France 5 lance son opération « Trump fasciste » !

© Capture écran France 5
© Capture écran France 5

« Donald Trump remplit quasiment toutes les cases du fascisme. » L’élection américaine approche à grands pas, Kamala Harris et Donald Trump restent au coude-à-coude dans les sondages et, en France, l’ombre d’une possible victoire du leader républicain effraie l'audiovisuel public. Ce dimanche 27 octobre, deux émissions diffusées sur France 5 se sont ainsi emparées du sujet pour alerter sur le « danger Trump ». Pendant plus d’une heure, les invités de C Politique ont débattu de la prétendue menace fasciste que représenterait l’ancien président des États-Unis. Quelques minutes plus tôt, sur le plateau d’En société, toujours sur France 5, les invités avaient abordé la même thématique. Et la semaine précédente, la discussion portait sur la folie de Trump. À chaque fois, le débat tourne rapidement court. Jamais il n’a été question, au cours des deux émissions de ce 27 octobre, du programme économique de Donald Trump, de ses velléités géopolitiques ou de ses prises de position sociales. Seule la comparaison avec Hitler semble servir d’argument.

« Inapte et dangereux »

Sur le plateau d’En société, diffusé sur France 5 à partir de 18h40 les dimanches, le sommaire donne le ton. La première partie de l’émission est consacrée à l’élection américaine. Mais les questions posées par la présentatrice - « Une campagne très virile ? » et « Donald Trump : la menace fasciste ? » - ne laissent pas de doute quant au parti pris de la séquence. En à peine quinze minutes de discussion, le nom d’Adolf Hitler est cité. Objectif : tuer le débat. Dominique Bourg, présenté comme un simple philosophe, assume la comparaison, « Sans aucun problème » : « [Donald Trump], c’est un fauteur de haine. Comme Hitler, il fascine les foules et il produit un phénomène religieux. » Sur le plateau, personne ne bronche. Ce qu’oublie de préciser la chaîne du service public, c’est que Dominique Bourg est un philosophe engagé qui a conduit une liste écologiste aux élections européennes de 2019 et qui n'hésite pas à classer Emmanuel Macron à l’extrême droite. Face à lui, Anne Sinclair abonde dans le même sens et agite les mêmes craintes. « J’ai beaucoup plus peur qu’en 2016, déclare-t-elle à propos de Donald Trump. On sait qui il est. […] Cet homme est inapte et dangereux. » Une fois encore, tout le monde autour de la table approuve. La conclusion du débat est simple : Donald Trump serait, à en croire France 5, un dangereux fasciste.

Reductio ad Hitlerum

On aurait pu imaginer que l’émission C politique, diffusée en début de soirée sur France 5, prenne le contre-pied et apporte un peu de nuance à ce débat. Il n’en est rien. Autour de la table, tous les invités (essayistes, journalistes, juristes, linguistes…) sont d’accord pour dire que le candidat des républicains est un homme dangereux. « Un personnage éminemment problématique », « il donne la priorité à la force sur le droit », « il est très dangereux », « on a raison d’avoir peur »… À nouveau, la reductio ad Hitlerum intervient au bout de quelques minutes, seulement. Olivier Mannoni, traducteur, compare à plusieurs reprises Donald Trump et le dictateur nazi. Pour Mannoni, la prise du Capitole, le 6 janvier 2021, n’est rien d’autre qu'une réécriture de la marche sur Rome de Mussolini en 1922 ou du putsch manqué d’Hitler en novembre 1923. Pire : il accuse le candidat républicain de « remplir quasiment toutes les cases du fascisme ». Selon lui, Donald Trump, dans ses discours, emploierait des « mots directement [tirés] de Mein Kampf », des « termes nazis typiques ». Dernier argument pour appuyer sa thèse : « Quand Trump atterrit en avion face à la foule, c’était Hitler qui le faisait en 1932. Quand on utilise une gestuelle, on ne fait pas abstraction de l’Histoire. » Face à lui, si certains déclarent que cette comparaison n’est pas des plus pertinentes pour analyser le débat américain, aucun ne la réfute pour autant. Et de Hitler à Trump, Orbán ou Meloni, il n’y a qu’un pas que France 5 semble franchir avec une effarante simplicité…

Il faut dire qu’autour de la table, les profils sont assez similaires. France 5 omet à chaque fois de préciser l’engagement politique marqué à gauche de ses invités, comme cette historienne spécialiste du fascisme, invitée dans l'émission, qui est membre d'un parti de gauche suisse, ou cette magistrate qui s'offusque de la minute de silence en hommage à Philippine ou signe des tribunes en soutien à Nahel. Sur France Inter, la rengaine est la même. Où sont donc passées les obligations de pluralité du service public ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 31/10/2024 à 10:13.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Quoi d’étonnant ? France V est une chaîne de l’odieux-visuel public. Les journalistes de droite y sont persona non grata.

  2. Définition d’un « débat » sur les chaînes de Sévice public: C’est une discussion où tous les invités sont du même avis sur tous les sujets.

  3. Il y a longtemps que je ne regarde ou écoute plus une émission à caractère politique sur les chaines publique , elles ne sont que de petites chaines de propagande , et je ne m’en porte que mieux . Je suis dans tous les cas beaucoup mieux informé .

  4. Ca sent le roussi pour leur protégée , l’audiovisuelle publique fait feu de tous bois mais cela ne changera pas le résultat à moins que …..!!!

  5. La bêtise, la mauvaise foi et l’ignorance de cette gauche me*diatique sont sans limite. Le fascisme, elle ne sait vraiment pas ce que c’est. A commencer par une déviation du socialisme. Et ne JAMAIS oublier non plus que c’est l’Assemblée du Front (l’ancien, celui de 36) Populaire qui a voté à l’unanimité moins 80 voix les pleins pouvoirs au Maréchal. Cela dit il faut savoir que c’est bien parce que Harris s’écroule dans les sondages (par ce qu’elle est d’un niveau très inférieur à Hidalgo) que les Dem’ en sont réduits à ce genre d’attrape gogos.

  6. Dire que nos impôts servent à financer ces gens là qui, sans états d’âme, nous abreuvent en permanence de leur insupportable propagande

  7. Ce qui me tracasse, c’est que tout ce joli petit monde ne raconte rien de la fameuse Kamala. Un débat avec pour titre, « Kamala communiste », ce serait intéressant, avec des « spécialistes » non pas de l' »extrême droite » comme d’habitude, mais des spécialistes de l’extrême gauche, terme que je n’entends jamais.
    Le gros problème c’est que tout le monde un peu au fait politique sait que la reductio ad hitlerum est le moment ultime quand il n’y a pas d’argument pour convaincre l’autre ou le public. Trump a fait l’objet de toutes les moqueries, coups fourrés, procédures, plaintes, diffamations mais comme rien n’y fait et je ne suis par certain que le résultat est serré pour mardi, le monde des médias s’agite maintenant, sue et transpire, s’étrangle, et tout est bon pour se jeter sur n’importe quel os, certains donnent l’impression de bien connaitre Trump, ses faits et gestes, des intimes, quasi ! L’aspect selon moi le moins amusant, c’est de me demander à quoi ont servi tous les livres, ouvrages, enquêtes, descriptions, photographies pour expliquer le nazisme si on voit du nazisme chez Donald Trump. Il y avait des meetings nazis avec des chants religieux ? Tous ces spectateurs de matches de football qui se lèvent d’un seul élan, tous ensemble, pour un ballon qui bouge…c’est un peu comme le stade de Nuremberg. On ne n’évoque jamais les foules nazies pour comparer, pourtant l’image est identique…

  8. …et ce nouveau gouvernement vient d’augmenter la subvention de France Télévisions. Alors, continuons. De plus, aucun pour affirmer qu’Hitler était un SOCIALISTE (que veut dire nazi), et donc un gauchiste…. tout comme Mussolini, leader ouvrier syndical

  9. Dépassée la loi de Godwin, Hitler , dans les choux. A défaut de débats dignes de ce nom, c’est Trump qui est la nouvelle tête de turc.

  10. Comme c’est curieux : ils sont tous d’accord et rivalisent d’imagination dans la masturbation intellectuelle (quoiqu’intellectuelle soit peut-être un bien grand mot…)

  11. Les personnes de droite savent très bien que le service public est d’extrème gauche et un peut nazi aussi comme était hitler du Nationale socialiste mais ils oublis de le dire comme anne sinclair socialiste pur jus.

  12. A propos de fascisme, pourquoi les partis réellement démocrates ne rétablissent-ils pas la vérité ? Ne pas combattre le mal nous en fait des complices par omission.
    Le fascisme, comme le communisme, sont des dégénérescences de la gauche en extrême gauche. A trop vouloir régenter la société, ils sont tombés dans la dictature, avec ses conséquences : violence, mauvaise foi, confiscation de la liberté et éradication de toute opposition.
    B. Mussolini a toujours été d’extrême gauche, comme Staline et Kim Jung Un. Et comme J-L Mélenchon. Vouloir imposer sa politique, interdire (de loi ou de fait) tout opposition, combattre les hommes et non leurs idées, voilà la dictature.
    Pourquoi ne dénonce-t-on pas ces dictatures, en France comme aux Etats Unis ? Pourquoi n’invoque-t-on pas ce qu’elles sont réellement : des pulsions fascisantes ?

    • Mélenchon lors des présidentielles de 2017: « Je ne suis pas opposé à la violence, y compris en politique ! »

  13. Les audiences de France 5 sont pittoresques. Bien en deçà de l’ancienne émission Ripostes animé par le pote à Mitterrand Serge Moati, lui faisait toujours respecter une équité droite-gauche. Aujourd’hui les émissions de France 5 n’intéressent personne donc ils peuvent parler tant qu’ils veulent personne ne sait ce qu’ils disent.

  14. Ce n’est pas étonnant ces journalistes des chaines nationale sont tous des adeptes de cette imbécilité qui est le wokism, ils ne réalisent pas avec cette idéologie qu’ils mettent la France en péril.

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