[EDITION SPÉCIALE JMLP] Fêter la mort d’un homme : signe de décivilisation !

Capture d'écran
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Des militants de gauche ont fêté la mort de Jean-Marie Le Pen. Ils ont d’abord fait monter sur les réseaux sociaux le hashtag #JourDeFête. Puis dans les rues de Paris ou de Lyon, ils ont ri, fait couler le champagne à flots et, surtout, scandé des slogans.  D’abord « L'Algérie a vaincu, la Palestine vaincra », devenu un incontournable de leurs manifestations. Puis des rimes pauvres : « Bonne année, bonne santé, Le Pen est décédé », « 7 janvier, jour ferié », « Pétain va retrouver son chien », « Il est mort, il est mort ». Enfin, les menaces de mort : « Le Pen on t’a eu, Bardella on t’aura », « Marine Le Pen, t’es la prochaine ».

Ainsi donc, la gauche du « vous n’aurez pas ma haine », la gauche de l’accueil de l’autre, la gauche qui donne des leçons d'humanisme toute la sainte journée se réjouit de la mort d’un homme. Sans la moindre honte. Un homme orphelin de guerre, pupille de la nation, décoré et élu de nombreuses fois.

Indignation 

Soit ces individus ont fait sécession définitive avec la civilisation, dont la pierre angulaire est le respect dû aux morts.

Soit, biberonnés à l’anti-lepénisme primaire et viscéral, ils ont fini par se persuader que Jean-Marie Le Pen était bien la bête immonde que l’on disait et qu’elle n’avait donc plus une once d’humanité. Pour la plupart acquis aux idées vegan, ils auraient sans doute fait montre de plus d’empathie pour un sanglier.

Bruno Retailleau a exprimé son indignation sur X : « Rien, absolument rien ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité. Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses » - mais quelle responsabilité de la classe politique, depuis tant d’années ? Celle-ci a diabolisé Jean-Marie Le Pen, ces gens l’ont cru, ils dansent donc frénétiquement en grimaçant comme autour d’un bûcher sur lequel on ferait brûler une sorcière.

Dans son très sec communiqué -  même Bouteflika avait eu moins lapidaire et plus aimable -, l’Élysée a écrit une phrase qui pourrait s’appliquer à tous, y compris à l’auteur du communiqué :  son rôle « relève désormais du jugement de l’Histoire ». Quel sera, en effet, le jugement de l’Histoire sur chacun ? L’Histoire, parfois, remet les pendules à l’heure.

Cassandre

Jean-Marie Le Pen a connu le sort de Cassandre. Dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu, de Giraudoux, ce personnage mythologique est doté d’un don - celui de prédire l’avenir - et affligé d’une malédiction,- celle de ne pas être cru. On le sait : à la fin, la guerre de Troie a bien eu lieu.  Jean-Marie Le Pen a été, avec l’Anglais Enoch Powell, l’homme politique occidental le plus visionnaire sur l’immigration.

Mais les Cassandre ne sont pas seulement ignorées, elles sont aussi détestées.

Jean-Marie Le Pen avait coutume de dire qu’il avalait chaque matin un bol de crapauds en lisant la presse. Comment aurait-on pu tolérer Jean-Marie Le Pen alors que, dès les années 80, il venait donner des coups de piolet dans le joli conte de fées tout neuf, celui du mondialisme, de la diversité heureuse et du vivre ensemble  ?

Certains, pourtant, qui ont détesté sincèrement jadis le personnage, s’interrogent aujourd’hui entre haut et bas : et si, finalement, on avait eu tort de ne pas l’écouter ? Quand il était encore temps. Quand les choses étaient encore réversibles. Quand il était minuit moins le quart plutôt que minuit et quart. Parmi les plus emblématiques, Laurent Tapie, fils de Bernard. Il l'a avoué : lors du débat en 1989 entre son père et Jean-Marie Le Pen, c’était « Le Pen qui avait raison : les événements l’ont montré. À moins d’être aveugle, on ne peut pas dire le contraire. »

Ce mardi soir, le départ de Jean-Marie Le Pen a été salué, sur X, par deux autres Cassandre, très différents l'un de l'autre, l’un du genre hooligan et l’autre gentleman : Tommy Robinson et Philippe de Villiers. « [Jean-Marie Le Pen] a attiré à lui toute une classe politique d’histrions qui ne s’est plus située que par rapport à ses anticipations et ses alertes. Le visionnaire restera. Les histrions seront oubliés », a posté ce dernier.

Seront vite balayés, aussi, les histrions qui manifestaient leur supposée joie, ce mardi soir. Même à propos de Jacques Chirac, son grand ennemi, qui l’avait pourtant privé de son plus beau morceau de bravoure en refusant le débat du second tour, Jean-Marie Le Pen avait tweeté : « Mort, même l’ennemi a droit au respect. » Mais la bête immonde, elle, était civilisée.

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

113 commentaires

  1. Il me semble que, malgré leurs intentions de primaires, ils rendent un hommage à JMLP.
    Car, ils tentaient d’être quelque choses en se confrontant à lui. Lui parti, ils retourneront à ce qu’ils sont, le néant.
    Lorsque Mélenchon partira, il le sera entouré de mépris.

  2. Peut on les qualifier d’êtres humains j’en doute !! voilà le résultat de la gouvernance accélérante et nulle des 12 dernières années !!
    RSA + magouilles ou travail au noir, assistanat leur permettant de brailler sur tous les points style bassines ou autoroutes ou aéroport, les nuls et les descendants de Notre Dame des Landes, sont à vômir !!

    • L’oisiveté est bien mère de tous les vices et conduit à fabriquer ce type d’êtres à quatre pattes, rampants devant l’alcool pour manifester leur haine envers tout ce qui n’est pas EUX. Le fruit ne tombant jamais loin de l’arbre il n’est pas étonnant que le gouvernement les laisse libres d’exprimer leur inculture. Nous avons des élus qui ne savent même pas lire et répètent l’histoire comme des perroquets. N’est-ce pas Darmanin qui faisait une campagne avec une perruche sur son épaule ?

  3. On peut à la rigueur, dans un contexte guerrier, comprendre que ses adversaire armés fêtent la mort du tyran sanguinaire.
    Mais ces petits esprits, place de la République, offraient un spectacle affligeant. Pour la plupart, ces personnes n’ont même pas eu l’occasion de voter contre JMLP.
    Ils ont seulement suivi le « diable » que leur avaient désigné les tenants de la politique traditionnelle ; la gauche, en premier lieu F Mitterrand, accompagné par une droite émasculée.
    Enfin, quel échec civilisationnel, humain, de voir des hommes joyeux dans ce contexte. Ceux qui assistaient aux exécutions publiques et hurlaient au passage des futurs guillotinés avaient le même niveau d’inhumanité.

  4. Un jour de deuil national, nous avons eu cet affligeant spectacle de « petits pois dans la tête « .
    Mais avec la Berezina de l’école publique, qui a fabriqué depuis quelques décennies des cohortes de crétins incultes, incapables de réfléchir, ce qui nous a donné des députés d’extrême gauche d’une médiocrité crasse à peine capables de déchiffrer un texte, et de s’exprimer correctement, comment pourrait-il en être autrement ?
    Voilà malheureusement comment s’exprime la décadence de la France aujourd’hui.

  5. Personne n’en parle , mais sa carrière comme celle de sa fille aurait pu être anéanti e dans un ignoble attentat qui a beaucoup marqué cette famille. Son décès ra je l’espère remettre l’histoire en place et effacer dans les esprits les propos mensongers qui ont été débités sur ce grand monsieur qui avait tout fait pour que les français ouvrent les yeux sur le danger qui menace notre pays

  6. L’on peut, de prime abord, avoir des doutes sur la qualité de leur champagne…ainsi « homo festivus », toujours d’un grand courage, sans haine quoique non sans quelque reproche, plein d’amour en tout cas semble-t-il, n’a manifestement plus rien d’autre à fêter que des cadavres…tandis que ses camarades « influenceurs » appellent à en faire d’autres…

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