Gilbert Collard : « Nicole Belloubet est en plein dévoiement de sa fonction : c’est une situation délétère ! »
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Le député Gilbert Collard, avocat de profession, réagit à la note de la Chancellerie qui envisagerait de maintenir ou de supprimer des postes de juges en fonction des résultats électoraux de LREM aux municipales. Mais aussi à la révélation, par Le Point, d'une possible infiltration de radicalisés au parquet de Paris.
D’après une note confidentielle du ministère de la Justice révélée par le Canard Enchaîné, la Chancellerie aurait prévu de supprimer ou de maintenir des postes de juges en fonction des résultats électoraux de La République en Marche. Faut-il dénoncer ce type d’instrumentalisation de la justice, alors que Nicole Belloubet se défendait ce matin de tout favoritisme ?
Nicole Belloubet, alias ministre de la Justice, peut dire ce qu’elle veut. On a prévu des postes de juges en fonction des résultats électoraux de La République en marche. Voilà la réalité !
C’est donc un exercice politique qui va dans le sens d’un intérêt électoral, d’un intérêt particulier, et qui est donc totalement opposé à l’idée d’intérêt général qui doit présider à toute démarche politique.
On reproche exactement la même chose à Trump aux États-Unis, avec beaucoup plus de virulence. Dès lors qu’un représentant de nos institutions prend des décisions en fonction d’intérêts personnels et politiques, il est en plein dévoiement de sa mission et de sa fonction. Cela nous révèle qu’on est à la fin d’un État. On assiste à du marchandage et à de l’achat de voix. On avait rarement connu, malgré les périodes les plus corrompues de la République, des situations aussi délétères.
Il est quand même lamentable de penser que l’intérêt général est soumis à un consortium politique d’intérêts particuliers. Cela veut dire que ce qui compte d’abord, c’est de se faire réélire, c’est d’obtenir une majorité, c’est d’avoir des maires, c’est que La République en marche continue à marcher dans la boue.
Où est l’intérêt général ? Nulle part ! Et les Français le sentent très bien. Ils ne sont pas dupes.
Le Point a révélé ce matin une affaire d’un agent infiltré au sein de la justice qui, après avoir été découvert, n’aurait pas été poursuivi. Cette affaire prend une autre lumière après l’attentat à la préfecture de police de Paris. Qu’est-ce que cela vous inspire-t-il ?
J’ai une très grande inquiétude depuis fort longtemps. J’avais moi-même demandé l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire il y a de cela déjà plusieurs années sur la radicalisation dans les services de police et dans l’Armée. Ma demande n’a malheureusement pas abouti.
Je crois qu’il y a un phénomène d’entrisme salafiste, de l’islamisme radical, qui profite de nos faiblesses, de nos larmoiements et de nos corruptions aussi peut-être. Il faudrait quand même un jour se poser la question de la raison pour laquelle certaines choses arrivent alors qu’elles ne le devraient pas. Je pense qu’on a atteint un niveau d’emprise très dangereux.
La lâcheté se paie toujours un jour. Sous prétexte qu’on ne veut pas être traité d’homophobe, de xénophobe, d’avoir d’ennuis avec les syndicats, de ne pas être piétiné par le pavé mondain et médiatique, on se tait et on se terre. Mais le jour du drame, on est complice. Nous avons déjà payé cette lâcheté et, à mon avis, nous la paierons encore très cher.
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