Foot : en Italie, ce club s’inspire de Constantin, premier empereur chrétien

capture d'écran twitter
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De la Basilique de Latran au plafond à caissons d’or conçu au XVIe siècle par Michel-Ange, qui pourrait penser que ces motifs servent d'inspiration pour créer... des maillots de foot ? Ainsi, en Italie, ils inspirent la marque Ezeta spécialisée dans les maillots pour les clubs amateurs romains. Et pour une fois que les racines de notre civilisation chrétienne ne sont pas bafouées mais à l'inverse valorisées, ne boudons pas notre plaisir ! Si la collection 2024-2025 s'inspire donc des motifs précités, la précédente présentée en mai dernier, vaut aussi le détour.

En mai dernier, le Boreale Don Orione, petit club de la banlieue de Rome, se présentait sur les terrains avec un maillot au design original, inspiré de l’empereur Constantin et de la bataille du pont Milvius. En 312 après Jésus-Christ, au nord de Rome, cette terrible bataille vit s’affronter Constantin le Grand et son rival Maxence. La bataille est restée célèbre. La veille, Constantin et ses troupes auraient vu un phénomène stellaire ressemblant à la croix du Christ. Constantin décida donc de se présenter sur le champ de bataille à la tête d’une armée portant le Chrisme, symbole chrétien et byzantin par excellence. Constantin sortit victorieux. La suite est connue : il devint le premier empereur chrétien de Rome.

Boreale Don Orione se situe juste à l’ouest du pont et de la plaine qui virent le triomphe de Constantin. Le club arbore cette saison le fameux Chrisme, mais également le tableau de Raphaël représentant la célèbre bataille. Intitulé « In Hoc Signo Vinces », qu’on peut traduire par « Sous ce signe, tu vaincras », le maillot a vocation à galvaniser les joueurs du club, rétrogradé cette saison. Ce choix peut intriguer en France, mais en Italie, rien de plus normal. Le pays est encore profondément catholique (85 % des habitants) et le football, sur la péninsule, ne déroge pas à la règle. Sport populaire par excellence, le football entretient des liens forts avec la religion. Il est, par exemple, interdit de blasphémer sur le terrain. Prononcer le mot « Dieu » peut même être mal perçu, comme le découvrit à ses dépens le célèbre Buffon.

Foot et christianisme en France

Sur les réseaux sociaux, les avis sont partagés. Certains trouvent le maillot laid. Très peu, en revanche, remettent en cause le choix des symboles. On peut seulement lire ici ou là ces commentaires : « Ça aurait été un maillot avec un logo musulman, ça aurait crié au scandale partout. » En France, le football est également imprégné de ces symboles. L’ancien logo du PSG représentait, par exemple, une fleur de lys au-dessus d’un landau, symbolisant Saint-Germain, ville de naissance du roi Louis XIV. Pareillement, le club de Metz arbore le « Graoully », dragon malfaisant vaincu par saint Clément et la croix de Lorraine, symbole à la fois du Christ et des armées de la Libération. Récemment, l’Olympique Lyonnais avait également fait réagir. En décembre, le club était au plus bas et semblait entrainé dans une spirale infernale. C’est alors que, lors d’un match contre Toulouse, les supporters lyonnais affichèrent un tifo géant représentant la Vierge Marie. On pouvait lire : « Lyon à jamais sous la protection de la Vierge Marie. » Les Lyonnais remportèrent le match et la seconde partie de leur saison se plaça sous le signe de la reconquête. À Lyon, l’événement est devenu une légende urbaine et les supporters lui attribuent aujourd’hui le regain de ferveur et le succès de leurs joueurs. Mais la France est loin d’être l’Italie. Ici, les catholiques ne représentent que 29 % de la population. Imagine-t-on le club de Saint-Denis arborer un maillot à l’image du saint patron de la ville ?

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

10 commentaires

  1. L’Italie a un « petit reste » catholique très fort, et la France peut se réveiller. Elle a besoin que davantage de catholiques francais affichent leur foi pour réveiller les tièdes et convertir tant des Francais de souche que de nouveaux Francais. Les conversions à la EM ne sont pas des conversions mais des signes d’opportunisme, mais ils faut quand même prier pour leur vraie conversion. Le salut de l’âme est plus important que l’argent engrangé.

  2. L’Arc de Constantin, situé près du Colisée à Rome, a été endommagé par la foudre mardi lors d’un violent orage qui a déversé des trombes d’eau sur la capitale italienne, a-t-on appris mercredi auprès des autorités locales.
    Cet arc de triomphe a été érigé à la gloire de Constantin en 315 après JC pour célébrer la victoire de l’empereur lors de la bataille de Ponte Milvio contre son rival Maxence. Haut de 25 mètres, il fait l’objet de travaux d’entretien qui ont démarré lundi. Il s’agit du plus grand des trois arcs de triomphe encore conservés à Rome et situés sur le parcours des processions triomphales, près du Colisée.

  3. Le X dans le P est le symbole de l’empire romain chrétien et il se trouve sur les boucliers des soldats. St Michel terrassant le dragon est le symbole de la Ville de Bruxelles et se trouve en haut de l’Hôtel de Ville et sur les papiers officiels. Quant aux vêtements ici vus, pas affolants. J’ai vu mieux sur internet.

    • L’empereur Dioclétien (284-305), suivi de Maxence (305-312), fut le dernier à pratiquer assidument les persécutions de Chrétiens, surtout entre 303 et 311. Il est vrai qu’à cette époque les empereurs multiples étaient monnaie courante, jusqu’à quatre simultanés, sans compter les empereurs locaux élus par les légions. Leur successeur, Constantin, remit de l’ordre dans ce fatras (à grand coups de massue) et fut le premier à autoriser le christianisme, mais sans exclusivité : Bien que baptisé, l’empereur demeurait jupitérien, c’est-à-dire divinisé. Mais les chrétiens étaient dispensés de culte impérial.

    • Constantin a décrété la liberté de culte dans l’Empire, mais celui qui l’a instauré religion d’Etat fut Théodose par l’Edit de Thessalonique (380). Effet délétère : Interdiction de de toute religion gréco-latine et destruction obligatoire, sous peine de mort, de leurs œuvres artistiques ou littéraires. Cet assassinat culturel fomenté par l’Empereur, bien aidé par les autorités religieuses en train d’investir le système, dans le seul but d’en supprimer les repères culturels et de créer un Homme nouveau, fut l’acte fondateur de la chute de l’Empire romain.

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