François Patriat, 86 années de mandats électifs : un exemple pour ces fainéants qui ne pensent qu’à la retraite

patriat

À l’école, il y avait le premier et le dernier de la classe. Comme dans la vie ensuite. Il y avait aussi le souffre-douleur et le fayot. Notons que le premier de la classe n’était pas forcément le fayot ou le souffre-douleur de la classe. Comme dans la vie ensuite. Et comme dans la vie politique aussi. Depuis 2017, nous avons la chance d’avoir à la tête du pays des premiers de la classe de première bourre. Nous avons aussi des fayots. Par exemple, le sénateur de la Côte-d’Or François Patriat.

Cet ancien socialiste, passé par le PSU de Rocard, en 2017, a eu l’intuition de sa vie en ralliant les premiers de la classe. Avec lui, tout est bon dans le Macron. Au point qu’en 2018, il avait même proposé une modification de notre Constitution pour que le président de la République puisse faire trois au lieu de deux mandats successifs. En fait, pour qu’Emmanuel Macron puisse faire trois mandats, passées ces formalités administratives qu’on appelle une élection présidentielle. Il n’avait pas osé proposer l’élection à vie. Heureusement, l’affaire n’avait pas prospéré. On imagine qu’Emmanuel Macron lui en saura sans doute gré s’il est encore au pouvoir, lorsque François Patriat ne sera plus parlementaire : on pensera à lui pour la Légion d’honneur.

Remarquez, ce serait mérité. Né en 1943, François Patriat est entré en politique en 1976 - son idole n’était même pas née – et, depuis, il n’en est jamais sorti : maire, président de communauté de commune, conseiller général, vice-président de conseil général, député, conseiller régional, président de conseil régional, secrétaire d’État, ministre, sénateur, il totalise à ce jour 86 années, 7 mois, 29 jours de mandats publics, sauf erreur de notre part. On vous épargnera les autres fonctions annexes qui font joli sur une carte de visite : membre du Conseil économique et social, administrateur des voies navigables de France, président du conseil d'orientation du domaine national de Chambord. Un hyperactif de la politique. Autant dire que ce presque octogénaire a largement ses annuités pour faire valoir ses droits à une retraite à jouissance immédiate. Avec sa carrière plus que complète, nul, donc, n’était plus qualifié que lui pour entrer dans le débat sur la réforme des retraites et venir à la rescousse de son Président. Cette satanée réforme des retraites dont Emmanuel Macron semble avoir fait l’alpha et l'oméga de second mandat. Bruxelles doit s’impatienter.

Si, à 80 ans, on est encore sénateur, bon pied, bon œil, on ne comprend pas pourquoi le couvreur du coin ne pourrait pas continuer à monter sur le toit après 65 ans. En gros, c’est comme ça que l’on comprend l’intervention du président des sénateurs macronistes lors d’un débat, lundi, sur Public Sénat. « Mon voisin, dans mon village à l'époque, était maçon, couvreur et me disait "Je n'en peux plus de monter sur les toits comme ça". Mais de nos jours, les déménageurs, les couvreurs sont équipés d'exosquelettes, de matériaux. » Et d’expliquer : « En 1981, j’ai voté la retraite à 60 ans. Mais il y a 40 ans, la nature du travail n’est pas la même, la pénibilité n’est plus la même et les soins sont meilleurs. Aujourd’hui, il faut effectivement revenir à une retraite à 65 ans. » On vous laisse imaginer les réactions. De gauche comme de droite. François Ruffin (LFI) : « Élu depuis 1976, dorloté aux frais des Français : c'est moins désagréable, la retraite à 65 ans, vue de la cantine du palais du Luxembourg. » Jean-Philippe Tanguy (RN) : « Ces oligarques vivent dans un monde parallèle. »

Si, dans son monde parallèle, Patriat n’a pas rencontré de maçon depuis longtemps, je lui suggérerais bien de prendre rendez-vous avec le mien. Cassé de partout, il a commencé à bosser à 15 ans, n’a pas 65 ans et est tout sauf un feignant. Et puis j’y pense : dans ce même débat, François Patriat affirme que ce n’est pas le moment de parler d’augmentations de salaires alors que « nous sommes au bord d’une guerre thermonucléaire ». Si la guerre advenait, on proposerait bien à ce jeune homme de s’engager sous les drapeaux pour sauver la patrie. Vous savez, les conditions pour faire la guerre ne sont plus les mêmes qu’il y a quarante ans, les matériels ont évolué, la pénibilité n’est plus la même, l'ergonomie et tout ça... Et puis si, à l’école, il y avait toujours un fayot, à la caserne aussi.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Plusieurs choses m’étonne, qu’elle était l’activité de cet individu avant ces 33 ans; n’aurait il donc jamais travaillé pour raconter de telles inepties; est il de ces personnes qui président mains ne connaissent rien du travail des personnes qu’ils encadrent et surtout, comment se fait il que de tels personnages occupent de telles fonctions?.

  2. Il n’a strictement rien fait de notable et peut-être même rien de bien (comme de très nombreux élus), mais il a été plus gavé qu’une oie du Périgord avec de l’argent public.
    Il a coûté une véritable fortune pour quoi? Pour son confort.

  3. Je n’ai qu’une chose à dire : quel odieux personnage !! La personnification de ce que je déteste le plus en politique . Un renégat du PS , c’est ce qui est le pire ! Dès qu’il ouvre son bec , c’est de de la bave de crapaud qui en sort !
    Excusez moi mais je ne le connaissais pas et je ne gagnais rien à le connaitre sinon que c’est à cause de ce genre de personnage que rien ne va plus en France et visiblement cela conserve d’avoir sévi à la destruction de notre pays . Et inversement ,cela détruit de subir la politique de ce genre d’individu qui se repait de cela !

  4. Des exosquelettes pour les professionnels du bâtiment!!!!
    Il lit trop de BD !

    Cet honorable sénateur ne vit pas dans le même monde que moi et je pense qu’il n’a pas beaucoup travaillé dans le monde réel, le vrai !!!
    Quelle honte !

    • Exosquelette,Aaaah!que voilà la solution d’avenir,à ceux qui travaillent dans le b.t.p en fonction des postes,ils benefieront de cette technologie,(appauvrissement la Nature Humaine,mais c’est un autre sujet),ou peut être ceux qui se devouent à la Santé, en faisant 12h,15h de nuit,Ou sera t il cet exsosquelette?ou encore nos forces de L’ordre,avec des r.t.t pas possibles,mon avis est que cela devient un foutoir pas possible,generer par «  »des gens hors sol »,loin des réalités de vécu des citoyens confrontés Eux aux difficultés qu-ils génèrent!!!!!

  5. Un mec qui n’a jamais travaillé de ses mains et qui veut faire la leçon au maçon ou à l’ouvrier du coin, (entre autres). C’est à ce genre d’individu que l’on donne les pouvoirs dans notre pays et ensuite, on s’étonne d’être dans la mouise.

    • Dite plutôt un mec qui n’a jamais travaillé, ni de ses mains ni avec son cerveau, un profiteur et un vampire d’argent public, un parasite comme toute la Macronie.

  6. François Patriat… Voilà ce que je lis sous sa plume : . » Mais de nos jours, les déménageurs, les couvreurs sont équipés d’exosquelettes, de matériaux. »
    Des exosquelettes pour les professionnels du bâtiment!!!!
    Il lit trop de BD !
    Et c’est à des gens comme lui qu’on confie l’évolution de la réforme des retraites!!!!!!
    En médecine du travail, j’ai suivi des travailleurs de force… Il serait souhaitable que les intervenants pour ces réformes soient des gens de terrain. Merci pour eux.

    • Il serait surtout OBLIGATOIRE de mettre ces énergumènes style Patriat au boulot pendant un an, le vrai boulot, dans le bâtiment, le TP, la métallurgie, l’agriculture j’en passe et des meilleurs, pour les autoriser à se faire élire. Certain que le débit de la machine à conneries baisserait significativement, et dans le cas contraire retour au vrai boulot pour deux ans.

  7. Quand un chef d’entreprise se trompe il peut perdre son patrimoine, voire plus.
    Quand un homme politique se trompe, il change de crèmerie et tout repart à zéro.
    Mais l’on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, puisque c’est nous qui les élisons.
    C’est bien connu, le français a peu de mémoire.

  8. Patriat, ou l’exemple parfait du cumulard gauchiste, vivant au crochet de l’État, donc des français, comme une moule…
    Non content de vivre au crochet de l’État, en bon socialiste c’est dans les poches des français qu’il arrondit ses fins de mois !

  9. Les ravages de la sénilité…
    Quand ceux qui participent aux décisions qui engagent l’avenir d’un pays confondent cinéma et réalité, il y a vraiment du souci à se faire.
    Biden est sans doute l’idole de Patriat

  10. Il y a un certain comique à voir monsieur Mélenchon, 71 ans, revendiquer la retraite à 60 ans, mais se maintenir soigneusement à la tête de la NUPES. Le milieu politique est habitué à ce genre de paradoxe : « jeunes, votez Marin, 80 ans ».

  11. Habillé pour l’hiver , votre hyperactif multirécidiviste a fait des émules ! Au moins un , avec l’incomparable J.P. Raffarin , qui vient de proposer d’agrémenter notre Constitution de la possibilité d’un troisième Mandat consécutif , à condition que ça soit par  » l’énergumène » que vous savez !

  12. « Exosquelette »…. Je rêve…. Il en est qui n’ont jamais mis un seul pied sur un chantier. Sur les lignes de très haute tension, (les pylônes qui font entre 30 et 100 m de haut), on peut voir dans les endroits où la ligne décrit un angle, des paquets de petits carrés suspendus. Chacun de ces carrés qui ont l’air petits à cause de la distance est un contrepoids de 80 kg . Je suis un récent retraité de la ligne, comme on dit dans ce milieu et je dis que ces contrepoids sont enfilés à la main dans les étriers qui les supportent. Ce n’est là qu’un des aspects pénibles de mon travail. Il y en a bien d’autres comme il y a bien d’autres travaux pénibles surtout dans les travaux publics, (sous-traités par les entreprises bien sûr). Ce type là n’aurait pas tenu une heure chez nous.

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