France-Argentine : sur le terrain économique, Milei écrase Macron
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Correction ce 23 novembre sur les chiffres de l'inflation argentine.
Les deux équipes nationales de rugby de France et d’Argentine se rencontrent ce 22 novembre, à 21h10, au Stade de France, près de Paris. Mais pour le Président Macron, la confrontation a intérêt à ne pas sortir du gazon. Car sur le terrain de l’économie, le match France-Argentine a des allures de déculottée. En moins d’un an, le diable Javier Milei et son objet fétiche, sa tronçonneuse brandie pour tailler dans les dépenses inutiles, ont coupé en rondelles les certitudes socialisantes du Président français et de ses amis mondialistes : elles n’avaient rien d’infaillible et rien de fatal, bien au contraire. Élu avec 56 % des voix le 19 novembre 2023, au pouvoir depuis décembre 2023, Milei montre qu’on peut sortir de cette doxa et collectionner les succès économiques. Qu’il faut quitter ces credo délétères pour se donner une chance de redresser nos États obèses.
Toujours soucieux de la qualité de ses sources, BV a choisi, pour arbitrer ce match, de s’appuyer sur la note « Argentine, indicateurs et conjoncture » publiée le 15 novembre dernier par la direction générale de NOTRE Trésor public français. Une note dûment siglée du ministère de l’Économie, agrémentée du logo de la Marianne bleu blanc rouge (en lien ici).
Des milliers de fonctionnaires licenciés
Résultat, comme dirait Antoine Dupont après une transformation au milieu des barres : « Il n’y a pas photo. » Le 10 décembre prochain, l’Argentin ébouriffé aura passé un an, pile, au pouvoir. Un an, seulement, quand Macron en a passé sept. En France, le déficit de la France bat des records et fait polémique jusqu’au Sénat. Les sénateurs Claude Raynal (socialiste), président de la commission des finances, et Jean-François Husson (LR), rapporteur général, écrivent, ce 19 novembre, dans le compte rendu de leur mission d’information sur la dégradation des finances publiques : « Le déficit public entre 2017 et 2023 connaît une augmentation massive, passant de 3,4 % (et même 2,3 % en 2018) à 5,5 % du PIB, et, en milliards d’euros, de 77 à 154 milliards d’euros, soit un doublement. »
Chez le libertarien Javier Milei, pourtant largement méprisé par Macron et son entourage, au contraire, on débouche le champagne. Milei, qui ne déteste rien tant que les fonctionnaires inutiles et l’État omniprésent, a assaini les finances publiques à la serpe. La trentaine de ministères du gouvernement précédent s’est réduite à… huit. En un an, le président Milei a réduit les dépenses publiques de… 28 % ! En cinq mois, près de 30.000 fonctionnaires avaient fait leurs cartons dans la seule administration publique nationale.
« Aujourd’hui, 65.000 postes de fonctionnaires ont été supprimés : le gouvernement prévoit d’en couper encore 100.000 à 200.000 l’an prochain, explique à BV Michel de Saizieu, un Franco-Argentin qui vit et travaille en Argentine depuis plusieurs décennies. Milei privatise à tour de bras ! » Résultat : un taux de chômage en hausse, certes (de +6,6 % en 2023 à 8,2 % prévus en 2024). Mais le solde budgétaire de l’Argentine, qui avait battu un record tragique à -5,4 % du PIB argentin en 2023, est redevenu positif à +0,2 %, cette année. Macron devrait commander la recette. La dette publique argentine avait bondi à 155,4 % du PIB sous le pouvoir précédent, en 2023. Elle revient, en 2024, sous la houlette de Milei, à 91,5 %, tandis que la France du génie de la finance Macron a perdu tout contrôle, avec un endettement en croissance constante depuis sept ans : elle atteint 112 % de notre PIB. La dévaluation du peso a permis de passer de 7 milliards de dollars de déficit commercial à 15 milliards d’excédent. Une sacrée rupture par rapport aux années de gestion au centre ou à gauche. Car le pays a subi dans son histoire pas moins de neuf défauts de paiement et 22 programmes du FMI).
« Un Monsieur qui, il y a cinq ans, n’existait pas »
Chez Milei, l’inflation mensuelle (!) est tombée de 25,5 % en décembre 2023 à 2,7 % en octobre dernier. « On est ravis, on saute de joie », témoigne Michel de Saizieu, tant cette inflation galopante fut la plaie du pays. La sécurité a été reprise en main. « Dans la ville dangereuse de Rosario, le taux d’homicide a chuté de 70 %, rappelle toujours notre Argentin. Le pouvoir a épuré la police corrompue, recruté, supprimé les téléphones en prison, coupé les financements des syndicats trotskistes. »
Quant à la dette extérieure de l’Argentine, elle a tout simplement été divisée par deux par celui que la France de gauche et du centre présente comme un fou à lier : de 113,7 % du PIB en 2023 à 54,4 % en 2024. Ce traitement de cheval a tout de même ralenti la machine : l’activité sera en récession en fin d’année, la consommation (-8,2 %) et l’investissement (-26,7 %) chutent et plus de 5 millions d’habitants ont basculé dans la pauvreté en six mois, mais les Argentins serrent les dents. Cet « homme de la classe moyenne, excentrique, qui vit avec ses chiens », selon Michel de Saizieu, a réussi à tronçonner partout en conservant le soutien d’un Argentin sur deux parmi les 47 millions d’habitants de ce pays qui représente plus de cinq fois la France, quand la popularité du Président français est actuellement en chute libre. « La popularité de Javier Milei était de 56 % lors de son élection ; elle est tombée à 45 % avant de remonter aujourd’hui à 52 % », constate Michel de Saizieu. « Un monsieur qui, il y a cinq ans, n’existait pas, sans diplôme de Yale ou de Princeton, sans fortune personnelle et sans le moindre appareil politique ! », relève Michel de Saizieu.
Pour les Argentins qui ont eu le courage de prendre le taureau de la décadence par les cornes en votant massivement Milei, le bout du tunnel approche. « Un rebond de l’économie réelle est perceptible depuis le début du second semestre 2024 », écrit le Trésor français. « Pour 2025, l’Argentine devrait connaître un fort rebond, avec une croissance attendue à 5 % par le FMI. » Contre 1,1 % pour la France… En économie, l’Argentine écrase le match. Mais qui sera le Javier Milei français ? Pas Michel Barnier, en tout cas…
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30 commentaires
la politique c’est comme les courses de chevaux, un bon cheval et un bon jockey, hélas nous n’avons ni l’un ni l’autre, nous sommes des tocards.
Sommes-nous prêt à avoir des millions de vrais pauvres en plus? De toute façon cela va basculer et exploser et probablement plus vite qu’on ne le pense.