G.-B. : Keir Starmer prompt à dénoncer l’islamophobie, quid de l’antisémitisme ?

À l’occasion du ramadan 2025, Keir Starmer, Premier ministre britannique travailliste, a participé à une rupture du jeûne dans le cadre solennel du Westminster Hall, au cœur du palais de Westminster. Une grande première qui s’est faite avec la complicité des conservateurs anglais et sous la bienveillance du roi Charles III. Parallèlement, le chef du gouvernement soutient un projet controversé de création d’un groupe de travail parlementaire sur l’islamophobie, lancé par son vice-Premier ministre Angela Rayner, qui suscite des craintes d’une censure déguisée de toute critique de l’islam. Ces gestes, perçus comme une soumission à des revendications communautaires, interrogent sur la direction vers laquelle Starmer engage son pays.
Les musulmans vivraient un « moment difficile »
Le 4 mars 2025, Keir Starmer a pris part à un « grand iftar » organisé par le groupe parlementaire sur les musulmans britanniques dans le Westminster Hall, une salle emblématique du palais de Westminster. Lors de cet événement, le Premier ministre a tenu un discours lénifiant, évoquant « un moment difficile pour les musulmans au Royaume-Uni » en raison du conflit à Gaza et de la montée de la haine anti-musulmane, qu’il a qualifiée de « choquante ». Il a également exprimé un soutien appuyé à la cause palestinienne, plaidant pour une solution à deux États, tout en remerciant les musulmans britanniques pour leurs « contributions » à la société.
Si l’organisation a rencontré peu de critiques, dans un Royaume-Uni largement multiculturel, des voix ont tout de même cherché à se faire entendre. Que ce soit au sein de la communauté musulmane ou du côté de la droite évangéliste britannique, Keir Starmer a été accusé de complaisance. Les uns dénonçant une politique trop molle contre Israël, les autres sa mise en avant d’une religion dont le Royaume-Uni n’est pas le berceau.
Une loi pour redéfinir la notion d’islamophobie
Fin février, Angela Rayner, vice-Premier ministre et proche de Starmer, a annoncé la création d’un groupe de travail chargé de définir l’« islamophobie », ou « haine anti-musulmane », présidé par l’ancien ministre conservateur Dominic Grieve. Ce projet, qui doit aboutir à une définition dans les six mois, vise à répondre à une hausse de 13 % des crimes de haine religieuse visant les musulmans, d’après les chiffres officiels. Le vice-Premier ministre justifie cette initiative en déclarant que « la hausse des crimes de haine anti-musulmans est inacceptable et n’a pas sa place dans notre société ». Soit. Mais parallèlement, aucun mot sur la hausse de 50 % des actes antisémites - qui représentent 30 % des attaques racistes, en Angleterre et au pays de Galles - ni sur le fait qu’un Juif sur deux établi au Royaume-Uni a déjà envisagé de quitter le pays à cause de la montée de l’antisémitisme.
Cette démarche soulève de vives critiques. De nombreux Britanniques, comme en témoignent les réactions sur les réseaux sociaux, y voient une tentative de restreindre la liberté d’expression sous couvert de lutte contre la haine, créant de facto une loi sur le blasphème. C’est le cas du parlementaire Rupert Lowe, parlementaire anciennement proche de Nigel Farage, qui dénonce un deux poids deux mesures : « Pour être franc, vous semblez plus préoccupée par les "crimes haineux" que par les viols massifs de jeunes filles blanches de la classe ouvrière, s’insurge l’élu. Créons un groupe de travail à ce sujet. » En outre, Keir Starmer et son gouvernement céderaient-ils à des pressions communautaires pour s’assurer un soutien électoral, au risque de diviser davantage une société déjà bien fracturée ?

Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

2 commentaires
Avec le scandale qui DOIT le submerger, il ose venir parler sur « l’islamophobie » ! …
WAHOU … Les « Grand-Bretons » sont eux aussi bien mal « barrés » ! …
On a le droit de détester les religions.