Fronde au PS : Olivier Faure dans la tourmente ?
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L’euphorie électorale du NFP, au lendemain des dernières élections législatives, n’aura finalement pas survécu à l’été. En effet, fort de 193 députés, ce bloc est certes le premier du Parlement ; quoique les deux autres blocs, RN et Renaissance (le parti macroniste), respectivement forts de 143 et 165 sièges, tendraient à relativiser la victoire en trompe-l’œil de la coalition de gauche. Ce, d’autant plus que LFI ne totalise que 71 sur les 193 députés plus haut évoqués.
Ce qui n’a pas empêché Jean-Luc Mélenchon de claironner que l’union des gauches était la seule façon d’atteindre le pouvoir, allant jusqu’à culpabiliser ses homologues de droite, manifestement incapables de mettre en place une semblable coalition.
L’illusion de l’union en politique…
Pourtant, ce raisonnement électoral à courte vue cachait le principal, soit le fait voulant que ces alliances de circonstance ne tiennent que rarement sur le long terme. La preuve en est l’actuelle fronde de certains édiles socialistes, dont deux maires, Hélène Geoffroy (Vaulx-en-Velin) et Nicolas Mayer-Rossignol (Rouen), contre l’actuelle direction d’Olivier Faure. Leurs griefs ? Avoir abandonné la maison jadis fondée par François Mitterrand dans les mains de Jean-Luc Mélenchon et être passés de la culture du dialogue et du compromis à celle de la fureur et du bruit ; spécificité trotskiste s’il en est. Bref, de n’avoir rien retenu de l’histoire de la gauche.
Dans le passé, il y eut certes des coalitions de ce type. Sauf qu’elles permirent aux socialistes de réduire les communistes à la portion congrue tout en tenant les écologistes en laisse. Dans ces alliances, il y a donc toujours eu un gagnant et quelques perdants. Le Parti socialiste est désormais au rang de ces derniers, Olivier Faure étant aujourd’hui réduit au rôle d’idiot plus ou moins utile.
Haro sur Olivier Faure !
Ce qui explique mieux les sorties tonitruantes d’Hélène Geoffroy contre sa propre direction : « Nous voilà à la croisée des chemins. Soit nous persévérons dans l’erreur et nous condamnons le pays à la violence en étant aussi irresponsables que le président de la République qui a mis le pays dans cette situation, soit nous donnons le coup de talon qui nous permet de remonter à la surface. » Plus cruel encore : « Comment, de l’immense espoir né de l’élection des européennes, de la reconstruction d’une gauche capable de gouverner et d’ouvrir des perspectives réelles de changer la vie, nous en sommes arrivés là, à peine trois mois plus tard ? Comment est-on arrivé sur ce champ de ruines ? »
Moins sévère, Nicolas Mayer-Rossignol n’en déplore pas moins que « lors des élections législatives, les Français ont envoyé un message très fort : ils veulent du changement. Si on ne change pas les choses maintenant, c’est le RN qui gagnera. Il faut donc que nous soyons à la hauteur du moment. »
Ces deux figures de la gauche sont-elles des voix isolées ? Rien n’est moins sûr, sachant que lors du dernier congrès socialiste, tenu à Marseille en 2023, ils ont rassemblé 51 % des voix militantes ; soit une majorité courte, mais une majorité tout de même. Au fait, qu’en dit Olivier Faure, le principal intéressé ? Rien et pas même, à l'heure où nous écrivons ces lignes, un message posté sur son compte X.
Il est vrai qu’il avait peut-être mieux à faire. Comme, par exemple, se remettre de sa danse endiablée, lors des universités d’été de EELV, à Tours, en compagnie de Marine Tondelier, le week-end dernier. Sur cette vidéo relayée par Rachel Garrat-Valcarcel, journaliste au Monde et commençant à causer un certain malaise, on les voit massacrer L’Envie, la fameuse chanson de Johnny Hallyday. Ce, quelques heures, seulement, après l’incendie de la synagogue de La Grande-Motte, événement qui ne donnait pas forcément envie de danser…
Vous chantiez ? Dansez, maintenant…
Sauf à Olivier Faure, préférant, dans la foulée, se déhancher avec Marine Tondelier sur du Céline Dion, tout comme d’autres faisaient la gigue sur le pont du Titanic. À croire que pour ce dernier, l’avenir de cette gauche donnée pour être de gouvernement ne soit pas tout à fait la priorité des priorités. Les militants socialistes sincères - il doit bien en rester - apprécieront.
22 commentaires
Un front populaire qui se nourrit de frondes populaires ? Ha, bon !
Hollandouille avait tué le P.S. et maintenant Olivier Faure l’a enterré dans la fosse commune : LFI, les Verts, les Communistes….
Le symbole de l’arrivisme même pas masqué , car vu son QI ? il représente à lui tout seul la dégringolade du parti socialiste avec la belle Hidalgo j’oubliais ,celle qui continue de faire trempette dans la Seine !!
Les spasmes de l’agonie. Patience, ils vont cesser.