Gilles-William Goldnadel, après les propos d’Éric Zemmour : « Dupond-Moretti se permet d’intervenir, on est dans une hystérie collective ! »

Gilles-William Goldnadel

Le parquet de Paris a ouvert, jeudi 1er octobre, une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste » au lendemain de propos d’Éric Zemmour au sujet des migrants mineurs isolés sur le plateau de Christine Kelly. L'opinion se déchaîne autour de ses propos.

Réaction de Me Gilles-William Goldnadel au micro de Boulevard Voltaire, qui dénonce « un terrorisme intellectuel » de la part « des tenants de la censure ».

L’opinion se déchaîne contre Éric Zemmour. Sur CNews, Éric Zemmour disait qu’a priori, tous les mineurs isolés étaient soit des violeurs soit des assassins. Or, la version entière de l’extrait nous apprend qu’il avait dit « évidemment pas tous ». Mais qu’il ne fallait pas prendre de risques, que certains étaient délinquants et qu’il fallait n’en faire venir aucun. Soutenez-vous Éric Zemmour dans ses propos ?

C’est toujours pareil. Éric Zemmour ne s’embarrasse pas de précautions de langage. Dans les premières phrases, on a l’impression qu’il vise l’ensemble des mineurs isolés. Lorsque la courageuse Christine Kelly lui demande de repréciser les choses, il dit « non, pas tous ». En réalité, quand vous voyez l’ensemble de la conversation, il ne soutient pas que l’ensemble des mineurs isolés sont tous des criminels. Une fois que j’ai dit cela, je n’ai rien dit. Il faut prendre la mesure du caractère hystérique des choses et comprendre ce qui arrive une nouvelle fois.
Après l’épisode épouvantable du Pakistanais, il y a eu un espace de liberté qui a permis de poser assez tranquillement le problème épouvantable de ces mineurs isolés rentrés illégalement sur le territoire national. Ils ne peuvent pas être expulsés et présentent un caractère de risque évident et immense. On considère qu’à Paris intra-muros, ils représentent 60 % de la criminalité et des délits. 60 % n’est pas 100 %, mais c’est quand même énorme. Ce problème-là a pu être posé à la défaveur du drame en question. Mais dès que l’on s’éloigne du temps du drame, le terrorisme intellectuel extrêmement puissant sévit. La réalité est là.
Je voudrais ajouter quelque chose de fondamental. On n’est pas sur le terrain du racisme. Mon observation n’est pas seulement juridique. Un migrant n’est pas une race. Vous avez des migrants turcs, chinois, pakistanais. Les migrants et l’immigration ne sont pas protégés légalement par les textes antiracistes légaux. Vous ne pouvez pas être condamné si vous critiquez l’immigration. Ce débat-là est stupide sur le terrain du racisme, mais ce n’est pas le premier débat stupide. Vous avez même un garde des Sceaux en exercice qui n’est plus un avocat grande-gueule. Il se permet d’intervenir dans le débat. Sur une chaîne publique, il dit que Zemmour est un délinquant récidiviste, alors qu’il a fait appel de cette seconde condamnation et, donc, n’est pas en état de récidive légale. Moreno a saisi le CSA.

Le département de Loire Atlantique a porté plainte contre Éric Zemmour. Depuis 24 heures, on est vraiment dans une espèce de frénésie collective.

On est dans une hystérie collective. Les tenants de la censure n’acceptent pas l’idée qu’ils aient perdu le monopole médiatique. Pour eux, c’est une idée insupportable. Ils sont incapables de voir leurs propres défauts. Sur CNews, Christine Kelly intervient et conteste même les positions de Zemmour.
Il y a deux jours, France Inter a fait venir un certain Geoffroy de Lagasnerie. Il n’est pas un sommet de l’intellectualisme qu’on était obligé d’inviter. Il incarne le fascisme d’extrême gauche dans toute sa splendeur. Il explique qu’il faut censurer les gens. Ceux qui ont interviewé monsieur de Lagasnerie ont montré infiniment moins d’esprit critique que Christine Kelly.
Il n’y a eu aucune contestation d’un discours fascisant sur une chaîne publique.

La veille, sur France Inter, Sonia Devillers avait interviewé un responsable du CSA et lui avait demandé pour quelle raison les chaînes d’à côté se droitisaient de plus en plus, comme s’il fallait censurer tout esprit critique de droite dans ce pays…

Dans une vidéo sur Goldnadel.TV, je pointais effectivement cela et j’avais même fait un tweet ironique auprès de ma chère Sonia Devillers. J’expliquais que je me réjouissais qu’elle soit enfin éprise de pluralisme et qu’elle puisse également l’appliquer à France Inter. Je lui ai proposé qu’elle se compte elle-même en période électorale parmi les gens de gauche qu’il faudrait comptabiliser. C’était son problème. Elle faisait une sorte de douce pression au président du CSA qui, au début, a tenté de résister. Il a dit « On ne peut comptabiliser en période électorale que les gens qui sont encartés ». Et ensuite, il a dit « On va quand même y réfléchir ». Le CSA est capable, hors du champ légal, uniquement sur le terrain de la morale, de prononcer des amendes. Il n’y a pas un risque sur un milliard qu’Éric Zemmour soit condamné en justice pour ses déclarations sur les migrants, puisque les migrants ne sont pas une catégorie protégée. En revanche, le risque, surtout avec le garde des Sceaux, ce ministre Moreno et l’ensemble de la gauche médiatique bien-pensante, c’est qu’il y a une pression sur CNews. La réalité est là. On est dans un champ de censure. On est dans un combat hystérique où on veut faire taire les opposants. Je prétends que nous vivons sous l’empire d’une sorte de dictature soft.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:06.
G.-W. Goldnadel
G.-W. Goldnadel
Avocat et essayiste - Président de Avocats sans frontières.

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