Fitch : une première gifle à la Macronie, sous la menace d’une seconde…

bruno le maire

La gifle est retentissante pour le Président Macron, son Premier ministre et son ministre des Finances qui n’en ont pas fini avec les notes des agences financières : dans un mois, le 2 juin précisément, la prestigieuse agence Standard&Poors notera à son tour la dette et, donc, l’économie françaises. Ce 28 avril, l’agence Fitch a donc dégradé la note de la France, qui passe de AA à AA-. On descend d’un étage. Pas de faillite à court terme, mais une tendance nette.

La France avait déjà perdu le triple AAA de l’agence Fitch, voilà dix ans, en 2013, sous Hollande, après le mandat Sarkozy. Un traumatisme, à l’époque. Après cette nouvelle humiliation, le pays se retrouve à bonne distance du club des sages classés AAA où figurent l’Allemagne, les États-Unis, l’Australie, la Suisse, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède ou Singapour. Derrière figurent les moins sages, notés AA+ (Autriche, Canada, Finlande, Nouvelle Zélande…). La France fait partie du troisième peloton, devançant tout juste le club des très moyens, avec le Royaume-Uni, l’Irlande, la Belgique, l’Estonie ou la Tchéquie.

L’économie d’un pays est la résultante d’une politique globale, pas seulement de la gestion des taux d’intérêt sur les marchés de la dette. La note de Fitch, c’est celle de la confiance qu’inspire le pays à ses prêteurs, et donc au monde. C’est sa capacité à travailler, à investir, à préparer l’avenir. Or, tous les jours ou presque, désormais, la France donne au monde le spectacle d’un pays endetté, au bord du chaos, victime de violences et de dégradations sans fin, débordé par une immigration incontrôlée. Un État qui taxe frénétiquement sans parvenir à combler le tonneau des Danaïdes de ses déficits.

Fitch relève avec des pincettes des « perspectives de croissance économique sensiblement plus faibles et une compétitivité affaiblie ». Côté finances publiques, l’agence cingle « une augmentation importante et persistante de l'endettement public résultant de déficits publics plus élevés que prévu et d'une augmentation des rigidités budgétaires ». Fitch ne croit pas à l’amélioration soudaine d’une dette publique qui explose sous Macron. « Cette augmentation s'est produite dans le contexte de niveaux d'endettement déjà élevés par rapport aux pairs de notation et de progrès limités en matière d'assainissement budgétaire au cours des années précédant la pandémie », explique l’agence de notation.

Réponse de Bruno Le Maire ? Circulez, il ne se passe rien… « Je crois que les faits infirment l'appréciation de l'agence Fitch, explique notre grand argentier. Nous sommes en mesure de faire passer des réformes structurantes pour le pays », a-t-il lancé, depuis une réunion des ministres des Finances de l'Union européenne à Stockholm. Il va faire de nouvelles réformes, lancer un projet de loi « industries vertes ». Alors ? Alors, on est sauvés. « Ne doutez pas de notre détermination totale à rétablir les finances publiques de la nation [...] à accélérer le désendettement du pays, à réduire les déficits et à accélérer la réduction des dépenses publiques », ajoute le ministre, qui a plombé comme personne avant lui le déficit de la France. On se pince. Le macronisme dispose d’un gisement insondable… de culot.

Souvenez-vous, c’était en 2017, lors du débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle. « Ce que vous portez, c’est l’esprit de défaite », lançait le candidat Macron à Marine Le Pen. Une forme de pétainisme rance face à l’avenir radieux de la mondialisation macronienne. Ce ventriloque surdoué expliquait aux Français (devant elle !) la vraie pensée de Le Pen : « C’est trop dur, la mondialisation, pour nous, c’est trop dur, l’Europe, donc on va se replier, on va fermer les frontières, sortir de l’euro, sortir de l’Europe […] Face à cet esprit de défaite, moi, je porte cet esprit de conquête français. » Notre Napoléon de l'économie insistait sur la France, cinquième puissance économique mondiale. L’ancien banquier d’affaires devenu ministre de l'Économie de Hollande s'était fait élire sur ses capacités de… gestionnaire. Mais voilà, après six ans de gestion de ce Mozart de la finance, alors même qu'il a eu tous les pouvoirs à l’Assemblée cinq ans durant, le concerto vire au naufrage : la France a dégringolé à la septième place de l’économie mondiale et Fitch s’alarme.

Jusqu’à quand le savant mélange de morgue et de mensonge macroniste aura-t-il raison du bon sens des Français ? Le vernis, en tous cas, n’en finit plus de craquer.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Comment peut-on encore s’étonner des très mauvaises performances économiques de Macron et de son ministre des finances, alors qu’ils ont été justement mis en place pour dégrader la France ? Ce lamentable classement a été programmé par les ennemis de notre pays, tout comme la suppression de 70 % des commerces par tous les moyens, via le covid et maintenant l’hallucinante augmentation de l’électricité.

  2. Voilà les entreprises françaises exposées au rachat; de fait les journaux TV ont fait état de la vitesse jamais vue des faillites; les banques, qui tiennent leur comptabilité interne de la solvabilité des entreprises, ont leur notation devenue péjorative sur bien de nos PME au nom connu et que l’on croyait saines; il n’y a plus d’argent, les Français sont ratissés, les impôts de baisseront pas, foi de Le Maire, puisque la dépense publique ne baisse pas. Sa réponse à Fitch est juste grotesque; il n’a plus rien à proposer aux Français à qui l’on vient de sucrer la retraite dans l’apathie générale d’une France hébétée-macronisée.

    • Je souscris à 100% à votre commentaire., et vous félicite pour l’expression « France hébêtéemacronisée » qui révèle la gravité de notre impuissance à essayer de remonter la pente fatale …!

  3. Je n’ai certes pas tout regardé, ni tout écouté, pourtant je me souviens de mr Macron, lors de son allocution télévisée post 49.3, déclarant, peu ou prou: on ne peut pas laisser filer les déficits. Je sais qu’il fait beaucoup de choses « en même temps » mais je m’étonne que personne n’ait relevé le fait que les déficits, il a largement laissé filer…jusque là. les déficits de l’état c’est bien, les déficits (éventuels) des caisses de retraites, ça doit être mal….

  4. Il parrait qu’on pourrait bientôt envisager une situation « à la grecque » pour la France.
    Rien d’étonnant à ça, cela fait pas mal de temps qu’on avait remarqué que Macron s’était donné pour but de couler le pays, et on peut lui reconnaître un certain talent !

  5. Non seulement ce gouvernement est d’une incompétence crasse, d’un amateurisme rare, mais en plus, il est dans un déni effrayant !
    Mensonge éhonté et entourloupe sont les deux mamelles d’une macronie ubuesque et scandaleuse qui ruine le pays. Arrêtons avec le « Mozart de la finance » ou encore pire, le « Napoléon de l’économie »….La France de Macron est dans le chaos, le déclassement et l’appauvrissement. Où est le virtuose ?

  6. baisser la dette publique qu’il disait en 2017 le clown de l’Elysées, entre 2017 et 2021 il a augmenté le nombre de fonctionnaires de 148000, alors qu’il devait le baisser de 120000, soit un écart de 268000 fonctionnaires, pas étonnant que nos impôts ne suffisent plus pour ces gouvernants. La France est le pays qui a le plus de fonctionnaires, pourquoi faire ?

  7. Si cette dégradation des notations PAR DES AGENCES AMÉRICAINES est parfaitement justifiée, quid des notations de l’économie Étasunienne et ses 30000 milliards de dette extérieure (détenues en grande majorité par la Chine…) ?
    Nada, Rien !

  8. « Le macronisme dispose d’un gisement insondable… de culot. » Mais surtout de mensonges claironnants.

  9. Le Mozart de la finance s’avère plutôt être un Beethoven en fin de vie. Il est sourd aux véritables enjeux qui minent la société française et aux cris à l’aide de sa population. L’épisode COVID , malgré toutes les tentatives d’étouffement du pouvoir et de ses relais dans la sphère médiatique, a été une catastrophe plus économique que sanitaire. Les mondialistes progressistes, Mme Van der Leyen en tête, tentent de camoufler leur impéritie, malversations et mauvais jugements en effectuant des dénis de démocratie autoritaire. Les bureaucrates non élus, aussi frileux qu’incompétents quand il s’agit de réellement gouverner, veulent se maintenir à tout prix. Ils ne sont comptables de rien. Ils ne représentent personne. La caste veut nous détruire. Ils veulent notre peau.

  10. Vous connaissez l’histoire du mec qui tombe d’un immeuble. Au quatrième étage, il dit « jusqu’ici tout va bien. »

  11. « Nous sommes en mesure de faire passer des réformes structurantes pour le pays… »
    Il est vrai qu’avec le 49.3 et les escadrons de policiers prompts à matraquer les mécontents, pas besoin de talent pour faire passer les réformes en question. Reste toutefois cette subtile nuance entre « faire passer » et « faire accepter » que ce gouvernement croit pouvoir continuer à ignorer.

  12. Mais où sont donc passés les premiers de cordées ? Le culot de ces ir-responsables est proportionnel à leur arrogance et leur incompétence …. Et ils ne doutent de rien, continuent à se lancer des fleurs, convaincus qu’ils sont les seuls qui ont toujours raison en tout, méprisant leurs contradicteurs et les traitants d’incompétents ou de facho !

  13. Fichtre ! Ils n’ont que faire de cette dégringolade ils ont le chéquier en main il n’ont que faire des dégradations après un premier Mai il n’ont que faire de l’insécurité qui s’étale tous les jours . Les silencieux et besogneux sont là pour payer les factures. Dans une entreprise privée ou un particulier qui ne paie ses factures ou ses impôts le fisc ne ferait pas de détails.J’ai encore en mémoire le débat Zemmour Le Maire celui ci avait un ton particulièrement véhément dans ses propos entre doutes et certitudes il existe des nuances quand on a la charge des affaires de l’état

  14. Je suis perplexe sur la compétence réelle de ces agences à noter. Comme pour les Cesar, les Molière ou les Victoire, quels sont les critères de notation ? L’idéologie n’a-t-elle pas pris la place de la stricte neutralité pour juger sur des critères tangibles ?

    • Dans le cas de notre pauvre France, il n’y a nul besoin d’idéologie. Entre dette, déficits cumulés, balance des paiements, rackets fiscaux, sabotage de son industrie, de son commerce et de son agriculture, il suffit d’aligner les chiffres pour être effaré.

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