Gouvernement : ça ne se bouscule pas au portillon des municipales…

MAIRIE

Il paraît que chez les ministres, ça ne se bouscule pas au portillon des municipales, nous révèle Le Figaro. L’un d’eux aurait même dit à l’un de ses collègues, toujours selon Le Figaro : « On n’est pas sûrs de pouvoir gagner... » Bah oui, il paraît que c’est un peu le principe des élections. On leur aurait donc caché ça ? Quand on fait partie du camp des winners depuis tout petit, la loose n'est pas une option ! Entre ceux qui n’ont jamais été candidats à la moindre élection et ceux qui ont profité de la trombine présidentielle sur leur affiche pour se faire élire député en juin 2017, on ne peut pas dire que la Macronie ministérielle regorge de barons locaux. L’enracinement, c’est pas vraiment leur truc.

Certes, il y avait bien Gérard Collomb, mais ça, c’était avant, avant qu’il ne rentre dans sa bonne ville de Lyon. Il y a aussi Jean-Yves Le Drian qui fait figure d’OVNI dans ce gouvernement d’extraterrestres et qui fut maire de Lorient de 1981 à 1998, alors que le jeune Emmanuel usait ses fonds de culotte à l’école. Et Christophe Castaner, vous en faites quoi ? C’est vrai. Il fut maire de Forcalquier, dans les Alpes de Haute-Provence, de 2001 à 2017, ce qui n’est tout de même pas rien. Depuis, il est monté à Paris où l’attendait la carrière, pardon, le destin national que l’on sait. À parier une bouteille de pastis qu’il se nichera dans le coin d'une liste aux élections municipales de sa chère ville, histoire de se ménager une piste d’atterrissage au cas où. Un temps, on avait évoqué Marseille, où il traîna sa jeunesse insouciante. Mais il paraît qu’il faut avoir l’accent et Castaner fait tout pour le perdre depuis qu’il a renoncé à ses costumes de souteneur. Bien sûr, il y a Jacqueline Gourault, incontournable ministre de la Cohésion des territoires car issue du MoDem : elle fut maire, un quart de siècle durant, de La Chaussée-Saint-Victor, une commune de 4.500 habitants du Loir-et-Cher, un département où l’on ne « fait pas de manières » et où l’on passe « l’automne à creuser des sillons », comme chantait le regretté Michel Delpech. Et on allait oublier Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, presque neuf ans maire de Bourg-de-Péage, dans la Drôme, d’où il est natif. Cet été, on avait évoqué son nom pour une candidature à Biarritz. Bourg-de-Péage-Biarritz : la diagonale du fou ? Depuis, la corrida semble finie. Et Gérald Darmanin qui sera certainement sur une liste à Tourcoing dont il fut maire de 2014 à 2017. Tête de liste ? Le suspense reste entier. Maire, c’est bien. Ministre, c’est mieux mais ça dure souvent moins longtemps. Toujours penser au coup d’après.

Sinon, la plupart des autres ministres, les Blanquer, Borne, Buzyn, Djebarri, Le Maire, Montchalin, Wargon, Parly, Pénicaud, Poirson sont des personnages qui n’ont jamais affronté les délices d’un conseil municipal se terminant à point d’heure. Certes, ce n’est pas une obligation pour gouverner la France, mais ça doit quand même un peu aider pour la comprendre. Enfin, on imagine…

À la start-up nation, autrement dit à La République en marche, nous rapporte Le Figaro, « ils voulaient tous y aller, et puis ils ont compris que ce serait compliqué sans ancrage local ». La fleur au fusil, quoi, comme l'écrivait, ici-même, Frédéric Sirgant ! Et puis, au fond, ça doit pas être palpitant tous les jours de s’occuper des problèmes de cantine scolaire, de voirie... de ronds-points. Vous savez, ces ronds-points qui ramenèrent à la dure réalité tout un tas de ministres et de députés, il y a un an, il y a une éternité.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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