Fort de son succès en Syrie, et si Moscou nous aidait à régler la crise du Kosovo ?
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La Russie est en train de réaliser l’exploit de terminer la guerre en Syrie. Ce n’est pas un parcours de tout repos et il reste un bout de chemin à réaliser avant que la paix ne revienne définitivement, mais il est intéressant de constater à quel point méthodes russe et américaine s’opposent dans la gestion de conflits.
Comparons l’intervention de Moscou en Syrie à celle de Washington en Yougoslavie dans les années 1990.
Respect du droit international
En Syrie, la Russie est intervenue à l’appel du président Assad, représentant légal du pays. Moscou n’a enfreint aucune loi internationale. En Yougoslavie, en revanche, l’armée américaine et l’OTAN ont bombardé illégalement le pays et ont violé le droit international, la convention de l’ONU et l’acte final des accords d’Helsinki.
Lutte contre l’islamisme
En Bosnie-Herzégovine, l’OTAN a favorisé l’islam radical et des extrémistes comme Alija Izetbegović qui déclarait qu’« il n'y a pas de paix ni de coexistence entre la religion islamique et les institutions sociales et politiques non islamiques ». L’appui de l’OTAN aux djihadistes dans les Balkans a transformé la Bosnie et le Kosovo en foyers radicalisés qui fournissent le plus de djihadistes par tête d’habitant en Europe. En Syrie, Moscou, au contraire, aide l’Armée arabe syrienne à éradiquer l’islamisme au profit de la coexistence entre les différentes religions en Syrie. Les chrétiens syriens se sentent protégés par Damas et Moscou alors que les chrétiens du Kosovo ont fui l’occupation de l’OTAN.
Respect de la stabilité
L’intervention illégale de l’OTAN en Yougoslavie a détruit le pays, monté une partie de la population contre l’autre et créé une zone d’instabilité majeure en pleine Europe. Moscou a réussi, au contraire, à protéger l’État de droit syrien et à favoriser la stabilité dans la région. Là où la politique atlantiste consiste à renverser violemment des régimes qui ne lui sont pas favorables, la Russie a favorisé la négociation entre Assad et son opposition pour créer une nouvelle constitution syrienne dont les travaux ont commencé le 29 octobre dernier à Genève sous les auspices de l’ONU. Moscou a su aussi rassurer les voisins de la Syrie et négocier aussi bien avec l’Iran, la Turquie, l’Irak qu’Israël.
20 ans après les interventions de l’OTAN en Serbie, le problème du Kosovo n’est toujours pas réglé. Le Kosovo est une des zones les plus pauvres d’Europe, base arrière de l’islamisme et du crime organisé. La méthode américaine de gestion des conflits a été un échec total. En Syrie, Trump a eu l’intelligence de se retirer et de laisser Damas et Moscou gérer la situation. Il est temps qu’il en fasse de même dans les Balkans. Fort de son succès en Syrie, il serait bon que la Russie intervienne en tant qu’intermédiaire dans la résolution de la crise du Kosovo. Les Balkans et l’Europe ont tout à y gagner pour trouver une solution de paix juste et durable.
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