Florian Philippot : « Il y a une apparence de démocratie, mais il n’y a plus de démocratie »
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Fermetures administratives, confinements, descentes de police, malades qui n'ont plus accès à l'hôpital, déshumanisation de notre société... Florian Philippot est vent debout contre les mesures du passe sanitaire et « cette folie covidiste ». Il affirme : « Ce qu'une loi a fait, une loi peut le défaire. »
https://www.youtube.com/watch?v=XNOL6ccrK9U
Vous dénoncez le passe sanitaire comme une mesure antidémocratique, elle a pourtant suivi tout le processus parlementaire. Qu’est-ce qui justifie vos manifestations ?
Ce qu’une loi a fait, une loi peut le défaire. Les manifestations sont toujours légitimes, même quand une loi a été votée. Oui Emmanuel Macron nous dit que l’épidémie est gérée de manière la plus démocratique possible ; si c’était le cas, il ne ferait pas des conseils de défense en catimini toutes les semaines. De plus, même quand ça passe par l’Assemblée nationale et le Sénat, avec un mode de scrutin catastrophique car il n’y a pas de proportionnelle, on voit qu’il y a un manque de courage des parlementaires. Emmanuel Macron a devant lui une assemblée de Playmobils, et c’est pareil au Sénat, cela n’a rien de démocratique.
En France il y a également le Conseil constitutionnel. Toutes ces instances sont en faillite totale depuis le début de la crise et valident tout. Il y a une telle collusion entre les personnes, qu’il n’y a pas de contre-pouvoir. Tout cela a l’apparence de la démocratie, mais cela n’a rien de démocratique. Ce serait intéressant de faire un référendum sur cette loi Covid, mais Emmanuel Macron ne le fera pas.
Que vous faut-il de plus pour accepter la légitimité démocratique de cette loi ?
Toutes ces institutions ont trahi gravement le peuple français. Je n’ai plus confiance dans le parlement depuis qu’en 2008 il a fait passer le traité de Lisbonne contre le référendum de 2005 où les Français avaient dit non. Ces gens-là sont élus par de moins en moins de monde, il y a des problèmes de représentativité. Il faut tout changer, tout balayer. Il faut plus de proportionnelle, créer des référendums d’initiative citoyenne, il faut des référendums quand on révise la constitution. Il faut arrêter le copinage : le mode de nomination du conseil constitutionnel est scandaleux. On demande ensuite à ces gens de vérifier que les lois sont conformes à nos valeurs constitutionnelles… C’est une plaisanterie !
De plus, la France n’a plus de souveraineté nationale car elle est dans l’Union européenne, il ne peut pas y avoir de démocratie réelle dans un pays qui n’a pas sa souveraineté.
Vous êtes le visage d’un mouvement hétéroclite, n’y a-t-il pas un risque que la mobilisation s’effrite ?
Nous serons le 14 août à Paris place de Catalogne. Nous avons commencé les manifestations le 24 octobre 2020 sous les fenêtres d’Olivier Véran, et nous n’avons jamais lâché. À l’époque il n’y avait personne. Tous les partis politiques qui essaient de se montrer en résistance ne sont là que depuis trois semaines. C’est de l’opportunisme. Nous sommes là car nous avons des convictions sincères.
Dans l’histoire récente de France on n’a jamais vu des manifestations populaires aussi nombreuses durant l’été. Le peuple de France se sent agressé par le président et le gouvernement. Il y a également le boycott du passe sanitaire dans les activités du quotidien. Cela fonctionne, le but est que les établissements se retournent contre le gouvernement pour obtenir la fin du passe sanitaire.
Vous n’avez pas peur que les restaurateurs soient des victimes collatérales ?
Si ces établissements continuent dans la logique actuelle, ils sont condamnés. Car il y a des confinements et des reconfinements en permanence et ils sont sous surveillance. Les indépendants disparaîtront probablement et ça arrangera le gouvernement. Ils ne sont pas victimes de nous, mais de cette folie covidiste et de ce gouvernement.
Selon le conseil constitutionnel, ces mesures permettent de garantir la santé publique, certes, mais au détriment des libertés individuelles.
Dans tous les pays qui ont mis le passe sanitaire, cela ne fonctionne pas. En Israël, ils ont remis un nouveau passe sanitaire et l’ont étendu aux enfants de plus de trois ans.
On sait maintenant de manière sûre que les personnes vaccinées contaminées transmettent de la même manière que les non vaccinées. D’un point de vue scientifique, c’est une passoire sanitaire. Par ailleurs, il pose des problèmes gigantesques sur la rupture d’égalité, sur nos libertés, sur la déshumanisation des gens. Dans quel pays vit-on ? On voit des policiers contrôler les gens sur les terrasses, on voit des malades n’ayant pas accès à l’hôpital. Même Karine Lacombe pense que le passe sanitaire à l’hôpital est une folie totale.
Si l’enjeu était sanitaire, on intéresserait aux traitements, Olivier Véran ouvrirait des lits d’hôpital y compris aux Antilles. Tout cela est politique. Macron voudra garder l’état d’urgence le plus longtemps possible, au moins le temps de sa campagne présidentielle pour qu’il n’y ait pas de vraie campagne. Il voudra maintenir le pays dans un état de division, de délation, de stress pour que les bourgeois apeurés aillent mettre le bulletin Macron car ils se disent protégés par les mesures prises. C’est le but de Macron et de la caste oligarchique qui y a des intérêts financiers gigantesque.
Lorsque vous étiez au Front National, vous passiez pour dédiabolisateur. Aujourd’hui vous semblez être davantage dissident, n’est-ce pas contradictoire ?
Il n’y a pas de contradiction. Ce que le RN fait maintenant, ce n’est pas de la dédiabolisation. Maintenant, il renonce au fond du programme : renoncer au Frexit, à la sortie de Schengen, à la sortie de la CEDH, à la sortie de l’OTAN. Aujourd’hui sur le Covid, il est extrêmement mou et complice. Cela est de la soumission, de la macronisation, de l’alignement.
Moi je n’ai pas changé. Après la campagne présidentielle, Marine Le Pen a dit qu’on abandonnait la sortie de l’euro, et j’ai quitté le Front national en septembre 2017. J’ai toujours été un défenseur des libertés publiques au sein du Front national, je poussais en ce sens. Je suis parti car il ne parle plus des libertés numériques qui devaient être sacralisées dans la Constitution. Je poussais à cela, j’ai toujours été attaché aux libertés et je le serai toujours.
Je ne laisserai pas un petit tyran qui déteste la France et son peuple décider de mettre sous cloche des Français, des activités économiques, culturelles et toutes nos libertés publiques. Le combat pour la liberté va de la liberté individuelle jusqu’à la liberté de la France : la souveraineté nationale.
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