La France dit oui à la Coupe du monde de rugby et les JO, mais boude l’Exposition universelle
La nouvelle est passée comme une lettre à la poste, presque inaperçue du grand public.
"J'ai décidé de ne pas donner suite à la candidature de la France à l'Exposition universelle, qui sera retirée", a écrit le Premier ministre Édouard Philippe dans un courrier adressé au délégué interministériel en charge du dossier, Pascal Lamy. On dirait du Hollande répudiant une concubine.
Le Premier ministre refuse, dans un contexte de "redressement de nos finances publiques", de "grever l'avenir d'engagements supplémentaires non maîtrisés".
La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, prévoyait des retombées économiques "exponentielles". Le président du comité EXPOFRANCE 2025, Jean-Christophe Fromantin, a justement dit ne pas se retrouver "dans cette France qui renonce, qui recule ou qui s'excuse". Même l'ancien Premier ministre Manuel Valls a tenu à rappeler que l'événement "n'engageait pas d'argent public".
Les arguments d’Édouard Philippe paraissent donc pour le moins légers quand l’on sait que la France, en plein "redressement des finances publiques", finance cependant l’accueil de la Coupe du monde de rugby en 2023, et surtout les Jeux olympiques en 2024 !
Le rugby oui, les Jeux olympiques oui, l’exposition universelle non ! La symbolique est accablante.
Tout pour le sport, rien pour la promotion du progrès scientifique et technique, rien pour la magnificence des réalisations humaines. La France d’Hidalgo épousée par Macron !
Faut-il rappeler que l’Exposition universelle de 1889 a vu la construction de la tour Eiffel et la naissance de l’Art nouveau ? L’Exposition universelle de 1900, symbole de la Belle Époque, a permis la construction de la première ligne du Métropolitain et de nouvelles gares (Orsay, Invalides, gare de Lyon). De 1844 à 1937, les expositions universelles ont symbolisé le génie humain, le génie français et le progrès.
En 2024, la France aura investi dans des stades où des nations, parfois inconnues, amuseront le peuple « télé-guidé » lors de joutes où triompheront essentiellement les qualités physiques. Et les investissements auront été purement publics, cette fois-ci.
Les contribuables français payent, bon gré mal gré, ces jeux du cirque modernes, lesquels sont loin d’intéresser tout le monde. Les centièmes de seconde au cent mètres me laissent totalement indifférent. Ô combien charitablement je formule mon propos…
Un autre pays exposera les gloires du génie humain et en sera le dépositaire.
En France, on a les gloires qu’on peut… quand on en a !
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