Général Philippe Schmitt : « C’est un jour qui fait honneur à la Justice : même quand on est magistrat, on ne peut pas dire et faire n’importe quoi ! »

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Clap de fin dans l'affaire du « mur des cons » puisque la Cour de cassation a rejeté, mardi, les pourvois de l'ex-présidente du Syndicat de la magistrature, Françoise Martre, déjà condamnée en appel pour injure publique.

Retour sur cette affaire qui aura duré sept ans et réaction du général Philippe Schmitt, victime.

L’ancienne présidente du Syndicat de la magistrature a été définitivement condamnée pour injure publique dans l’affaire du « mur des cons ». Ce mardi, la Cour de cassation a rejeté les trois pourvois qu’elle avait déposés. Vous faisiez partie des mis en cause de ce « mur des cons ». Cette affaire a sept ans. On vous imagine soulagé…

On est complètement soulagé. Cette procédure a duré sept ans. Tout a été mis en œuvre par la partie adversaire pour que le procès n'ait pas lieu. Finalement, le procès a eu lieu en correctionnelle, ils ont fait appel et ont perdu. Ils se sont pourvus en cassation parce que c’était leur droit. Maintenant, la chose est jugée et on est véritablement content que cette affaire se termine ainsi.

Cela fait sept ans que cette procédure est enclenchée. Peut-on dire, aujourd’hui, que le clap de fin est définitivement posé ?

Oui, aujourd’hui même ! C’est un jour à marquer d’une pierre blanche. Ce jour fait honneur à la Justice. Il me semble que ce n’était pas gagné d’avance. La morale de cette histoire et que même quand on est magistrat et syndiqué de la magistrature, on ne peut pas dire et faire n’importe quoi.

Quel est votre sentiment vis-à-vis de la Justice française ? Il est tout de même incroyable d’en avoir été réduit à autant d’étapes avant de parvenir à ce résultat…

La partie adverse a bénéficié des dispositions des lois. À chaque instant de la procédure, ils ont fait appel, contesté et discuté, cherchant à gagner du temps. En ce qui me concerne, j’étais déterminé à ne rien lâcher. Je n’ai donc rien lâché. Je pense que certaines autres personnes concernées par ce mur honteux ont lâché parce qu’ils en avaient assez et je le comprends tout à fait.

« Le mur des cons », c’est ce panneau qui était affiché sur le mur du local du Syndicat de la magistrature où vous figuriez ainsi que divers responsables politiques. Vous étiez noté comme étant un con, c’est-à-dire quelqu’un qui embêtait régulièrement le Syndicat de la magistrature. Le journaliste Clément Weill-Raynal de France Télévisions qui avait révélé l’affaire. Il a, d’ailleurs, lui-même était placardisé pendant un certain temps. Que dit cette affaire de la politisation de la Justice et des médias ?

Je trouve cela extrêmement inquiétant. Je pense que la Justice française est malade. Il y a un vrai problème. Ce n’est pas uniquement un problème de moyens, c’est un problème de formation et d’état d’esprit. Même si le Syndicat de la magistrature a perdu aux dernières élections professionnelles, il a régné sur la profession en inoculant des approches toxiques sur un certain nombre de choses. Clément Weill-Raynal a quand même été placardisé, notamment par le Syndicat des journalistes. C’est assez incroyable qu’un syndicat puisse placardiser un salarié. Il y a tout de même quelque chose de plutôt pourri dans la République française.

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