Gilles, Le Gendre idéal ?
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Jeudi 30 janvier, l’allongement à 12 jours du congé pour la perte d’un enfant était retoqué par l’Assemblée nationale, par 50 voix contre 48. Scandale national parfaitement justifié : « égoïsme », « absence de compassion », « manque d’humanité » fusent.
Lundi soir, sur LCI, l’excellent Pascal Perri recevait Gilles Le Gendre. Le Buster Keaton de l’Hémicycle, le Fregoli de la pensée politique, l’homme qui donne l’impression de sucer sans arrêt des bonbons acidulés, est également président du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Il martèle ses mots pour leur donner, pense-t-il, l’accent de la vérité.
Écoutons-le : « Je n’étais pas dans l’Hémicycle, mais je suis totalement solidaire du vote de mes collègues. » Traduction : je suis d’accord avec ceux qui ont voté contre cette idée. Et, pour être sûr que l’eau bénite est convenablement distribuée, il ajoute : « Ils n’ont pas à se reprocher ce vote. Ils n’ont pas commis d’erreur. »
Devant le sourcil remonté du journaliste, il se rend compte que quelque chose cloche. Vite, allumer un contre-feu, trouver un coupable ! « Nous avons commis, nous tous, gouvernement et majorité, une erreur d’appréciation. » Et voilà ! C’est pas que moi, c’est l’autre. Au passage, les parents en deuil apprécieront d’être ravalés au rang d'« erreur d’appréciation » !
On lui parle alors du Président, qui a lancé deux appels à davantage d’humanité. Le drôle se rebiffe et, contre toute vérité, assène : « Non ! Nous ne faisons pas preuve d’inhumanité, en aucun cas, et je n’ai pas vu que le Président exerce ce soupçon contre nous. » Il faut se cotiser pour lui acheter des lunettes, l’aveugle.
Et il poursuit en apothéose : après avoir affirmé que « Muriel Pénicaud a fait une réponse raisonnable », il ajoute, faussement contrit : « C’est une formidable leçon que nous avons prise, mais qui ne doit en aucun cas nous amener ni à nous renier, ni à nous mettre la tête sous la cendre. » En clair, on prend une claque mais on s’en fout, circulez, y a plus rien à voir. Du reste, Emmanuel Macron est sur la même longueur d’onde, qui affirme depuis Varsovie : « Il ne faut pas que les polémiques durent trop longtemps, lorsqu’elles n’ont pas lieu d’être. »
Et puis, pour le dessert, la perle ! On croyait avoir tout entendu. Eh bien, M. Le Gendre nous réservait un bijou : « Les députés ont accepté de suivre la position du gouvernement, lundi dernier. » On s’en doutait un peu, mais c’est la première fois qu’un responsable parlementaire de premier rang avoue, devant les Français, que le Parlement ne sert à rien, ne fait que suivre les ordres du gouvernement et que la sacro-sainte séparation des pouvoirs n’est qu’une farce à destination des gogos qui croient encore que leur bulletin de vote sert à quelque chose.
Ce quart d’heure avec Gilles Le Gendre - un festival - illustre tout ce que je déteste dans ce gouvernement : le côté faux-cul, le manque de vision claire, la défausse de responsabilité lorsqu’on est pris la main dans le pot de confiture, le mépris abyssal pour les gens, l’absence totale de volonté de s’améliorer, le sentiment d’impunité, la prétention, etc.
Avec de telles gens, comme on dit chez moi, « on n’est pas sorti de l’auberge » !
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