Général Philippe Schmitt : « Cette condamnation était inespérée ! »
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Françoise Martres, ex-présidente du Syndicat de la magistrature, vient d'être condamnée dans l'affaire du mur des cons pour injure contre un père de victime, le général Philippe Schmitt. Celui-ci réagit au micro de Boulevard Voltaire.
https://www.youtube.com/watch?v=Amjf3IWDQK0&feature=youtu.be
Vous avez affronté la Justice à la suite d’un événement horrible. Votre fille a été assassinée dans le RER. Pourquoi étiez-vous sur le mur des cons ?
J’étais sur le mur des cons puisque, suite au décès d’Anne-Lorraine, je me suis battu pour que d’autres jeunes filles et jeunes femmes ne connaissent pas le même sort qu’elle. J’ai été amené à porter un certain nombre de jugements et d’analyses qui ont eu l’heur de déplaire au Syndicat de la magistrature. Il m’a traité de con fasciste et a épinglé ma photo sur le fameux mur qui a été découvert en avril 2013.
Quelle avait été votre réaction initiale lorsque vous aviez appris que vous figuriez sur ce triste mur ?
J’ai ressenti beaucoup de dégoût et de colère. Beaucoup de dégoût parce que j’estimais qu’on insultait, à travers moi, la mémoire d’Anne-Lorraine. Et beaucoup de colère parce que j’attends des magistrats un autre comportement que celui dont ils ont fait preuve. J’estime qu’un magistrat qui rend la justice au nom du peuple français doit être réservé, digne et ne pas s’abaisser à ce genre de procédés.
La présidente du Syndicat de la magistrature a été condamnée aujourd’hui. Saluez-vous cette décision ?
Nous sommes les seuls, parmi les parties, à avoir obtenu satisfaction. Cela nous convient dans la mesure où ça nous semblait inespéré. Nous n’avions pas seulement contre nous le Syndicat de la magistrature, mais également le parquet. Tout au long de l’instruction, le procureur a tout fait pour que l’affaire ne soit jamais à l’audience. Le jour de l’audience, il a développé une argumentation complètement contre nos positions.
Vous faites partie des seules victimes à être dédommagées. Pourquoi les hommes et les femmes politiques qui figuraient à côté de vous n’ont pas été dédommagés ?
J’ai entendu les argumentations du tribunal. Je n’ai pas le papier sur moi, je ne peux donc pas être plus précis. Ce sont des raisons très juridiques et compliquées. Il se trouve que nous sommes la seule partie civile à avoir obtenu satisfaction.
Cette bataille judiciaire a duré très longtemps. Maintenant que tout cela est derrière vous, quel sentiment éprouvez-vous ?
C’est d’abord un grand soulagement, à titre personnel. Je trouve que lorsque la Justice, comme elle l’a montré aujourd’hui, est courageuse et indépendante, elle est belle. Le tribunal n’a pas accepté de se soumettre aux injonctions du procureur. Il a fait fi de toutes les pressions qu’il a pu subir et a rendu la justice. C’est ce qu’on attend de la Justice française.
Qu’auriez-vous aimé dire à Françoise Martres, la présidente du Syndicat de la magistrature ?
Ce que j’avais à lui dire, je le lui ai dit à l’audience. J’estime que son comportement était indigne d’un magistrat. Par ailleurs, il a fallu cinq ans pour qu’elle s’excuse. Pour l’instant, elle s’est excusée mais n’a pas demandé pardon. Je ne suis pas certain qu’elle regrette, au fond d’elle-même, ses agissements. Je n’ai donc pas grand-chose à lui dire. Je pense que pour le bien du corps des magistrats, il est très souhaitable que des gens comme Françoise Martres soient vraiment une minorité.
Allez-vous continuer à vous engager pour la justice ?
Je me réserve le droit de donner mon avis, notamment sur la récidive, pour faire en sorte qu’il n’y ait pas d’autres jeunes filles et d’autres jeunes femmes qui connaissent le sort tragique qu’a connu notre fille.
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