François-Xavier Bellamy, la force tranquille des européennes

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C’est à Aubervilliers, au nord de Paris, ce 23 mars, que Les Républicains ont décidé d’officiellement entrer dans l’arène des élections européennes. Annonçant près de 3.500 personnes, un responsable de l’événement se dit fier de ce lancement de campagne qui s’annonce « sous les meilleurs auspices ». Malgré la pluie, la salle est comble. Venus soutenir leur candidat François-Xavier Bellamy, les militants LR sont remontés à bloc. Entre deux Marseillaise, l’un deux nous confie « Bellamy c’est la vraie droite, celle du sérieux, de la compétence face aux enjeux de l’époque ! » Mais, face à un Jordan Bardella qui paraît indétrônable, et une Valérie Hayer soutenue par le parti présidentiel et les anciens alliés centristes de LR, quelle marge de manœuvre pour la tête de liste LR ?

Les Républicains contre Macron et Von der Leyen

L’adversaire est clairement identifié. Premier à monter sur scène, Éric Ciotti, président des Républicains, annonce la couleur : « De Gaulle et Adenauer voulaient l’Europe des peuples et des libertés, tonne celui qui est aussi député des Alpes-Maritimes. Macron et Von der Leyen ont construit l’Europe des normes et de l’impuissance. Ils nous ont engagés dangereusement sur le chemin du déclin et de l’effacement. » Souvent accusé de collusion avec la présidente de la Commission européenne, la très centriste Ursula von der Leyen (qui appartient au même groupe que LR, à savoir le PPE), Éric Ciotti entend bien mettre un terme à toute ambiguïté.

Peu de temps avant le début des hostilités, Nadine Morano, député européen déclarait à Boulevard Voltaire : « Ursula von der Leyen n’a jamais été notre candidate, s’insurge l’ancienne ministre de la Famille sous Nicolas Sarkozy. Merkel avait appuyé sa candidature au détriment de notre candidat Manfred Weber [actuel président du PPE, NDLR]. » Le mot d’ordre est lâché : il faut faire oublier tout lien avec la Dame de Bruxelles.
À peine propulsée sur scène, la numéro deux de la liste de François-Xavier Bellamy, Céline Imart, peu habituée des grands discours, déclare être « fière de ne jamais avoir voté pour Macron, ni en 2017 ni en 2022. » Nouvelle virginité ou convictions anti-Macron sincères ? Le doute ne peut être facilement levé, surtout lorsqu’on sait pour qui ont appelé à voter aux seconds tours les perdants Fillon et Pécresse…

Le retour d’une droite forte et sûre d’elle-même ?

Crédité de 9 %, François-Xavier Bellamy espère bien s’affirmer comme le seul candidat de droite conservatrice crédible. Creusant l’écart avec Marion Maréchal, le député européen table sur une ligne fièrement décomplexée. Plus tôt, Éric Ciotti proclamait face à un public chauffé à blanc : « Nous sommes les seuls à droite dans cette campagne ! L’unique alternative de droite, c’est nous ! L’unique alternative pour la France, c’est nous ! »

Faisant tomber la veste avant de monter à la tribune, le candidat des LR surgit sous les acclamations inarrêtables des jeunes du parti conduits par Guilhem Carayon. Fermement, l’agrégé de philosophie annonce des mesures fortes et attendues par les électeurs de droite. « Nous exigeons maintenant avec tout le PPE que les procédures d’asile aient lieu à l’extérieur de nos frontières», lance-t-il avant de promettre : « Nous obtiendrons une directive solide pour accélérer les retours des immigrés illégaux. Nous conditionnerons enfin toute aide financière et tout visa européen à la coopération migratoire des pays de départ. Nous rendrons à Frontex un mandat clair, celui d’une agence de garde-côtes et de garde-frontières. » Les promesses sont belles, les paroles aussi mais cela ramènera-t-il à François-Xavier Bellamy tous les déçus et les mécontents de la droite des petits compromis ? Réponse le 9 juin.

Vos commentaires

106 commentaires

  1. Dans votre article vous mentionnez: « Malgré la pluie la salle est comble ». N’était ce pas plutôt à cause de celle ci que nombre d’habitants d’Aubervilliers, après s’être fait volé leurs parapluies se sont réfugiés sous cet abri. Car qui peut croire que les habitants de cette ville où des violences urbaines éclataient récemment, aient plaisir à écouter ceux qui sans en être les acteurs sont les responsables de la « chienlit » qui s’installe.

  2. « Bellamy c’est la vraie droite, celle du sérieux, de la compétence face aux enjeux de l’époque ! » entièrement d’accord, sauf que c’est le seul, au sein des LR comme au sein du PPE

  3. Au bout de cinquante ans il n’est plus possible d’envisager que LR soit véritablement de droite. Ils sont inexorablement centristes, quoiqu’ils puissent dire… Sans rien faire.

  4. L’expérience nous dicte d’adhérer à 100% aux doutes émis par la conclusion de cet article sympathique.

  5. Mascarade et promesses illusoires afin obtenir des postes grassement payés, pour finalement ne rien faire dans ce  » machin européen » où les peuples perdent souveraineté et libertés ! Vive le Frexit !

  6. Aussi longtemps que Les Républicains ( ou toute autre nouvelle alliance) ne reconstituerons pas un encadrement et une majorité capable de ressusciter l’esprit et les compétences U N R gaullistes de 1958 afin de former un véritable gouvernement rénovateur de centre droite , il n’y aura pas plus d’espoir pour L. R que pour les autres restes de la France !
    Mais comme les divers blocs ennemis irréductibles de ce courant de pensée attachent plus d’importance à leurs différentes « religions» mondialistes qu’à la survie de la France et des Français, je pense que nous ne sommes pas sortis des ronces…

  7. FXB est bien gentil mais il ne me fera pas oublier que les LR ont finalement voté Macron et qu’ils font partie du groupe PPE dirigé par Ursula Von Der Leyen ! Tout le reste est du baratin !

  8. Cette dite « force tranquille » à voté Macron au 2eme tour de la présidentielle. Et voir ses votes au parlement européen !

  9.  » La vraie droite, c’est nous! »…Ma parole, il se prend pour Zemmour, ce Bellamy! Oubliant sans doute que sa droite (…) molle est aussi celle de la trahison, mainte fois constatée notamment depuis 2017! Rien à attendre de ce parti heureusement en forte régression, tout en restant nuisible à la progression de la vraie droite.

  10. C’est un véritable panier de crabes dans lequel tous se marchent les uns sur les autres. Désolant!…

  11. Les Français ont essayé le RPR puis l’UMP et enfin LR, à part l’intitulé du parti quoi de neuf docteur? Voter pour eux c’est réhabiliter Pécresse et approuver le retour de Woerth, Raffarin, Lemaire et Darmanin qui ne manqueraient pas de rappliquer dare-dare en cas de regain électoral de ceux qui n’oublions pas, ont contribué et contribuent encore à la prospérité économique nationale et au niveau de sécurité intérieure exceptionnel d’aujourd’hui. Non merci, je passe mon tour.

  12. Bellamy est bien sympathique, mais pour moi il est hors de question de voter pour ce parti qui n’a jamais tenu ses promesses et qui s’est trop souvent acoquiné avec la gauche et les macronistes. Ce sera Bardella sans hésiter, même si je partage aussi les idées de Reconquête. J’aime bien Marion, mais je ne pardonne pas à Zemmour d’avoir autant craché sur le RN et sur Marine. Ce fut une grossière erreur de sa part qui s’est retournée contre son parti.

    • TOUT A FAIT D ACCORD AVEC VOUS zemmour bellamy larem tous contre le RN il y a une raison une seule en fait ils sont tous copains comme cochon je voterais RN avec CONVICTION

  13. Ce parti qui, nous a amenés là où nous en sommes et ce n’est pas lui qui peut nous en faire sortir ? Ils sont coupables de Maastricht, Schengen, Lisbonne, la mondialisation, la réforme de la constitution, Von Der Leyen, la ruine de l’industrie et de l’agriculture françaises. Et complices de Macron. Sarkozy, Juppé, Pécresse, Ciotti, Bertrand, Bellamy, dehors ! Ces anti-France, ouste !

  14. Monsieur Ciotti a la mémoire courte en nous disant que macron et van der layen sont les auteurs de cette europe. Il oubli Chirac et sarkozy acteurs actifs de ce naufrage. Quant à la numéro deux de la liste LR, cette personne ne semble pas avoir meilleure mémoire, en ne se souvenant pas des appels lancés par son parti à voter macron. Bref, nous avons l’habitude avec ce parti. Combiens de ses membres ont rejoints macron afin de ne pas lâcher la gamelle. Ce qui est regrettable, c’est que cette fois encore, sous prétexte d’indépendance, la droite ne sera pas totalement unie comme le voudrais la raison. Inutile de venir pleurer ensuite sur les conséquences qui ne manqueront pas de se produire.

    • Exact ! Ils sont si nombreux à s’être ralliés au parti LREM, puis renaissance ! La dernière en date, Racheta Datti. Difficile de leur faire confiance dans ces conditions.

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