FreePalestine : l’UEFA piétine ses règles et cautionne le tifo polémique du PSG
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Ce mercredi 6 novembre, le Paris Saint-Germain recevait le club de l’Atletico Madrid dans le cadre de la quatrième journée de Ligue des Champions. Comme le veut la coutume, à cette occasion, les clubs de supporters de l’équipe parisienne ont déployé un tifo. En règle générale, cette grande banderole de plusieurs mètres carrés envoie un message d’encouragement et doit galvaniser les joueurs. Pas cette fois…
Ce soir-là, avant le début de la rencontre, le Virage Auteuil, s’est paré d’un tifo très politique. Les membres du Collectif Ultras Paris (CUP) ont déroulé une bâche sur laquelle étaient peints une mosquée avec son minaret, un enfant tenant un drapeau du Liban, un homme portant une veste militaire et dont le visage était masqué par un kieffeh (comme Abu Obeida, le porte-parole du Hamas? ) ainsi que le slogan : « Free Palestine ». Sous la banderole était inscrit le message suivant : « La guerre sur le terrain mais la paix dans le monde. »
Palestine Saint-Germain
Notons également qu’un peu plus tard dans la soirée, le CUP a récidivé. Il a déployé une deuxième banderole, moins médiatisée mais tout aussi politisée : « La vie d'un enfant de Gaza vaut-elle moins qu'une autre ? » Officiellement, le Paris Saint-Germain n’était pas au courant. Le club, que BV n’est pas parvenu à joindre, a indiqué à nos confrères de l’Equipe ne pas avoir eu « connaissance du projet d'affichage d'un tel message ». Il a également rappelé que « le Parc des Princes est - et doit rester - un lieu de communion autour d'une passion commune pour le football et s'oppose fermement à tout message à caractère politique dans son stade ».
Un point de vue partagé par Bruno Retailleau. Via son compte X, le ministre de l’Intérieur a demandé au PSG « de s’expliquer et aux clubs de veiller à ce que la politique ne vienne pas abîmer le sport, qui doit toujours rester un ferment d’unité. Ce tifo n’avait pas sa place dans ce stade, et de tels messages sont d’ailleurs proscrits par les règlements de la Ligue et de l’UEFA. Si cela devait se répéter, il faudra envisager d’interdire les tifos pour les clubs qui ne font pas respecter les règles. »
Dans le paysage politique, la démarche a largement divisé. À droite, la forme comme le fond ont choqué. Julien Odoul, député du Rassemblement national de l’Yonne, a demandé des « sanctions implacables », tout comme Aurélien Véron, conseiller Les Républicain de Paris. De sont côté, Stéphane Le Rudulier, sénateur LR des Bouches-du-Rhône, a qualifié la banderole de « tifo de la honte ! »
La gauche et l’UEFA valident
À gauche, en revanche, on applaudit des deux mains. Pour Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne, « ce tifo des supporters parisiens a TOUTE sa place dans un stade de foot ». Ersilia Soudais, député LFI de Seine-et-Marne, a elle commenté l’information d’un approbateur « #FreePalestine ». Quant à Aurélie Biancarelli, adjointe au maire de Marseille, elle a perdu une occasion de se taire en tweetant : « J’apprécie pour la première fois un tifo du PSG ». Comme si la rivalité entre le club parisien et l’Olympique de Marseille avait quelque chose à voir avec cette affaire…
Aussi étonnant que cela puisse paraître, puisque cela contredit son règlement qui stipule que « la promotion ou l’annonce, par quelque moyen que ce soit, de messages politiques ou de toute autre action politique à l’intérieur ou aux abords immédiats du stade est strictement interdite avant, pendant et après le match », l’UEFA a décidé de n’engager aucune poursuite à l’encontre du club de la capitale. L’instance européenne du football juge que « la banderole déployée ne peut pas être considérée comme provocatrice ou insultante dans ce cas précis. » Elle élude le sujet. En acceptant cette entorse au règlement, d’une certaine manière, elle cautionne le fait que les stades puissent être des tribunes politiques plus que des tribunes de supporters. Une nouveauté pour l’organe qui avait sanctionné le Barça pour une banderole pro indépendance de la Catalogne en 2018. La présence de Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG, au comité exécutif de l'UEFA, est-elle étrangère à la décision ? Quoi qu’il en soit, l’annonce va créer un précédent et pourrait ouvrir la porte à beaucoup d’abus.
2 commentaires
Un chant susceptible d’être raciste ou homophobe entraine match perdu pour le club qui reçoit. Deux poids deux mesures suivant le club qui reçoit????? La porte est ouverte, vous pouvez y aller franco les mecs.
Vous êtes un petit consommateur, la prison direct mais si vous êtes député, le salaire continue de tomber.
Vous pouvez menacer un journaliste qui travaille sur une chaine que vous n’aimez pas, vous applaudissez un commentaire insultant sur les réseaux dits sociaux, vous êtes dans le camp du bien, tout vous est permis.
Je ne pense pas que malgré toute sa bonne volonté, notre nouveau ministre fera changer les choses.
si on peut rentrer une banderole de cette taille, on peut rentrer facilement, machette, couteau pistolet, elle est où la sécurité, et en plus à 7 jours du match contre Israël…