François Cluzet et « l’horribilitude » du candidat Z

Capture d’écran (49)

Depuis qu’ils l’ont vu en fauteuil roulant poussé par Omar Sy, les Français adorent François Cluzet. Il faut reconnaître qu’il a tout ce qu’il faut pour ça : une enfance malheureuse, une gueule de gentil dépressif et une façon de penser dans les rails qui sied à son métier. C’est un homme qui sait ce qui est bien et ce qui est mal, qui est bon et qui est méchant, qui est propre ou qui est caca.

Avec sa gueule d’introspection douloureuse, Cluzet épouse les grandes causes. Les petits mouchoirs et même les grands sont son quotidien. Il a toujours des larmes pour les remplir, d’où sa filmographie généreuse et engagée. C’est ainsi qu’après s’être penché sur le sort des femmes SDF (Les Invisibles), il sera de retour sur les écrans, le 23 mars, avec un nouveau film, La Brigade, qui donne encore follement envie de rigoler. Sous la houlette d’un réalisateur « engagé » auprès d’acteurs « lumineux », il y incarne le directeur d’un foyer de jeunes migrants, tous « mineurs isolés ».

Entendons-nous, je n’ai rien contre le cinéma « engagé », si ce n’est qu’il est toujours engagé dans le même sens. Simplement, je n’ai aucune envie de payer un ticket à 12 euros pour subir les leçons de morale qui font l’ordinaire des journaux télévisés. Bref, François Cluzet est dans sa tournée de promotion et c’est à ce titre qu’il était, dimanche soir, l’invité d’Audrey Crespo pour « Le Portrait de la semaine », sur TF1.

Dans un temps où le mot « résilience » est mis à toutes les sauces, on a pu découvrir que ce pauvre François n’avait pas résilié grand-chose de son enfance malheureuse. Petit chose il fut, petit chose il reste : mal-aimé par un père dépressif dans une famille sans le sou. Les optimistes diraient qu’il s’en est bien sorti, mais bon, ces propos-là ne sont pas très vendeurs… Il y a mieux pour faire de l’Audimat, alors Audrey Crespo l’amène sur le consensus du moment : « l’horribilitude » du candidat Z.

« Vous avez, ces dix dernières années, signé plusieurs appels en faveur des migrants, comme autant de mains tendues, quand d’autres, candidats à la présidentielle, veulent ériger des murs, à l’instar de Trump… », dit la dame. On notera l’approche subtile, tout comme la réponse : « Je pense que ça va à l’encontre de l’Histoire, tout bêtement. Tout le monde sait que l’homme est né en Afrique (sic). Apparemment, il n’y est pas resté puisque les restes des continents sont peuplés. On peut comprendre que des jeunes d’Afrique ou d’Afghanistan cherchent un métier, savent comment il peuvent rentrer chez eux avec la possibilité d’avoir un emploi, ce qui n’est pas si facile. Est-ce qu’on est capable de se mettre à leur place ? »

La tension monte d’un cran : « “Ces jeunes migrants, ces mineurs isolés, ils n’ont rien à faire ici. Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs. C’est tout ce qu’ils sont.” Ces mots d’Éric Zemmour, condamné en janvier dernier pour provocation à la haine, j’imagine qu’ils vous rendent fou ? » Le suspense est à son comble : « Oui, c’est pitoyable », répond Cluzet, « Je comprends que ce journaliste, écrivain raté (sic), veuille son heure de gloire. » Mordant : « Non, mais, attends, pépère, on ne va prendre le risque de voter pour toi pour que tu nous dises après ce que tu vas faire. Parce que quand on entend tes propos, on se fait beaucoup de soucis. Notamment sur les Juifs (sic), c’est inacceptable. Sur Pétain, c’est inacceptable ! » Pourquoi tout cela ? « C’est parce que ça rapporte », dit l’acteur qui ajoute : « Ça a été aussi la combine de Monsieur Le Pen. »

Brave François Cluzet qui, comme tant de gens, ne voit pas plus loin que son émotion, et triste Audrey Crespo qui confond journalisme et racolage. Ça aussi, c’est « pitoyable » !

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Le pauvre garçon, s’il savait que ce n’est pas l’argent, le moteur, mais que Zemmour mène une croisade pour sauver notre civilisation, il nous ferait une attaque… Alors, chut !

  2. Vu ce que dit Pierre Fabre, si c’est la vérité, Cluzet est finalement un nanti qui ne sais pas ce que c’est de vivre en France aujourd’hui. J’espère que tous ces Bobos mangeront un peu de vache enragée pour comprendre le mal qu’ils font à la société française. Personnellement j’ai grandi dans le monde ouvrier , je suis allé au bahut, j’ai mené une vie honnête et j’en ai mare de prendre des leçons d’humanité de la part d’artistes à quatre sous qui prêchent pour notre remplacement.

  3. Cluzet devient comique et Zemmour doit bien se marrer d’apprendre qu’il est un écrivain raté.
    Quant à la journaliste, elle s’est mise au niveau des caniveaux.
    Pas très reluisant tout ça.

  4. Mr Cluzet ignore que des souches d’Homo Sapiens ont été découvertes hors d’Afrique, sans oublier les croisements avec Néanderthal inexistants en Afrique. La moitié des Africains, soit 600 millions, voudraient aller vivre en Europe : avec 447 millions d’Européens ?… Et que dirait-il si sa femme ou un de ses enfants se faisaient égorger ou violer par un de ces si gentils « mineurs isolés » ?

  5. Cluzet , parfait représentant de ce cinéma français subventionné et puant la bien pensance et l’ennui ferait mieux de se taire. On en a plus qu’assez de ce type de donneurs de leçons. Boycottons les !

  6. Que chacun occupe sa place et ne s’érige pas en détenteur de vérités.
    ………. Et les vaches seront bien gardées.

  7. Pourquoi tout cela ? « C’est parce que ça rapporte » Et à lui-même, combien ce misérabilisme sur commande rapporte-t-il ? Un beau geste, M. Cluzet, serait d’offrir ce que vous allez toucher grâce à ce film à un centre d’accueil pour migrants…Vous seriez un peu plus crédible !

  8. Monsieur Cluzet,
    Plus de 250 morts et de 800 blessés dans des attentats islamistes commis par des immigrés récents ou anciens en France depuis janvier 2015, c’est un détail pour vous ?
    La délinquance directement liée à l’immigration , et à vos pauvres « mineurs » isolés, c’est une illusion, une impression ?
    Charles Péguy : « Il faut toujours dire ce que l’on voit, mais surtout, ce qui est plus difficile, il faut toujours voir ce que l’on voit. »

  9. J’ai beaucoup aimé ses références à deux balles comme on dit .Interrogé par une journaliste bien pensante et totalement objective il a réussi à dire un tel nombre de bêtises que je me demande s’il est bien chez nous .

  10. La « gauche » aime dire que l’homme est né en Afrique, Lucy leur a fait un cadeau extraordinaire, ainsi l’africain est paré de toutes les vertus… Quelle que soit sa couleur un homme reste un homme.. ! Il y a une question qui me taraude, comment se fait-il que tous ces migrants, africains ou moyen orientaux prennent l’Europe comme destination et ne s’arrêtent jamais au Maroc ou en Arabie saoudite par exemple…?
    Quelqu’un à la réponse?

  11. Comme la plupart des « artistes », il regarde Paris et la France par le petit bout de la lorgnette en restant bien au chaud dans les beaux quartiers de la capitale et en se permettant de donner des leçons à tout le monde. Facile. Après la visite chez Crespo, il ira se faire cirer les pompes chez Drucker et les bisounours iront voir le film…

  12. Dans un autre registre, ce n’est pas sans me rappeler l’intervention pitoyable de Darroussin à la remise des Césars au sujet de Roman Polanski en 2020. Depuis je le perçois autrement. Il y a des talents qui mériteraient d’être discrets sans toutefois renoncer à ses propres convictions.

  13. Cluzel est l’archétype même que dénonçait Pierre Desproges dans l’une de ses scènettes : «  les gens de gauche sont prêt à se battre pour les immigrés clandestins mais pas vivre avec, sont de gauche mais pas cons ! »

  14. J’ai toujours bien aimé cet acteur, jusqu’au jour où il a ouvert sa grande bouche de ………. !
    Je crois que ça a démarré aux Gilets Jaunes.

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