Gendarme tué : sa veuve, victime d’un déferlement de haine

Capture d’écran © BFMTV
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L'émotion est toujours grande, après la mort du gendarme Éric Comyn, tué en début de semaine à Mougins, lors d'un refus d'obtempérer. Mercredi matin, un hommage lui a été rendu à Mandelieu-la-Napoule, en présence de sa veuve. Cette dernière a prononcé un discours poignant, dressant le portrait d’un père de famille exemplaire. « C'était un homme attentionné, un papa juste et aimant. Il m'a laissé de beaux enfants gentils et taquins, comme lui », a déclaré Harmonie Comyn.

https://twitter.com/LCI/status/1828725317684306415

Quelques instants plus tard, l’eulogie a pris un tour plus amer et s’est muée en charge contre certaines politiques jugées responsables du drame. « Je remercie notre France d'avoir tué mon tendre époux. La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. » Au vu du pedigree judiciaire du Cap-Verdien inculpé, qui pourrait lui donner tort ?

Une vague de haine à connotation raciste

Mais ce discours plein de bon sens n’est pas passé, pour une certaine France. Immédiatement, des tombereaux d’injures et de menaces de mort ont afflué sur les réseaux sociaux, émanant la plupart du temps de profils manifestement issus de la diversité. « J’espère que tu chiales bien », a ainsi lancé à la veuve un certain Zanza, bientôt suivi par d’autres commentaires du même acabit. « Va rejoindre ton boug » (Kakissima), « Tant mieux, ça en fait un de moins » (Gabou), « Le problème si je parle, c’est que je vais être fiché S » (Naïm)… On vous fait grâce des fautes de français.

Les comptes ostensiblement pro-palestiniens se sont également distingués par la violence de leurs tweets. Morceaux choisis : « La France devrait t’exiler sur une île avec un cancer de l’estomac », « Je vais économiser mes larmes », « Toujours les mêmes caliméros », « Aucune pitié, qu’elle le rejoigne vite, cette salope »… Ce dernier tweet, particulièrement ordurier, a d’ailleurs été signalé au procureur de la République par le président de l’association antiraciste LÉA [Lutte pour l'égalité dans l'antiracisme, NDLR] pour menaces de mort visant la veuve du gendarme. « Être en désaccord avec elle ne justifie en rien ces appels à la haine », s’est indigné Laurent de Béchade.

Le tabou du laxisme judiciaire

Harmonie Comyn vit un chagrin indicible mais doit subir, en plus, les haines conjuguées des gauchistes et de la diversité. Voilà ce qu’il en coûte à ceux qui osent aborder publiquement certains sujets interdits. « Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? », s’est interrogée la veuve, avant d’évoquer, à mots couverts, l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand et les réformes judiciaires qui avaient suivi. « 1981 n'aurait jamais dû exister. Quelle suite, pour ce meurtrier ? Un déferrement rapide, puis trois repas par jour alors que certains retraités doivent retravailler. Et après une réduction de peine, il ressortira. Nous n'avons plus de fils, de frère, de papa, de mari. Nous avons pris perpétuité. » On peut s'interroger sur ce que fera le procureur de la République des signalements opérés par l'association LÉA. De quelles sanctions la Justice punira-t-elle ceux qui aujourd'hui harcèlent, menacent et insultent Harmonie Comyn sur les réseaux sociaux ?

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

64 commentaires

  1. Je n’ai pas mots assez forts pour exprimer mon soutien à cette femme qui a eu le courage de parler alors qu’elle venait de perdre son mari.
    Elle prend perpétuité jusqu’à la fin de ses jours.
    Que risque le meurtrier ?
    Lui il ne restera pas en prison.
    Comment des gens peuvent publier des atrocités pareilles ??

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