Gouvernement fantôme : la Constitution y perd son latin

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Emmanuel Macron, pompier pyromane ? La Ve République traverse une période d’incertitude politique sans précédent. Un gouvernement démissionnaire, un Premier ministre absent : les institutions de la Ve, pourtant taillées dans le granit par Michel Debré et de Gaulle, semblent vaciller. Tous les observateurs se demandent combien de temps ce vide au sommet de l'État peut durer avant que cela n'affecte gravement la stabilité de la nation. Une question se pose, désormais : un gouvernement démissionnaire, sans Premier ministre, peut-il réellement tenir encore longtemps sans provoquer une crise de gouvernance qui pourrait ébranler les fondements mêmes de la République ?

Un vide à la tête de l'exécutif

La démission du gouvernement et l'absence de nomination immédiate d'un nouveau Premier ministre créent un vide politique inquiétant. Les ministres en place, sans une direction claire, peinent à avancer sur les dossiers cruciaux. La stabilité politique, pourtant essentielle à la bonne marche de l'État, est mise à mal par ce flottement au sommet de l'État.

Contacté par BV, un enseignant-chercheur en droit constitutionnel à la faculté de droit de l'université Panthéon-Assas estime que cette situation est sans précédent : « La Constitution de la Ve République prévoit des mécanismes de remplacement rapide du gouvernement, indique ce spécialiste. Mais l'absence prolongée d'un Premier ministre soulève des questions sur la capacité de l'exécutif à gouverner efficacement. Une telle situation pourrait rapidement devenir ingérable si elle persiste. »

La France se trouve donc à un carrefour décisif. Entre le besoin de stabilité et les réalités politiques, le pays doit rapidement trouver une solution à cette impasse. La responsabilité incombe maintenant aux dirigeants politiques de démontrer leur capacité à surmonter cette crise inédite.

Quelles solutions pour sortir de l’impasse ?

La paralysie gouvernementale a des conséquences concrètes. Les réformes cruciales voulues par Emmanuel Macron, qu'elles soient économiques ou sociales, sont mises en attente - provoquant le bonheur des uns et le malheur des autres. Les partenaires internationaux pourraient également percevoir cette instabilité comme un signe de faiblesse, ce qui pourrait nuire aux intérêts diplomatiques et économiques de la France.

La Constitution française, pourtant conçue pour assurer une continuité de l'État, n'est pas sans limites face à des circonstances aussi exceptionnelles. « Le Conseil constitutionnel pourrait être saisi pour clarifier la situation, mais cela ne remplacerait pas le besoin urgent d'un chef de gouvernement légitime », affirme le même enseignant-chercheur. « Le risque est réel que cette situation de blocage affaiblisse la légitimité même des institutions de la République. »

D'aucuns évoquent la possibilité d'un gouvernement de coalition, rassemblant des forces politiques diverses pour assurer une majorité parlementaire. Pour autant, la culture du compromis politique ne semble pas particulièrement ancrée dans la pratique des institutions de la Ve République et les consultations des jours derniers montrent que l'issue est introuvable. « Un gouvernement d'union nationale pourrait temporairement stabiliser la situation », suggère l'enseignant-chercheur d'Assas. « Cependant, cela nécessiterait un consensus politique large, qui semble difficile à atteindre dans le climat actuel de polarisation autant à gauche qu'à droite de l'échiquier politique. » Emmanuel Macron était loué en 2017 pour avoir « chamboulé le jeu traditionnel ». Est-il allé trop loin avec la dissolution de l'Assemblée, chamboulant les institutions elles-mêmes ?

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. La solution ,la seule qui soit viable ,c’est de trouver un accord avec le RN ,il faudra bien qu’il y vienne

  2. la Constitution y perd son latin et son « gestionnaire » tout le peu de crédibilité qu’il pouvait avoir. On va se rapprocher assez vite de la démission. Catherine Nay, fin connaisseur des hommes et de la politique, explique qu’il ne sait plus où aller, qu’il n’a pas de solution. Tout simplement parce qu’il s’est enfermé dans une impasse. Cette impasse, c’est la crise de régime, telle que la décortique, Matthieu Bock Coté. Le fonctionnement des institutions françaises n’est plus démocratique en ce sens que ces institutions ne représentent plus le Peuple Français et ne servent pas ses intérêts, sa culture, sa langue, ses mœurs, etc. Les Français vont être très bientôt placé devant un choix historique : Ou bien, sur fond d’immigration et de gabegie financière encore plus grandes, la gauche : NFP, islamisation, et « wokisme » (qui finiront par se livrer une guerre à mort ou bien le sursaut national français : restauration de l’Etat et de la sécurité, remise au travail dès l’école, politique de la famille, finances gérées en bon père de famille etc. En résumé la non France ou la France.

  3. Les trois-quarts des phrases ici sont des éléments de langage et n’ont pas de sens réel : « vide politique inquiétant » (ne pas parler de politique 5 minutes les angoisse, et c’est pire si ça ne suit pas les règles), « sans direction claire » (bien sûr que si : la même qu’avant), « stabilité essentielle à la bonne marche de l’Etat » (nommons Macron roi, ça n’ira que mieux), « questions sur la capacité de l’exécutif à gouverner efficacement » (Les gouvernements Macron ont donc été efficaces avant cela.). « pourrait nuire aux intérêts diplomatiques et économiques de la France » (avant Macron était aimé et respecté). « légitimité même des institutions de la République. » (la République est formidable, tout le monde le sait)
    Les enseignants-chercheurs sont une plaie : ils croient réellement que leurs élucubrations en concepts sont des réalités.
    Macron finira par nommer un premier ministre. Tout sera oublié en une journée.

  4. La constitution, dans laquelle on a inscrit le droit à l’avortement, est incapable de régler cette crise politique ? On se demande de plus en plus à quoi elle sert et son con-seil constitutionnel avec. On supprime tout ça, on économise un pognon de dingue au passage, et on laisse le bon sens populaire prendre les décisions adéquates en ces périodes de crise.

  5. Pourquoi est-il si difficile, aujourd’hui, de former un gouvernement de coalition ? Tout simplement parce qu’on veut le faire en effaçant le principal courant politique du pays, lequel n’est pas l’improbable agglomérat du NFP, mais la vraie droite, celle du RN.

  6. Que se passe-t-il dans une entreprise privée dont la patron et son administration dont ineptes, lui en vacances et le conseil faire en sorte de couler la boite? Il doit y avoir une solution, des gens qui prennent l’affaire en mains, une tutelle, un audit, je n’ai pas d’exemple personnel mais la situation doit exister.

  7. Décidément Macron aura entaché la France à tous les niveaux. On peut lui retenir une qualité, il est mauvais très mauvais.

  8. « … mais cela ne remplacerait pas le besoin urgent d’un chef de gouvernement légitime. » Tout le cirque médiatico-politique est en émoi autour de la nomination d’un premier ministre alors que la véritable légitimité qui devrait interroger est celle de ce président à qui l’on doit tout ce qui nuit à la France depuis des années.

  9. … Et Macron aura achevé l’œuvre pour laquelle il a été mis en place et sur laquelle s’acharne depuis 2017 : rendre la France ingouvernable, la ruiner, la livrer au chaos, en faire une simple province d’une Europe supra nationale soumise aux seuls intérêts américains… son seul but : affaiblir la France…

  10. Bonjour, de toute façon le conseil constitutionnel est a la botte du président, comme on l’a vu pour les 49.3 brandis a l’occasion de la réforme des retraites. Le conseil constitutionnel a validé l’action du gouvernement. Il s’agissait de retraite , pas de budget de l’état ! ! ! Alors que peut il faire dans la situation actuelle ! ! !

  11. Dans quel autre pays a-t-on vu des ministres, dont le premier d’entre eux expédient « les affaires courantes, être « en même temps » députés ? Nos « zélites » marchent vraiment sur la tête au point de ne plus en avoir !!

  12. Une chose positive à cette situation, c’est que pendant ce temps,ils ne pondent pas des lois uniques et inutiles et surtout,on s’aperçoit qu’on peut se passer de ces parasites de politiques nuisibles.

  13. Il semble que votre enseignant chercheur n’ait pas encore trouvé la constitution de 1958 rédigée par Michel Debré, le président de la république a touit pouvoir en matière de nomination d’un premier ministre, et de plus, aucun délai constitutionnel ne lui est imposé, je n’apprécie pas Macron qui tue la France, mais dans le cas présent il ne viole pas la constitution. La Belgique a bien mieux fonctionné dsans gouvernement pendant plus d’un an, où est le problème?

    • Les chercheurs sont là pour…chercher et ils n’ont toujours pas trouvé, alors ils continuent à…chercher…

  14. Macron n’a pas mis les bulletins dans les urnes, pour les européenne ! Voyant la disparité des votes, et leur inéquation avec gouvernement et assemblée, il dissout, rien que de très normal et démocratique : qui n’aurait pas trouvé à redire sur cette disparité ? Mais comme c’est lui qui prend l’initiative, et alors que tous les partis ont fait campagne, non, il prend tout le monde, y compris le parti qui le soutient, de cours ! la suite, ce sont les magouilles qui veulent éviter au parti majoritaire aux européennes et au 1er tour d’être majoritaire à l’Assemblée ; manque de bol, à trop avoir peur du RN, on aide trop NFP et son constituant LFI, infréquentable, d’où des vainqueurs de l’élection multiples : le plus de voix, le plus d’élus, …, et ceux que le peuple souhaite, même si ce dernier se fait rouler dans la farine ; seule solution provisoire : jouer la montre, attendre que les divisions internes aux magouilles cassent ces beaux mariages – c’est ce qu’il fait !!!!

  15. Il est peut être temps de revenir à l’essentiel : fermeture de tous les ministères sauf celui des armées, de l’intérieur, des affaires étrangères, de la justice et du budget (rien que du budget) de leur affecter des moyens dignes de ce nom et d’abandonner tous les programmes des ministères fermés. Ca permettrait d’assainir les finances publiques avant la mise sous tutelle du FMI. Et d’abroger les mesures funestes mises en place depuis 1981. Politiques relisez les oeuvres de Frédéric Bastiat et appliquez ses mesures : du balai et mise en place de la votation citoyenne.

    • Vous avez raison, beaucoup de ministères nuisibles. Revenons à l’essentiel sans oublier bien sûr la suppression des subventions aux associations (qui pullulent), ONG, medias, cinémas , surpression des aides sociales et fin de la gratuité des soins aux migrants, mise en quarantaine des migrants pour déceler d’éventuelles maladies avec enregistrement de leurs empreintes et obligation d’apprendre les rudiments de la langue française, nos mœurs et à la moindre incartade : expulsion.

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