François Ruffin ficelé dans ses contradictions : dénoncer la mondialisation mais promouvoir, avec LFI, l’immigration
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« Le meilleur d’entre nous ». C’est ainsi que pourrait être qualifié François Ruffin, député de la Somme, par ses camarades - au sens propre comme au sens figuré - de La France insoumise : le plus sympathique, en tout cas le moins sectaire, autant que l’on puisse en juger. Il est réputé proche des gilets jaunes - journaliste de formation, il leur a même consacré un documentaire, J’veux du soleil - et certaines de ses saillies à l’Assemblée, comme lorsqu’il avait moqué le port du masque à l’Assemblée, comme son essai en forme de réquisitoire contre le « progressisme », ont séduit jusqu’à droite, et même très à droite.
Il était invité, ce jeudi matin, sur France Inter, par Léa Salamé et Nicolas Demorand et, une fois encore, l’une de ses reparties a remporté un vif succès. Léa Salamé lui demande « pourquoi la France périphérique, la France des gilets jaunes, n’a pas voté pour Mélenchon mais pour Marine Le Pen » François Ruffin répond sans détour : c’est « le premier parti qui s’est inscrit avec franchise comme étant anti-mondialisation ». Il y a « une antériorité du Rassemblement national ». Il reconnaît que, pour LFI, « il y a un combat à mener sur ce terrain-là » : « On ne s’est pas fixé d’aller reconquérir comme priorité cette France-là », or, c’est là qu’il faut « crever le plafond de verre dans les anciens bassins industriels ouvriers et qui sont abandonnés : cela fait quarante ans qu’ils se prennent la mondialisation dans la figure ». Pour illustrer son propos, il tente une image audacieuse : « Si c’était vous, Nicolas Demorand, Léa Salamé, si on vous disait finalement il y a des journalistes moins chers en Roumanie et on va délocaliser là-bas parce qu’ils sont compétitifs, eh bien, cette mondialisation, vous la vivriez comme une grande violence. »
"Si on vous disait, Madame Salamé, Monsieur Demorand, on a trouvé des journalistes roumains bien moins chers, et souriants, comment vous vivriez la mondialisation ? Pourquoi le vote Le Pen dans mon coin ? Eh bien parce que les gens subissent ça depuis 40 ans." #le79inter pic.twitter.com/prgFSpFmdY
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) April 28, 2022
D’aucuns, farouches contempteurs habituellement de la mondialisation, l’ont découverte d’un coup sous un jour plus riant : l’idée de remplacer toute la rédaction de France Inter par une équipe de souriants Roumains leur a paru revêtir un certain charme. Plus sérieusement, la comparaison choc était bien trouvée. Sauf qu’elle a mis en exergue le propre plafond de verre, idéologique et intellectuel, de François Ruffin : comment prétendre s’opposer (à raison) à la mondialisation quand on soutient l’immigration ? Comment fustiger les délocalisations d’usines dans les pays où la main-d’œuvre est bon marché quand, main dans la main avec les grands groupes que l’on prétend dénoncer, on promeut une délocalisation, non plus des murs, mais simplement des ressources humaines en faisant venir des travailleurs immigrés issus de ces mêmes pays, qui tireront à la baisse la rémunération des salariés français ? Comment protéger les classes populaires tout en les forçant à partager leur maigre pécule avec le monde entier ? Une imposture qu’en son temps Georges Marchais avait lui-même soulevée ? « Il faut stopper l'immigration officielle et clandestine », martelait-il en 1981.
Le 2 décembre 2020, toujours sur France Inter, François Ruffin s’était d’ailleurs dit « favorable au retour des frontières sur capitaux, marchandises et personnes » : pour lui, il fallait « poser des limites à la circulation tous azimuts des personnes ». Le Point, commentant la déclaration sur son site, avait d’ailleurs ironisé : non, « la phrase ne vient pas d’un représentant du RN ». Sauf que François Ruffin n’a pas pour autant suivi dans la foulée, loin s’en faut, le chemin d’Andréa Kotarac. La France insoumise, pourtant, a fait son choix, toute la campagne électorale l’a montré encore s’il en était besoin : c’est l’immigration qui est son prolétariat de substitution. Et la mondialisation en est le vivier intarissable. Entre dénoncer la mondialisation et s’en servir, il va falloir choisir.
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste
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31 commentaires
On ne moque pas. On se moque de….. svp tous les journalistes préservez notre langue
en fait, ils est comme les cathos pratiquants et l’Eglise officielle qui votent pour celui qui détruit la famille et les « valeurs chrétiennes ».
SVP, ne mettez pas tous les cathos dans le même sac, merci.
Ruffin se laisse entrainer sur un terrain qui n’est pas le sien. Mais LFI lui permet une exposition médiatique…cela vaut bien un peu de reniement…
Excellent …mais en conclusion entre dénoncer la mondialisation et s’en servir ces gens là ne choisissent jamais ….c’est plus pratique …
C’est la chauve-souris : « Je suis oiseau, voyez mes ailes ; je suis souris, voyez mon poil »…
C’est vrai que ce garçon est le seul sympathique chez LFI, au point qu’on se demande ce qu’il y fait. Je suppose qu’il a du retard : il pense toujours que la gauche défend l’ouvrier. Çà, c’était avant…
En bref un représentant de commerce qui ne sait plus ce qu’ il vend.
Mais il faut vendre, peu importe la qualité, il faut s’ approcher du graal, la place en vue bien payée, une assurance vieillesse en somme.
Ruffin doit sortir de LFI de toutes façons ils le mettront dehors… Sa comparaison est lumineuse.. Léa Salamé et son acolyte ne le réinviteront pas… L’un des commentateurs, sur Boulevard Voltaire, le disait justement : LFI La France Islamisée…!
Ruffin d’accord avec l’idéologie dominante de l’UE, l’immigration sans entrave, et avec Macron qui applique sournoisement cette idéologie, dissoudre les peuples et les nations , dans une structure aux frontières molles et sans cesse en expansion , toujours des nouveaux membres en attente.
Ce Rufin a perdu toute crédibilité depuis que l’enregistrement de sa discussion avec Macron afin d’élaborer une « réaction de façade » face aux ouvriers d’une usine qui va fermer, a été diffusé sur les réseaux sociaux.
Pourquoi donc les médias « impartiaux », financés par le con-tribuable spolié, n’ont-ils pas évoqué cette discussion ?
La réponse est dans ta question, parce que ce sont des médias impartiaux.
Est il sincère ou cherche-t-il a récupérer des voix et en même temps vu qu’il est d’Amiens .
Madame Gabriel Cluzel est une journaliste à écouter que je ne me lasse pas à entendre sur CNews. En effet,sur l’immigration, une grande partie sont les bien venus en France, c’est indéniable mais par contre remarquer certains qui ont choisi notre pays et qui ne cessent de le critiquer, çà pose question sans parler des immense attentats ayant fait tant de morts innocents. La mondialisation est un problème de capitalisme et peu de dirigeants sont enclins à y mettre fin aux dérives néfastes pour
Le personnel politique, notamment de la gauche au centre droit, n’en est pas à une contradiction près, F. Ruffin n’y échappe pas.
Encore une fois ces postures démontrent bien l’origine du cancer de notre démocratie.
Ils se sont invités au banquet de la Ripoublique.
Qu’ils ne pleurent pas- des larmes de crocodiles d’ailleurs – sur le taux d’abstention aux élections.
Par de telles postures, ils l’entretiennent.
Volontairement ou pas ?
Autodétruit à jamais. Dommage sans doute mais mais on préfère de loin Castelnau qui a dit : »communiste et patriote je vote MLP » et a ranimé la flamme de Valmy et de CNR
Andréa Kotarac est allé au bout de son raisonnement et est ainsi passé de LFI au RN.
François Ruffin s’est arrêté au milieu du gué et est en train de s’y noyer parce que le niveau de la colère des « provinciaux » est en train de monter. Pour preuve, les scores RN et R! dans les zones rurales.
Tous ces « braves » gens ne sont plus à une contradiction près. Au lieu d’appeler à voter « tout sauf Macron »,
Melenchon appelle à voter tout sauf MLP et finalement fait réélire Macron en faisant rentrer dans le rang ses électeurs. Elle est belle la France « insoumise »!!
Vous voulez dire « la France soumise » qu’est devenu LFI
Pour Mélenchon, la seule chose qui comptait, c’était que MLP ne réussisse pas là où il a échoué.
Le reste, quel qu’en soit le prix pour la France et les Français, n’avait pas la moindre espèce d’importance.
Bouffi d’un orgueil sans limites qu’il n’hésite pas à ravaler selon les circonstances, l' »insoumis » s’est offert comme paillasson à Macron qui lui doit sa réélection.
Macron réélu grâce à LFI, quel « révolutionnaire » de salon ce Mélenchon!