Fiscalité des pensions alimentaires : la gauche dans ses œuvres
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L’insoumise Danielle Simonnet, députée de Paris, jubile, sur X : « Bravo Cyrielle Chatelain ! Pour cette adoption de l’amendement : les hommes ne pourront plus défiscaliser les pensions alimentaires qu’ils versent ; les femmes qui les perçoivent cesseront d’avoir à payer des impôts dessus ! Une mesure importante pour les mères isolées ! » Un amendement, présenté par la gauche, dans le cadre du concours Lépine de mesures fiscales lancé dans l’Hémicycle à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 2025 et voté à une courte majorité (50 pour, 46 contre).
Bravo @Cyrielle_Chtl ! Pour cette adoption de l’amendement :
- les hommes ne pourront plus défiscaliser les pensions alimentaires qu’ils versent
- les femmes qui les perçoivent cesseront d’avoir à payer des impôts dessus !
Une mesure importante pour les mères isolées ! pic.twitter.com/9SpDdPWn2C— Danielle Simonnet (@SimonnetDeputee) October 23, 2024
Triple peine pour les pères
Si cet amendement, auquel étaient opposés le gouvernement et le très sage Charles de Courson, rapporteur général du budget, n’est pas balayé par la voiture-balai immatriculée 49.3, la charge de l’impôt des pensions alimentaires sera donc complètement inversée. Jusque-là, celui (ou celle, plus rarement) qui verse une pension alimentaire à son ex-conjoint déduit, dans la limite d’un certain plafond, le montant de cette pension de ses revenus dans sa déclaration d’impôt, alors que la (ou le, plus rarement) bénéficiaire d’une pension alimentaire doit l’ajouter à ses revenus imposables. Ainsi, si cet amendement prospère, ce sera, comme l’écrit un internaute sur X, la « triple peine pour ces pères : privés de leurs enfants ; condamnés à payer des pensions souvent délirantes ; achevés par les impôts ». Et d’ajouter : « Après, on va se demander pourquoi les gens ne font plus d’enfants… » Oui, mais là, l’argument ne tient pas pour la gauche. Il fallait d’ailleurs entendre, mercredi soir, Sandrine Rousseau qui s’élevait contre un autre amendement – celui-là rejeté - du RN visant à accorder une part fiscale pleine dès le deuxième enfant afin de permettre « à la fois de soutenir une politique de natalité et de rendre du pouvoir d’achat aux Français » : en gros, et de mémoire, on ne fait pas des enfants pour des questions fiscales et puis, s’il vous plaît, notre utérus nous appartient, tout ça. Arguments, du reste, que l’on pourrait très bien retourner contre l’amendement sur la fiscalisation des pensions alimentaires…
Une mesure plus idéologique que pratique
On dit que le diable s'habille en Prada (dans les quartiers bobo !) et se cache dans les détails, mais l’on pourrait dire aussi que l’idéologie se niche dans la fiscalité ! En effet, cet amendement est présenté comme une grande victoire dans le combat contre la précarité. Précarité bien réelle puisqu’elle touche, en France, un grand nombre des deux millions de familles monoparentales : en 2018, selon l’Insee, 41 % des enfants mineurs vivant en famille monoparentale vivaient au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, contre 21 % de l’ensemble des enfants. Mais cette « victoire » n’est-elle pas plus symbolique – et donc idéologique – que pratique ? Lutte contre la précarité, vraiment ? Ou plutôt lutte contre ce mâle qu’il faut poursuivre dans ses derniers retranchements, jusqu’au fond de sa pauvre niche fiscale ? On peut se le demander. Car, comme l’a fait remarquer Charles de Courson, « l’amendement était en réalité conçu pour les gens très aisés, car les gens modestes ne sont pas imposables », ajoutant que des pensions alimentaires de « 3.000 euros par mois, ça existe ». La preuve que l’on est plus dans l’idéologie que dans la recherche d’une réelle justice fiscale a même été apportée par Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écolo et défenderesse de cet amendement, puisque cette dame n’a pas hésité à avancer cet argument, genre tir d'une balle dans le pied : « 32 % d'entre elles [les familles monoparentales], aujourd'hui, vivent sous le seuil de pauvreté ». Ce à quoi lui a répondu le député macroniste Jean-René Cazeneuve : « Mais sous ce seuil, il n'y a pas d'impôts. » Imparable. Enfin, tout du moins au plan pratique ; au plan idéologique, c’est une autre histoire…
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39 commentaires
Compte tenu de la différence de salaire entre les hommes et les femmes régulièrement décriée; compte tenu aussi que les enfants représenteront des parts supplémentaires sur les déclarations fiscales; combien cette mesure va rapporter à l’État.
Et l’on veut nous faire croire que c’est pour aider les femmes.
On nous prend encore une fois pour des gens qui osent tout.
Ceux qui souhaitent approfondir le sujet et mesurer à quel point cette mesure est inique peuvent se reporter à l’article que j’avais publié en 2002 dans le n°67 de la revue Recherches et Prévisions (éditée par la Caisse nationale des allocations familiales) : « Divorce, pension alimentaire, et niveau de vie des parents et des enfants : une étude à partir de cas-types ». Cet article est toujours en ligne sur Internet, sur le site persee.
Quel niveau de réflexion de la part de ces députés ! Les hommes en question vont devoir payer un impôt sur de l’argent qu’ils n’ont pas puisqu’il est automatiquement versé à la femme dans bien des cas. Et qui plus est, l’homme qui subit déjà l’inflation par le biais de la consommation doit en plus subir l’indexation sur l’inflation de la pension à verser . Double voire triple peine s’il n’a pas la garde des enfants. Les députés ont voté cet amendement ? Nuls.
« En effet, cet amendement est présenté comme une grande victoire dans le combat contre la précarité. » Et tout le monde sait que la précarité ne concerne que les femmes. Prétendre vouloir les en sortir en y plongeant les hommes ne semble pas être un problème. Mais il est vrai que cette mesure est bien plus importante que la neutralisation de ces millions de cartes vitale surnuméraires qui, bizarrement, ne semble préoccuper personne parmi ceux qui ne savent pas quoi inventer pour faire toujours plus les poches des Français.
Dans quel monde vit cette gauche, inculte ? Dans une époque où il y a de plus en plus de divorces, de familles recomposées, cette annonce ne va pas faciliter ces couples !
Moins de revenu pour l’homme, plus pour la femme, les rapports risquent de se détériorer.
La garde partagée, dans la mesure où l’homme le peut sera plus intéressante, au risque dans certains cas de perturber les enfants.
Et surtout comment justifier qu’une femme qui gagne plus que son ex mari, soit exemptée d’impôts sur cette pension alors qu’elle bénéficiera toujours de parts supplémentaires.?
La droite nationale ferait bien d’être attentive a la grogne qui monte dans sont électorat en laissant passer ces amendements de la confiscation à outrance car le gouvernement se trouve ainsi des amis à gauche en cas de 49,3
Encore une mesure comme la » Gôche » sait en pondre !!! Alors que ces pensions versées le plus souvent par le père ne soient plus défiscalisées , c’est la double peine. Le père paye une pension et il va payer sur des sommes qui servent à son enfant et non pas pour ses besoins personnels . Que la mère ne soit pas imposée sur ces sommes ça semble logique , mais que le père Paye » deux fois » c’est la logique » gauchisante « . Pourquoi l’amendement du RN est il refusé , alors que la natalité est en berne ? Cette » gôche » préfère sans doute cette immigration incontrôlée !!!
Jusqu’à quand allons-nous supporter les délires de la gauche ? N’a-t-elle pas fait suffisamment de dégâts dans le pays ? Ils transforment notre pays en asile d’aliénés.
Oui mais cela des français l’ont encore voulu c’est eux qu’il faut aussi blâmer.
Dans cette idée plus large c’est favoriser l’individualisme car si une grande majorité du versement d’une pension alimentaire est versé pour les femmes isolés qui élèvent leur enfants seul il faut voir que certaines ayant divorcés opportunément pour toucher une rente a vie alors moralité ne plus se mettre en couple, surtout ne plus faire de progénitures une sorte de corde au coup et bien faire attention de se stérilisé en pensant que la recherche d’ADN nous guette.
Voilà qui va apaiser les tensions des divorces et entraîner forcément la baisse des pensions.
Ces femmes dont la pension alimentaire ne sera pas fiscalisés, pourront percevoir donc davantage de prestations sociales. On incite donc ces femmes à ne pas travailler et on pénalise ces hommes triplement ?
Dans cette mesure, il n’y aurait aucune économie !!.
Peu de médias le soulignent (pas même BV) : il n’y avait que 96 députés dans l’hémicycle quand cet amendement a été adopté , par 50 voix Pour et 46 contre.
Pas de quoi pavoiser!
« Les mères isolées » !
Franchement, j’en ai un peu marre de tous ces gémissements à propos de ces dames. Il appartient à chacun de gérer sa vie et d’en accepter les conséquences.
Bravo. Je suis femme, mère et grand mère et comme vous ras le bol de pleurnicher sur les mères dites isolées.
Bravo, bien de votre avis. Marre du misérabilisme geignant poussé par l’égalitatisme militant gauchiste. Chacun doit être maître de ses « affaires » et ne pas faire supporter son irresponsabilité par la collectivité.
Entièrement d’accord avec vous ! isolées, isolées : Elles ont des parents, des soeurs, des collègues, des voisins, des amis…
A ce rythme,je pense que les futurs pères seront de plus en plus rares,en tous cas, j’invite ceux qui désirent être père à bien réfléchir avant d’agir.On va dans entrer dans une société de plus en plus divisée et cette guerre des sexes qui se déroule n’arrangera rien bien au contraire. Si j’étais plus jeune aujourd’hui je peux assurer que je m’abstiendrai de former un couple,de me marier et d’avoir des enfants. Ce monde devient fou.
Je vous comprends
Voici là, un principe ‘égalité homme femme’ particulièrement attendrissant !
Cette égalité claudicante me ferait sourire si elle n’était qu’apte à faire dérailler ce qui attends les acteurs du divorce !