Football : l’équipe féminine anglaise « trop blanche » ?

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Le football féminin n’a pas fini de faire la une des journaux. Lorsque ce n’est pas l’égalité salariale des joueurs masculins et féminins sur laquelle on s’interroge, c’est que l’on est concentré sur la couleur de peau des concourantes. Dimanche 31 juillet, le stade britannique de Wembley voyait s’affronter l’Angleterre et l’Allemagne pour un match particulièrement attendu, c’était la finale de l’Euro féminin. Après 120 minutes de jeu, les « Lionesses » britanniques ont fini par s’imposer par deux buts à un et ont remporté le trophée. L’histoire aurait pu se conclure sur cette victoire anglaise et faire la fierté du pays ; mais le positivisme sportif n’était, visiblement, pas du goût de certains observateurs.

Une équipe trop blanche : quand la BBC s’interroge

Lors d’un match de quarts de finale opposant les Anglaises aux Norvégiennes, retransmis en direct par la BBC, la présentatrice Eilidh Bardour s’exclame : « Les onze joueuses qui étaient titulaires et les cinq qui sont entrées en jeu étaient toutes blanches ; et cela indique un manque de diversité dans le football féminin en Angleterre. »

On connaît le virage woke opéré par la BBC depuis quelques années, mais on ignore le CV ultra-progressiste de leur présentatrice sportive phare : Eilidh Bardour. Née en Écosse, Eilidh Barbour commence à travailler pour la télévision après quelques années passées à l’université. La jeune femme fait ses débuts en couvrant les compétitions interclub semi-professionnelles de la fédération de rugby écossaise. Dotée d’un certain talent, Eilidh Barbour évolue rapidement et se fait embaucher par la BBC en 2017 avant de travailler, en plus de son contrat avec la BBC, pour Amazon Prime Video. Le début de sa carrière professionnelle sera celui d’une journaliste particulièrement militante. « Sexisme », « manque de diversité », « inégalités salariales » : la jeune journaliste contribue à l’infusion des thèmes woke au sein de l’actualité sportive britannique. En mai 2022, Eilidh Barbour se fait connaître à l’échelle du pays pour sa sortie : « Je ne me suis jamais sentie aussi malvenue dans l’industrie [du journalisme sportif] » après qu’elle a jugé un dîner de gala auquel elle participait « sexiste ». Eilidh Barbour milite activement, depuis plusieurs années déjà, pour que le football féminin jouisse de la même reconnaissance populaire que le foot masculin.

Une phrase qui fait débat en Grande-Bretagne

Si la plus célèbre des radios au monde, la BBC, semble être acquise aux idées woke, ce n’est pas le cas de toute la presse britannique. Dans ce pays particulièrement friand de polémiques médiatiques, la sortie d’Eilidh Barbour ne fait pas l’unanimité. Darren Grimes, le présentateur de la conservatrice chaîne de télé GBnews a ainsi réagi : « La BBC est obsédée. Quel est le problème à ce que les joueuses soient blanches ? Cette réminiscence permanente de la race me déconcerte… » Le Daily Telegraph, l’un des principaux quotidiens du pays, a rappelé quant à lui le drôle de tournant qu’a pris la BBC après que cette dernière a reçu « plus de 200 plaintes pour racisme » liées aux propos de leur présentatrice.

L’histoire n’a pas non plus manqué de faire réagir la classe politique anglaise, à commencer par Kemi Badenoch, noire de peau et ministre d’État à l’Égalité sous le mandat de Boris Johnson. Cette dernière, sur ses réseaux sociaux, a fait part de ses interrogations : « Je ne vois pas des couleurs de peau, je vois des individus. Je pense que passer son temps à regarder la couleur de peau ne fait rien d’autre que de nous diviser. »

Alors, trop blanche, cette équipe féminine anglaise ? Le débat qui agite le Royaume-Uni ouvrira-t-il la porte à des quotas raciaux dans le monde du sport britannique ? En attendant, si cela peut consoler Eilidh Barbour, les « Lionesses » n’ont pas manqué à leur « devoir » de reconnaissance envers le lobby LGBT. Leur capitaine a, pendant toute la compétition, fièrement porté le drapeau arc en ciel.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 04/08/2022 à 19:54.

Vos commentaires

4 commentaires

  1. Certains trouvent donc qu’il y a encore trop de blancs en Europe. Rien d’étonnant de la part de cette journaliste dont la carrière repose visiblement intégralement sur la discrimination positive à la lecture de son CV.
    Aujourd’hui la victimisation vous assure l’avenir autrefois réservé aux gens talentueux.

  2. C’est marrant, personne ne reproche aux équipes sénégalaises, camerounaises et autres d’être trop « noires »…Serait-ce du racisme antiblanc?

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