Grand concert de Noël : rassembler un auditoire autour d’un patrimoine commun

Il faudra prévoir d’arriver tôt samedi soir à l’église Sainte-Jeanne d’Arc de Versailles : si l’édifice religieux compte 700 places pour les premiers chanceux, à trois jours de Noël et en ce début de vacances scolaires, il est fort à parier que ce beau concert remporte un franc succès. D’autant que son ambition est merveilleuse : le Chœur Ephata, que nous vous présentions en ces colonnes, ouvre ses rangs à des volontaires, moyennant trois répétitions, pour se joindre à leurs voix. C’est donc un concert participatif, qui réunira, en plus de la trentaine de choristes habituels, une cinquantaine de néophytes de 7 à 60 ans (dont une grand-mère et son petit-fils !) venus goûter aux joies du chant. « Nous avons souhaité partager avec un cercle plus large l’expérience du chant chorale que nous aimons tant et que nous pratiquons depuis des années, nous confie Rogatien Despaignes, le chef de chœur d’Ephata. Cela permet de voir ce que cela fait de produire une musique harmonieuse à plusieurs voix, ce qui est une expérience incroyable ! » complète-t-il, enthousiaste.

Mais ce n’est pas tout ! Autre particularité de ce grand concert de Noël, accompagné par un orchestre d’une trentaine de musiciens, lui aussi participatif, il sera question ce soir-là, non pas d’écouter une succession de chants traditionnels si beaux soient-ils, mais d’assister au récit de la Nativité mis en scène et en lumières : « L’histoire sera interrompue par un chœur pour donner un peu de temps à la méditation, explique Rogatien Despaignes. Nous avons composé de la musique pour l’occasion. Il y a aura donc cette alternance entre musique nouvelle et musique traditionnelle harmonisée pour orchestre et chœur, et des grands chœurs de compositeurs comme Bach, Mendelssohn ou Poulenc. » Là encore, il s’agit d’initiation au beau souligne le chef de chœur : « Si cela s’apparente à un spectacle, il y aura très peu de mise en scène, afin de mettre en valeur la musique pour que l’auditeur néophyte puisse la goûter, attacher son oreille à ce qu’il entend, et mieux en apprécier la richesse. »

« Oublier les malheurs et les souffrances de la vie quotidienne »

Lorsque nous vous les avions présentés, il s’agissait d’un concert pour la Passion, ici, c’est la Nativité. Le chœur Ephata assume parfaitement sa dimension missionnaire. Le chef de chœur témoigne : « Nous sommes tous amoureux de la musique, et convaincus que par la beauté qu’elle nous donne, elle permet de nous élever, de nous faire méditer, ou au moins de nous faire oublier les malheurs et les souffrances de la vie quotidienne. La musique est le reflet de la beauté de Dieu. » Un concert ouvert à tous ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas, puisque « au-delà de l’aspect cultuel, il s’agit de réunir un auditoire autour d’un patrimoine commun. La période de Noël est associée aux chants traditionnels et elle enchante tout le monde. »

Est-ce difficile pour un chef de chœur d’ouvrir ses rangs à des choristes ou musiciens amateurs ? Interrogé, l’intéressé répond avec humilité : « Certes, ce n’est pas la même manière de diriger qu’avec mes chanteurs du chœur Ephata, mais j’ai la chance d’accompagner différents profils, des maîtrises d’enfants ou de jeunes adultes. Au fur et à mesure, j’arrive à m’adapter à différents publics. Mais quand la musique est bien écrite et qu’elle enchante les chanteurs, c’est plus facile ! » Rendez-vous donc samedi 21 décembre à 20h30 à l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Versailles (libre participation aux frais), pour un avant-goût de la joie de Noël…

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