François Bayrou contre l’IVG dans la Constitution : Mort-née « l’union sacrée » des progressistes !
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Jalouser son voisin ! Parmi les anciens peuples de France en voie de... remplacement (?), les Béarnais cultivent encore cette qualité économique comme un besoin vital. François Bayrou, rat des champs du Béarn ayant réussi à la ville et à la capitale, est à la fois objet de vanité locale et d’envie pour tous les souriceaux du cru qui n’ont pas, comme lui, pu aussi bien rogner le fromage républicain. Lui-même est-il exempt de ce vice existentiel de la vieille race paysanne ?
Sa dernière déclaration, étonnante, au premier abord, venant de l’édile palois, plus connu pour être adepte de la voie médiane en public, celle des consensus carriéristes de la République Ve, révélerait-elle un courageux méconnu qui s’ignorait ou le vaniteux Véarnais atavique, dépité, jaloux et revanchard ?
Mais qu’a-t-il dit ou fait ? Alors que, samedi, Aurore Bergé annonçait avoir déposé une proposition de loi constitutionnelle pour « sanctuariser » l’IVG, au nom du groupe Renaissance, tirant tactiquement parti de la révocation de ce « droit » par la Cour suprême américaine, afin de constituer une « majorité de projet » à l’Assemblée en dévoyant, par ce moyen piégeux, les pseudo-opposants Macron-compatibles de l’Hémicycle, tout en renvoyant le RN à ses contradictions, François Bayrou a osé s’opposer ! Première voix discordante de poids parmi les soutiens présidentiels du joli mois de mai dernier, face au consensus enthousiaste des « progressistes » de gauche ou à l’embarras démagogique des « populistes » de droite, à l’image d’une Marine Le Pen gênée sur sa frange tradi.
Notre François n’a pas bredouillé, pour le coup. « Je ne suis pas pour qu'on décalque la vie politique [française] sur celle des États-Unis », affirme le maire de Pau. Invité, ce dimanche, sur BFM TV, il a réagi clairement et s’interroge sur l’opportunité d’aller organiser en ce moment un référendum sur cette question : « Est-ce qu’aujourd’hui, franchement, dans l’état dans lequel le pays se trouve, avec toutes les questions que nous avons devant nous, est-ce qu’il est bon, est-ce qu’il est utile de faire ça ? Alors même que, à ma connaissance, aucun courant politique ne remet en cause la loi Veil », appuie-t-il, usant du même argumentaire développé, la veille, par Jordan Bardella insinuant une diversion politicienne orchestrée.
Tout en feignant d’atténuer le coup de pied de l’âne qu’il porte à Renaissance en assurant que, par bonheur, « dans la majorité, on est libre de penser différemment les choses », François Bayrou a bel et bien rompu l’union sacrée entre amis manigancée dans le cénacle élyséen.
Certains nous le diront sincère. Car François Bayrou est catholique, pratiquant, et il est des convictions d’enfance qui ne s’effacent pas. S’il s’est toujours montré un défenseur de la loi Veil, il reste, à titre privé, réticent face à l’avortement qu’on présenterait comme un progrès moral et sociétal.
D’autres verront dans cette ruade soudaine l’expression d’une vexation. François Bayrou est un spécialiste médiatique des gifles, mais n’aime pas en recevoir, comme tout un chacun. En ne reprenant pas son appel à « l’union nationale », Emmanuel Macron choisit une autre voie. Camouflet pour celui qui se voyait déjà en Socrate gascon de la majorité ? L’ancien professeur de lettres classiques n’échapperait-il pas au syllogisme « Tous les hommes sont jaloux, or François Bayrou est un homme ; donc François Bayrou est jaloux » ? Jaloux de qui, de quoi ? De n’être point le roi ?
Alors, quoi de mieux, pour peser, que d’imposer sa différence et d'hypothétiques nuisances. François Bayrou a montré, aujourd’hui, ce talent politique. Par tactique, pour durer, et par conviction, sur ce cas. Cette initiative du président du MoDem aura tout au moins un mérite : celui d’entraîner dans son sillage un ensemble d’hésitants de son camp et d'ailleurs qui n’osaient peut-être plus débattre des nouveaux dogmes de notre société. Il y aura débat.
7 commentaires
Je suggère d’inscrire le droit de vivre pour tous dans la constitution. Ce serait un immense progrès vers l’égalité des chances.
Aucune confiance dans ce benêt béarnais , le centriste n’a pas de parole à droite et gauche en » même temps » , il vit d’assistanat public depuis toujours .
Pour une fois, Bayrou, le « mou du genou », a raison.
Mais où en est son procès qui l’a évincé, il y a 5 ans ?
Pour moi, Aurore Bergé a tort et confond vitesse et précipitation.
Nous n’avons pas à nous calquer sur les États-Unis.
Nous devons plutôt surveiller les dérives. Et rappeler aux jeunes filles les mérites de la contraception.
Le Centre en Politique, c’est comme au Foot ou tout autre jeu de ballon. Pour jouer, intéresser les spectateurs, les citoyen(en)s, il faut que le ballon ne reste pas au Centre…M. Bayrou en use plus que de raison.
Le Jeu, la République, la Démocratie, c’est l’action, quand le ballon roule. C’est pourquoi on ne fait pas avancer le schmilblik quand il faut attendre que M. Bayrou ait touché le ballon ou siffler en disant « jouer », comme un arbitre.
Sans Bayrou pas eu de Macronie, ça je crains.
Serait-il pour une fois sincère ou au moins raisonnable?
Je ne sais pas s’il a tort ou raison, mais c’est une preuve de plus que la trahison est inscrite dans son ADN…