Fin des imams « détachés » : encore une mesure inutile de Darmanin ?

imam

Gérald Darmanin l’a annoncé avec les effets de manche qui conviennent : à partir du 1er janvier, la France n’est plus censée accueillir dans ses mosquées les imams dits « détachés », c’est-à-dire formés dans d’autres pays et « prêtés » par eux. On sait que cette promesse avait été faite en 2020 par Emmanuel Macron lors de son discours de Mulhouse, afin de lutter contre la radicalisation islamiste. Le président de la République avait également affirmé qu’il souhaitait mettre un terme à l’arrivée massive, lors de chaque période de Ramadan, des « psalmodieurs », là aussi envoyés par des pays étrangers, au premier rang desquels on trouve l’Algérie et la Turquie, mais aussi un certain nombre de pays du Golfe. Voilà donc une promesse tenue, puisque les imams détachés ne pourront pas prolonger leur séjour en France au-delà du 1er avril 2024.

Il y a cependant - on s’en serait douté - quelques petites restrictions à cette belle victoire à la française. La première, c’est que cette décision ne signifie aucunement la fin de l’intervention, en France, d’imams étrangers. Le gouvernement décide simplement que les imams qui sont fonctionnaires d’un pays tiers n’auront plus le droit d’être détachés en France. Qu'en sera-t-il d'imams étrangers sous statut privé, invités par une association cultuelle et détenteur d'un visa en bonne et due forme ? Cette mesure apparemment courageuse sera-t-elle efficace, au-delà de l’effet d’annonce qui, on le sait, constitue l’essentiel du corpus idéologique de la Macronie. Le deuxième problème est soulevé par Florence Bergeaud-Blackler, femme héroïque, désormais menacée de mort pour avoir dit la vérité sur l’entrisme terrifiant des Frères musulmans en France. Sur X, la chercheuse commente, lapidaire, la décision darmanesque : « Ce qui ne changera strictement rien, les imams "maison" étant parmi les plus endoctrinés. » De fait, le pouvoir républicain n’exerce aucun contrôle sur la formation des imams français, respect de la laïcité oblige.

Si le gouvernement, par le biais de son ministre de l’Intérieur et des Cultes, ne peut ni empêcher les imams étrangers de venir en France, ni des imams français de prêcher le djihad, on se demande bien à quoi sert tant d’agitation. Mais il est vrai que Gérald Darmanin sait faire preuve de « la plus grande de toutes les fermetés ». Ne l'avait-il pas montré magistralement lors de l'affaire de l'imam Iquioussen ?

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Ayant lu le livre de Madame Bergeaud Blackler , elle a raison.
    J’ajoute que les autorités politiques et administratives françaises entretiennent des liens particuliers avec certains pays soit à l’occasion de vacances soit dans le cadre d’autres activités.
    Je n’ai aucune illusion, la France baissera la garde devant des intérêts.

  2. Le gouvernement tient une liste à la Prévert des actions à mener sans se soucier de l’efficacité et de la cohérence de ces actions. L’important est que les actions soient cochées dans case « terminée » et qu’à la fin au moins 80% de ces actions le soient, cf. les lois sur le retraites et sur l’immigration. Macron l’avait promis, il peut dire qu’il l’a fait et peu importe le contenu.

  3. Le gouvernement tient une liste à la Prévert des actions à mener sans se soucier de l’efficacité et de la cohérence de ces actions. L’important est que les actions soient cochées dans case « terminée » et qu’à la fin au moins 80% de ces actions le soient, cf. les lois sur la retraite et sur l’immigration. Macron l’avait promis, il peut dire qu’il l’a fait et peu importe le contenu.

  4. La loi de 1905 inscrit la séparation de l’Eglise et de l’état. Le temporel reste au politique, le spirituel au religieux. De même cette loi acte la reconnaissance de l’entretien des lieux de cultes existants avant 1905 par l’état. Toute nouvelle construction relevant de fonds privés. Or que constatons nous depuis nombre d’années, le don de terrains ou certaines facilités à des associations cultuelles. Ce sont donc là des mesures contraires à la loi et toutes ces constructions se doivent d’être rasées. En outre quand le spirituel ne peut se désolidariser du temporel il est aussi contraire au principe de laïcité et se doit d’être encadré à défaut d’être interdit.

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