Gouvernement Barnier : 39 ministres, le syndrome de l’armée mexicaine ?
![Alexis Kohler Capture d'écran YT](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2024/09/IL20240923170958-capture-decran-7729-929x522.png)
Le nouveau gouvernement est-il une usine à gaz en devenir ? Formé de trente-quatre ministres et cinq secrétaires d'État, il soulève des interrogations quant à son adéquation avec les principes d'efficacité administrative et de bonne gouvernance. L'armée mexicaine n'est pas loin. On trouve un ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation (sic), un ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, un ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Les Français bénéficient aussi, auprès du Premier ministre et du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, d’un ministre délégué chargé de l'Europe. Un autre ministre est chargé de… la Coordination gouvernementale ! Des ministres, ministres délégués ou secrétaires d'État veillent sur la Sécurité du quotidien, l'Économie sociale et solidaire, l'Intéressement et la Participation, l'Économie du tourisme ou, bien sûr, l'Égalité entre les femmes et les hommes.
La Constitution de la Ve République, en posant les bases d’un exécutif fort et concentré, n’a jamais imposé de limite stricte au nombre de ministres, laissant au Premier ministre une grande liberté dans la composition de son équipe. Oui, mais voilà, cette liberté s’accompagne d’une responsabilité : celle de garantir un fonctionnement optimal de l’appareil d’État. Dans ce cadre, la multiplication des portefeuilles ministériels pose la question de la cohérence et de l’efficacité de l’action gouvernementale. À l’heure où l'ampleur des défis économiques et sociaux exige des réponses rapides et structurées, un exécutif pléthorique porte la menace de lenteurs bureaucratiques et de conflits de compétences internes.
Un gouvernement tentaculaire
Le gouvernement actuel est celui qui compte le plus de ministres de l’histoire de la Ve République. À titre de comparaison, le premier gouvernement de François Hollande comptait 34 membres au total, tandis que celui d'Édouard Philippe n'en avait que 22. Cette inflation ministérielle soulève ainsi des questions sur l'efficacité de l'exécutif. « C'est un gouvernement à la fois tentaculaire et inefficace. On dilue les responsabilités dans un océan de ministères inutiles », s'indigne un député de l'Union des droites pour la République (UDR), voulant garder l'anonymat afin de « ne pas se brouiller avec ses amis LR ».
« À ce rythme, on va finir par nommer un ministre pour chaque rue de France », ironise un autre député de l’UDR. Le choix de créer des ministères spécifiques pour des domaines comme la ruralité, l'intelligence artificielle ou la francophonie montre une volonté de répondre à des revendications sectorielles, mais au prix d'une cohérence d'ensemble.
Des inquiétudes partagées
« Ce gouvernement donne l'impression d'une déconnexion totale avec les préoccupations des citoyens », critique l'élu ciottiste. Les récentes polémiques sur le train de vie des ministres et les dépenses somptuaires de certains d'entre eux ne font qu'aggraver ce sentiment de décalage.
Un économiste, professeur à l'université d'Évry, souhaitant rester anonyme tempère toutefois ce jugement en soulignant que « la multiplication des ministères peut, dans certaines circonstances, permettre une meilleure prise en compte des spécificités locales et sectorielles ». Il admet néanmoins que « la perception publique d'un gouvernement aussi pléthorique envoie un mauvais message, surtout en temps de crise ». Entre les lignes, il semble soutenir la stratégie de Michel Barnier visant à maintenir un équilibre délicat entre représentation et efficacité, mais reconnaît que ce choix comporte des risques. Avec autant de ministres et de secrétaires d'État, les rivalités internes risquent de se multiplier, au détriment de l'efficacité collective. Loin d'être un gage de dynamisme et de modernité, ce gouvernement pléthorique est une source potentielle de confusion et d'inefficacité. Dans un contexte où l'État devrait se recentrer sur ses missions essentielles, cette inflation ministérielle envoie donc un mauvais signal.
![Picture of Julien Tellier](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2024/04/IMG_2193-300x300.jpg)
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39 commentaires
Qui dit pléthore dit inefficacité ! Hallucinant ! L’échec est prévisible.Dommage !
Au delà de cette pléthore de ministres , ce qui est surprenant de voir des personnalités nommées dans un ministère dont elles n’en connaissent aucun rouage , prenons le cas de la nouvelle ministre de l’ éducation nationale, Mme Anne Genetet , qui pour se faire valoir à son nouveau poste , énumère les fonctions que ses ascendantes ont exercées dans l’enseignement , à croire que la génétique est une condition pour l’exercice comme ministre de l’ éducation nationale , loin s’en faut . Et bien d’autres encore , nous ne sommes pas sortis de l’ornière et pendant ce temps notre Jupiter surfe dans les réceptions et banquets.
N’en serait-il plus à être réduit à inaugurer les chrysanthèmes? Si cela pouvait-être vrai, attendons et espérons.
Quand on pense que la Confédération Suisse comporte 7 ministres présidence annuelle comprise et que ce voisin est l’un des plus riche du monde cela laisse rêveur. Il se trouve que je connais un peu la Suisse pour y avoir résidé en face. Croyez-moi, on peut dire ce que l’on veut de la Suisse et des Suisses, il n’y a pas photo. En matière d’économie nous avons beaucoup de leçons à prendre au lieu d’en donner comme ce fut le cas précisément en Suisse il y a quelques années, mort de rire qu’ils étaient les Suisse.
Entièrement d’accord.
Plus ils sont nuls et plus il en faut. Il faudrait nommer les membres du gouvernement en fonction de leurs COMPÉTENCES et non de leur profil…Et pour commencer les économies, diviser leur salaire par deux.
Inutile de se demander comment remédier au déficit…. supprimez tous les avantages des ex-ministres, ex-députés, ex-présidents et vous ne viderez pas les caisses inutilement. Il faudrait exiger que ceux qui deviennent ministre aient d’abord travaillé à gagner leur croute, car l’expérience et la réalité de la vie ne viennent pas des études, même faites à l’ENA.
Je dirais bien à cet « économiste » professeur à l’Université d’Evry que, pour être plus à même de prendre en compte les spécificité locales et sectorielles cela existe déjà et ils s’appellent des Préfets ! Avec de tels économiste on est bien pourvus !
ha ha !!! vous aurez bientôt autant de ministres que la Belgique qui a des ministres nationaux, des ministres régionaux (3 régions) et encore des ministres communautaires (3 communautés: francophone, flamande et germanophone) et tout ça pour seulement 11 millions d’habitants.
Et qui est membre du CSE obligatoire à partir de 11 employés ? 39 membres du personnel du gouvernement, un représentant sécurité ? Bientôt un comité d’entreprise non ? 15 ministres devrait être un maximum. Réforme constitutionnelle…
Il est bon de lire la liste des membres du gouvernement; il y a donc 19 ministres en titre + le Premier, Mais , sans doute y a t il un doute sur leurs compétences car il a été nommé 14 ministres délégués qui assistent le ministre en titre , et en fin 5 secrétaires d’Etat. Si tous ces gens ne relèvent pas la France, c’est à désespérer de l’Homme !!!!!
Il faut bien caser le copains et coquins. Tout le panel de la Ripoublique de la gauche Ganelon à la droite Gargmelle
Quelle est la moyenne, proportionnellement au nombre d’habitants, de ministres dans les pays d’Europe ou autres pays de l’OCDE ? Combien coûte un ministre en moyenne dans chacun de ces pays ? Ne serait-il pas légitime que nos médias du service public fassent une étude et nous publie un tableau comparatif ? Surtout en ces temps où, selon Macron, la période de l’abondance est finie. Sauf pour lui, puisque ce président a réussi à doubler les dépenses de l’Elysée en 2 ans !
Ils sont tellement nombreux qu’il faut un ministre de la coordination gouvernementale ! Mais le Premier Ministre n’est-il pas le coordinateur ?
Sans doute ne peut-il pas tout faire… Et puis il y avait un autre copain à caser…
Qui les payent? Les crétins qui vont encore travailler. Je trouve que tous ces incapables ont raison d’en profiter car il y a encore plus incapables.
Un gouvernement pléthorique certes mais avec toutefois des trous dans la raquette ! Font défaut, pour le moins, en souvenir de Chirac, le ministre des choux farcis, et à titre personnel, je regrette l’absence d’un ministre de la fragilité des tuyaux de pipe par grand vent. Mais félicitons nous toutefois car le mot » ministre » vient du latin » minister » qui signifie » au service de » et nous pouvons donc penser que ce gouvernement va être aux petits oignons pour le peuple de France qui aime tant être assisté et choyé…
Avant de le juger, j’attends de voir ce gouvernement à l’oeuvre, mais j’avoue que sa composition pléthorique m’incite à diminuer d’emblée ma cote de confiance envers lui.
Voyant à la télévision l’image du premier rendez-vous de cette équipe, pour un petit déjeuner, je n’ai pu m’empêcher de citer Ruy Blas : « Bon appétit messieurs, ô ministres intègres ! »