Francois Bayrou, haut-commissaire aux « plans foireux », milite pour le passeport sanitaire
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Il y a des gens comme ça, dans la vie, dont l’immense talent consiste à être apprécié et connu sans jamais vraiment exister. Ils sont toujours là à pointer leur nez ou leurs oreilles où il faut quand il le faut ; on les voit sur les photos de mariage, souriant à la une par-dessus l’épaule des puissants. Parfois, même, ils obtiennent un maroquin ou un hochet, don du seigneur à son fidèle servant… à moins que ce ne soit par habitude, puisqu’ils font partie du paysage. Comme le chien-chien au pied du phonographe, ils sont « la voix de son maître ». Toujours dans le sens du vent, souples comme la girouette, ils épousent les régimes… celui-là ou un autre, pourvu qu’on en soit.
François Bayrou est de ceux-là. Un physique de bonne pâte, un discours « consensuel » quel que soit le sujet, toujours ni pour ni contre, la tête entre les deux oreilles et le cul entre deux chaises. Au centre. À le voir et l’entendre, on pourrait le croire tout frais en politique. Pourtant, c’est un éléphant qui a déjà usé ses fonds de culotte dans bien des gouvernements. Imaginez : trois fois ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle. Merci du résultat… Comme disait Roger Fauroux, chargé par lui de présider une commission sur la réforme de l’école : François Bayrou gouvernait « avec le sondoscope en bandoulière ». Surtout ne pas fâcher !
Père du « et en même temps », François Bayrou avait en quelque sorte porté le jeune Macron sur les fonts baptismaux. La récompense, on s’en souvient, fut éphémère : nommé ministre d’État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice le 17 mai 2017, il n’est resté que trente-cinq jours à la Chancellerie avant d’être rattrapé par de vilaines histoires d’emplois fictifs au Parlement européen. Au piquet pendant trois ans, il a enfin retrouvé un siège au chaud, en septembre dernier, quand on lui a offert un strapontin dans la Macronie. Un poste supprimé en 2005 et recréé tout exprès pour lui : « haut-commissaire au Plan ».
Voilà donc Bayrou chargé de réfléchir à notre avenir afin « d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels ». Et c’est à ce titre que notre lumière centriste vient de se déclarer favorable au très liberticide passeport sanitaire.
Alors qu’Olivier Véran, le ministre de la Santé, chante sa petite musique pour un troisième confinement, évoquant des « mesures qui pourraient être nécessaires pour protéger la population », François Bayrou essaie son nouveau costume de garde-chiourme : « On peut tout à fait imaginer ça », dit-il, dimanche, sur LCI, « que, d’une certaine manière, le fait d’être soumis à la vaccination ouvre des portes qui jusqu’alors étaient fermées ». Je traduis : la porte grand ouverte sur notre vie privée, le flicage de tous nos déplacements, la dictature sanitaire avec le sourire béat entre deux grandes oreilles à l’écoute de nos maux. Le rêve…
C’est « le sens naturel des choses », qu’il dit. Il le sait parce qu’il est devin, notre Bayrou : ainsi, « une fois qu’on aura vérifié » que le vaccin est « sans risque », ce qui « se fera en quelques jours ou quelques semaines » (sic), « alors la demande de vaccins va beaucoup augmenter et on va atteindre des chiffres massifs qui permettront de vaincre l’épidémie ».
Une anecdote rigolote, pour finir : 200 Anglais, retenus en quarantaine pour dix jours dans la station de Verbier, en Suisse, ont profité de Noël pour prendre le large. « Beaucoup sont restés en quarantaine pendant une journée avant de s'enfuir à la faveur de la nuit », a déclaré le porte-parole de la station. Ils ont suivi l’étoile du Berger, peut-être ?
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