Fin de la censure sur Facebook : la gauche médiatique en mode panique

@JD Lasica from Pleasanton/ Wikimedia Commons
@JD Lasica from Pleasanton/ Wikimedia Commons

Le revirement est aussi savoureux qu’inattendu. Dans une vidéo publiée ce 7 janvier 2025, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a annoncé une série de mesures visant à améliorer le fonctionnement de ses réseaux sociaux. « Il est temps de revenir à nos racines : la liberté d’expression, explique l’entrepreneur américain, reconnaissant être allé trop loin dans la censure de certains contenus. J’ai commencé à créer des réseaux sociaux pour permettre, justement, aux gens de s’exprimer… »

Sa première mesure donne le ton et signe un bienheureux tête-à-queue idéologique : la suppression du programme dit de fact-checking. « Nous allons nous débarrasser des fact-checkers et les remplacer par des "notes de la communauté" similaires à celles de X, annonce ainsi le patron du groupe Meta. Les "vérificateurs de faits" ont tout simplement fait preuve de trop de partialité politique et ont détruit plus de confiance qu’ils n’en ont créé, en particulier aux États-Unis. »

Afin de restaurer une pleine liberté d’expression, les restrictions qui avaient été instaurées autour de sujets sensibles comme l’immigration, l’identité sexuelle et le genre seront levées. « Ce qui a commencé comme un mouvement inclusif a de plus en plus été utilisé pour bloquer les opinions et exclure les personnes ayant des idées différentes. Et c’est allé trop loin. Je veux m’assurer que les gens puissent partager leurs croyances et leurs expériences sur nos plates-formes », a déclaré Mark Zuckerberg.

Autre mesure : le déménagement des équipes de modération de la très woke Californie vers un Texas plus conservateur. Selon l’entrepreneur, « faire ce travail dans des endroits où il y a moins de doutes quant à la partialité » des modérateurs contribuera à « renforcer la confiance » des utilisateurs.

L’inquiétude de la gauche médiatique

Sans surprise, la fin de la censure sur Facebook et Instagram est très mal vue par la presse de gauche. La radio France Inter, par exemple, n’a pas manqué de regretter la disparition des « fact-checkers » qui, selon elle, œuvraient à « limiter les fausses infos ». En réalité, il s’agissait surtout d’un système opaque et autoritaire qui, à la manière d’une police de la pensée, s’employait à interdire les propos contraires à la doxa, mais passons. « C'est une catastrophe pour tous les utilisateurs de Meta », s’est étranglé un certain Gérald Holubowicz, militant d’extrême gauche mais présenté sur France Inter comme un « spécialiste du fact-checking ».

Vérificateur en chef à France Info, Julien Pain est apparu, lui aussi, très inquiet quant à son avenir professionnel. « À travers cette attaque contre les fact-checkers, c’est notre modèle de démocratie qui est attaqué », s’est-il indigné, sur X… avant d’empêcher les internautes de lui répondre. Une certaine idée de la démocratie. « Je n’ouvre pas les commentaires, a-t-il justifié. Le sujet doit être discuté, mais pas ici »… Rappelons que ce fameux fact-checker de service public est celui qui jurait, durant la crise du Covid, qu’aucun passe vaccinal ne serait demandé « pour aller au restaurant ». Oups !

Même panique, du côté de L’Humanité, pour lequel la restauration de la liberté d’expression n’aurait d’autre but que de « mieux permettre la libre circulation de la haine et des fake news ». Le journal communiste dénonce un « recul majeur » décidé par Mark Zuckerberg, « aligné derrière Elon Musk et Trump ».

La fin d’une censure délétère

Si le revirement de Mark Zuckerberg s’inscrit, évidemment, dans un contexte politique marqué par l’accès au pouvoir de Donal Trump et les succès d’Elon Musk, il n’est pas pour autant dénué de sincérité. Le quadragénaire avait ainsi décidé, dès le mois de février 2023, de rendre au candidat républicain l’accès à ses comptes Facebook et Instagram, qui avaient été suspendus deux ans plus tôt. « Nous ne voulons pas entraver un débat ouvert, public et démocratique », avait alors indiqué Nick Clegg, président des affaires internationales chez Meta.

En août 2024, encore, Mark Zuckerberg avait fait amende honorable et révélé, dans une lettre envoyée à une commission du Congrès américain, que l’administration de Joe Biden avait « fait pression sur [ses] équipes pendant des mois pour qu’elles censurent certains contenus liés au Covid-19 » en 2021. Il avait également reconnu avoir étouffé une sombre affaire compromettant Hunter Biden, le fils du président démocrate des États-Unis.

Facebook ne souhaite plus être un outil de propagande idéologique. Saluons cette décision, et tant pis pour nos fact-checkers et autres commissaires politiques.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

67 commentaires

  1. C’est un homme d’affaires, donc forcément opportuniste… mais si son opportunisme l’amène à retrouver une forme de bon sens, on ne va pas cracher dans la soupe. N’en déplaise à tous nos soi-disant « bien-pensants (faux) gauchistes extrémistes » On ne sait pas trop comment les appeler…

  2. « c’est notre modèle de démocratie qui est attaqué » Il a tout-à-fait raison Julien Pain, c’est effectivement son « modèle » de démocratie à sens unique, inspirée du bolchévisme, dont nous ne voulons plus.

  3. Biden est allé trop loi, censurant toute enquête contre son fils. Ce choquant empêchement à toute enquête publique a réveillé les consciences, même celles de Meta. Pas de joie trop précoce : Pour Facebook il s’agit juste de survivre !

    • Biden, bon père, a amnistié son fils, ce que je trouve passablement révoltant. N’est-ce pas se faire justice soi-même ?
      D’autant plus que le fils valant le père et vice-versa, avec ce grand coup d’éponge la famille est maintenant blanche comme neige.

  4. Zuckerberg en mode panique, a « enfin » dû avaler son chapeau !
    Le « trumpism » et le « Muskism » auraien-t-ils du bon ?
    Les peuples d’Amérique, et presque du monde entier, se liguent contre le « wokisme-gauchiste-californien-bobo-bon-teint » !
    Quand aux médias gauchistes, contentons-nous des français, alors là, ce n’est pas la panique, c’est carrément le ciel qui leur tombe sur la tête !
    Ils vont « enfin » connaître :
    – les délices de la censure,
    – les bonheurs du blocage,
    – les inconvénients dû à l’enterrement de leur « fake-fact-checking »,
    – etc.
    Ne boudons pas notre plaisir !
    Ne devrions-nous pas nous réunir Place de la République pour sabler le Champagne ?

  5. si les médias veulent arrêter les « fake news », ils n’ont qu’à dire la vérité ! Mais pour la censure, je demande à voir: il y a 2 mois j’ai parlé des « boches » j’ai immédiatement reçu un avis comme quoi mon post risquait d’être censuré en l’état: j’ai changé pour mettre « Bosch » et c’est passé ! j’ignorais qu’un surnom etait considéré comme un discours de haine (ou autre??…) Il vaut mieux être de gauche et appeler aux meurtres de responsables politiques de droite ?

  6. Opportunisme de Zuckerberg mais très jubilatoire quand on voit l’agitation chez les médias gauchistes . J’avais remarqué depuis quelque temps que certains de mes écrits n’étaient plus sanctionnés alors que j’avais le sentiment qu’ils seraient abrogés.

  7. Mark Zuckerberg est un opportuniste de grande classe : le chiffre d’affaires avant tout ! Quand le wokisme avait le vent en poupe il censurait à tout va. Et puis Trump a été élu avec un score inattendu. Il a nommé Elon Musk et on découvre que le wokisme ne concerne qu’une petite minorité de farfelus… Facebook à perdu des adhérents… Alors, vite, monsieur Zuckerberg change de veste… On a des convictions ou pas.

    • Prenons acte de cette décision avant de vérifier si dans les faits cela s’applique vraiment Mais comme beaucoup,ce monsieur tourne casaque ( tant mieux finalement) car il voit que les mouches ont changé d’âne et je suis certain que nous pseudo-journalistes du « sévice » public seront prêts à en faire autant dans pas longtemps car trop préoccupés de conserver leur poste. J’espère seulement que cette caste médiatique qui nous a autant nui ne s’en tirera pas à si bon compte et qu’on aura en cas de changement la très grande joie de les voir disparaître de nos écrans où ils ont répandu tant de mensonges et d’omissions volontaires pour influencer les gens et les persuader de rester dans l’idéologie gauchiste et bien-pensante de leur époque chérie.

    • Non .
      La gauche est la première à dire « vous n’ aurez pas ma haine », y compris aux pires islamistes.
      Simplement elle est sélective et réserve sa haine à ceux qu elle appelle les « fachos ». La haine ne doit pas circuler librement, elle doit être réservée à la droite libérale et extrême pour la droite dite « extrême ».

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