Gilles Ardinat : « Parcoursup et la réforme du bac engendrent beaucoup d’incertitudes et de stress »

Ardinat

Le 15 mai avaient lieu les résultats de la première phase de Parcoursup, la plate-forme d'orientation post-bac. Certains lycéens, qui n'ont pas encore obtenu de réponses, ont exprimé leur inquiétude.

Explications de Gilles Ardinat, qui revient également sur la réforme du bac.

Les premières demandes faites via le site ParcourSup n’ont visiblement pas trouvé preneur. Énormément d’élèves se trouvent sur liste d’attente ou à des places pas forcément souhaitées. Qu’en est-il réellement ?

Le ministère avait annoncé que la première étape des annonces de résultats se ferait le 15 mai. Beaucoup d’élèves sont, effectivement, en panique.
D’une part, ils ne comprennent pas forcément tous les chiffres et toutes les informations sur le site Parcoursup.
D’autre part, beaucoup n’ont pas encore de réponses fermes et définitives. Ces élèves sont à plus ou moins un mois du bac et ont l’impression qu’ils n’auront rien pour l’année prochaine.
Il faut rassurer ces élèves. Le système tel qu’il a fonctionné l’année dernière avait permis à l’immense majorité des candidats de trouver une place. Il faut patienter.
Les élèves reçoivent des propositions et, au fur et à mesure que les élèves acceptent les propositions, cela libère des places sur les autres propositions.
Jusqu’au 19 juillet, des propositions vont être faites. Jour après jour, les informations se réactualisent.
Aujourd’hui, je vous confirme que dans les classes de terminale, c’est un peu la panique !

Selon vous, il n’y a pas de raison de s’alarmer. Néanmoins, on va laisser pendant trois mois les étudiants dans un état d’incertitude.

L’inconvénient du système ParcourSup est de ne pas hiérarchiser les vœux. Sous l’ancienne mouture, APB (admission post-bac), les élèves hiérarchisaient leurs vœux. Dès l’instant que les réponses intervenaient, chacun savait très rapidement à quelle sauce il allait être mangé.
Aujourd’hui, les élèves sont dans l’incertitude pendant trois mois tout en préparant le bac.
Ce processus va stresser les élèves et les familles. Cet environnement n’est donc pas idéal pour nos élèves.

La réforme du bac continue de progresser. Commence-t-elle à se préciser ? Si c’est le cas, cette réforme est-elle positive ou non ?

La réforme a atteint un stade très avancé. Elle ira jusqu’au bout.
Les élèves de seconde formulent, sous la nouvelle mouture, leurs vœux pour la première.
Les chefs d’établissement sont mobilisés. Il faut avoir conscience que, pour l’institution scolaire, cette réforme est considérable. C’est un travail et une réorganisation énormes.
C’est le branle-bas de combat du côté des chefs d’établissement et des professeurs. Cette réforme concerne essentiellement le bac général et la suppression des filières. Nous devons gérer, au moment des conseils de classe, la très grande incertitude et le très grand stress des élèves.
Mon inquiétude est que cette réforme va demander énormément de travail à l’institution et aux professeurs. On change l’architecture du bac, des programmes et le calendrier scolaire. C’est un chamboule-tout. Malheureusement, cela n’améliore pas le niveau scolaire et le niveau du bac. Beaucoup d’énergie est déployée pour un résultat d’élévation des niveaux qui, selon moi, sera nulle ou, dans le meilleur des cas, très très faible.

Gilles Ardinat
Gilles Ardinat
Conseiller municipal d'opposition à Frontignan (34) Professeur agrégé d’histoire-géographie, universitaire et militant souverainiste

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