« Four à pierre » : le clip de campagne de Sébastien Delogu (LFI) qui indigne

Des héros de jeux vidéo aux visages de La France insoumise, Meyer Habib, député des Français de l’étranger, et Emmanuel de Macron dans le rôle des méchants et une boîte de pizza au nom équivoque. À quelques jours des élections législatives, le député La France insoumise des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu est au cœur d’une nouvelle polémique après avoir publié, sur ses réseaux sociaux, un clip de campagne qui, selon certains, flirterait avec l’antisémitisme. Dans une courte vidéo reprenant les codes et la mise en scène du jeu vidéo League of Legends, l’élu met en scène l’armée insoumise contre la dissolution. Mathilde Panot, Rima Hassan ou encore Louis Boyard se préparent au combat contre l’armée ennemie, incarnée par le président de la République, Jordan Bardella ou encore Meyer Habib. On y voit, notamment, Rima Hassan porter un coup fatal contre le député de confession juive. Dans la même séquence, une boîte de pizza, sur laquelle est écrit « Four à pierre », semble servir d’arme.

Autant d’éléments loufoques et troublants qui ont conduit Meyer Habib à déposer plainte contre Sébastien Delogu. Sur son compte X, il écrit : « La crapule antijuive LFI Sébastien Delogu diffuse un montage vidéo antisémite autour du four crématoire où je suis dépeint en démon et détruit par Rima Hassan ! Après son complice antisémite, David Guiraud, qui me traite de porc à l’Assemblée, cette milice antijuive est sans limite ! […] Bien évidemment, je porte plainte. » Le député sortant a reçu l’appui d’Éric Ciotti, qui dénonce une « caricature [qui] rappelle celles des Juifs dans les années 1930. Ces images nauséabondes montrent que le Nouveau Front populaire de Mélenchon est surtout le visage du fascisme. » L’Insoumis se défend, quant à lui, de toute référence antisémite. Selon lui, la boîte à pizza devait faire référence aux pizzas consommées lors des négociations pour l’union de la gauche. Référence antisémite ou pas, ce clip de campagne constitue une apologie de la violence. Le clip a tout de même été retiré de ses réseaux sociaux.

Disciple de Jean-Luc Mélenchon

Ce n’est pas la première fois que Sébastien Delogu, entré à l’Assemblée nationale en 2022 dans les rangs de La France insoumise, fait parler de lui. Le 29 mai dernier, quelques jours avant l’annonce de la dissolution, le député déployait ainsi un drapeau palestinien dans l’hémicycle du palais Bourbon en pleine séance des questions au gouvernement. Un geste vivement critiqué qui lui a valu une exclusion de quinze jours. « Sa punition est une décoration », avait alors salué Jean-Luc Mélenchon, son mentor.

Un soutien de poids pour ce néophyte de la vie politique qui doit tout au leader de La France insoumise. Car rien ne prédisposait ce Marseillais à entrer à l’Assemblée nationale. Né à la fin des années 1980, il débute comme chauffeur de taxi. Son premier combat, il le mène contre l’ubérisation de sa profession. C’est alors qu’il est repéré par Danielle Simonnet, alors proche parmi les proches du tribun insoumis - une époque désormais révolue… Sébastien Delogu, qui n’avait jamais suivi la vie politique, se met à assister à tous - ou presque - les meetings de Jean-Luc Mélenchon. De fervent militant, il devient chauffeur du patron des Insoumis. Une fidélité sans faille qui lui vaut d’être investi dans les quartiers nord de Marseille en 2022. Il est élu avec près de 65 % des voix au second tour. Depuis, s’il signe et cosigne de nombreux textes de loi, il se classe tout de même parmi les 150 députés les moins actifs en termes de semaines d’activité, de présence en commission ou encore d’interventions en commission.

Procès reporté en 2025

Rapidement, sa courte carrière politique se voit entachée de scandales. À commencer par sa suppléante, Farida Hamadi, qui, au lendemain de l’élection, l’accuse notamment de l’avoir instrumentalisée dans le but de rallier les voix de l’électorat musulman des quartiers. Dans une longue publication Facebook, elle lui reproche également de l’avoir écartée, aussitôt la campagne achevée, et de ne pas avoir respecté ses engagements, à savoir une promesse d’embauche en tant qu’assistante parlementaire. Sur ce point, la militante des quartiers nord a été déboutée, un an plus tard, par les prud’hommes. Sébastien Delogu a, par ailleurs, porté plainte pour diffamation.

Au printemps 2023, en pleine effervescence sociale contre la réforme des retraites, Sébastien Delogu est, cette fois-ci, accusé d’avoir frappé le proviseur et le CPE d’un lycée marseillais. Le procès de cette affaire, qui devait se tenir ce 25 juin, après avoir déjà été reporté une première fois, a de nouveau été renvoyé au mois de janvier 2025. Un renvoi obtenu à la faveur du contexte électoral, précisent les magistrats.

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