateurs courageux et gonflés d’émotion, chargés d’appuyer sur le bouton de découplage définitif de la tranche, s’ils mettaient à exécution leur menace de ne pas obéir, de même que tous ceux qui s’aviseraient de faire durer sine die cette désobéissance : un comble et une ignominie ! Un comble, car les rôles du saboteur et du gardien de patrimoine sont désormais inversés ; une ignominie que fédérations et confédérations syndicales ne se soient pas spontanément dressées pour couvrir et se porter officiellement solidaires de ces opérateurs.
On espère donc que, en se ressaisissant sans équivoque comme demandé, ces fédérations et confédérations auront à cœur de se grandir, notamment celles d’une CGT souveraines à EDF, dont des événements récents ont manifestement terni le blason. En tout cas, que les unes et les autres commencent donc par exiger de notre prolixe Président qu’il dise explicitement aux Français, yeux dans les yeux, les raisons objectives censées être dans leur intérêt qui l’ont poussé à planifier la fermeture d’une douzaine de réacteurs, ce que la courageuse Élisabeth Borne s’est dispensée de faire à l’adresse des sinistrés du Haut-Rhin, vendredi soir, à Colmar, fuyant comme la peste la réprobation des Fessenheimois, les premières victimes de sa politique.
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