Gilets jaunes : la récupération s’organise à l’extrême gauche

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Un mouvement populaire spontané et anarchique ne peut pas le demeurer très longtemps, c’est connu, et les gilets jaunes ne feront pas exception à la règle. La galaxie politique de l’extrême gauche place déjà ses pions pour détourner à son profit la révolte de la France périphérique.

Le mouvement des gilets jaunes est né d’une révolte fiscale en réponse à l’avalanche permanente d’impôts, de taxes et d’amendes qui accable les Français au point de leur faire tutoyer la misère. Tous les gilets jaunes ne sont pas pauvres, mais la façon qu’a l’État de considérer l’argent gagné par les Français comme un réservoir où puiser des subventions rend la fiscalité insupportable. Ainsi, ceux qui ne devraient pas être pauvres parce qu’ils travaillent dur le deviennent progressivement.

Le plus visible et le plus audible des « récupérateurs » reste le député FI François Ruffin, ancien orateur des rencontres bobos Nuit debout. Il s’est fait filmer dans le métro parisien, le samedi 24 novembre, se montre à la télévision, ressuscitait, jeudi, Nuit debout sur la place de la République à Paris et fait semblant de rejouer la Révolution française en appliquant abusivement le terme de « cahier de doléances » à quelques fiches de paye. Par la magie du néocommunisme, il est en train de remplacer, dans les médias et à l’Assemblée, la révolte des gens qui veulent conserver le fruit de leur travail par une lutte des « pauvres » contre les « riches » qui ne paient pas assez, et par « riches », entendez quelque chose de suffisamment flou pour que les écolos parisiens ne se sentent pas concernés. On assiste donc à une tentative d’inversion du mouvement, pour réclamer davantage de pression fiscale sur « les autres ». Encore un effort et les journalistes, heureux de se trouver enfin bien accueillis, tendront des micros complaisants à l’écolocratie parisienne, nouveau porte-parole d’un mouvement qu’elle méprise depuis le début.

Parmi ceux qui capitalisent sur le soulèvement pacifique de la France rurale, les pires restent les antifas urbains qui monopolisent les caméras et décrédibilisent le mouvement. Ils ont vainement tenté de lancer l’« Internationale » dans les cortèges, sont les principaux auteurs des destructions, des feux de poubelles, des incendies de chantiers et, maintenant, de celui d’une succursale du Crédit lyonnais avec l’immeuble habité qui l’entoure, ils ont tagué les Champs-Élysées jusqu’à l’Arc de Triomphe inclus, s’attaquent brutalement aux forces de l’ordre… En somme, ce sont les auteurs des désordres que le ministre de l’Intérieur a tenté de mettre sur le dos de « l’ultra-droite » parce qu’avec un siècle de retard, ils croient faire le Grand Soir dès potron-minet et déclencher une insurrection communiste en France. Aujourd’hui, une bagarre a éclaté entre eux et les (vrais) gilets jaunes qui ont tenté de les entraver dans leurs exactions.

La « convergence des luttes » chère à l’extrême gauche fait que le gilet jaune, ce week-end, habille des causes qui n’ont plus rien à voir avec la protestation d’origine. À l’appel de l’UNL, des lycéens manifestent contre la réforme du lycée. Des étudiants font grève contre la hausse des frais universitaires pour les étrangers. Le collectif Rosa-Parks profite de l’intérêt médiatique pour manifester « contre le racisme ». Les cheminots ont repris la « lutte ouvrière » contre la réforme de la SNCF, mais en s’intitulant « gilets jaunes » ou « gilets orange ».

En somme, la France des provinces, qui proteste contre la hausse du prix des carburants et la taxation tous azimuts, a intérêt à reprendre rapidement la main sur le mouvement avant que les professionnels de l’indignation ne l’étouffent sous leur propre cacophonie.

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