Grande-Bretagne : Tommy Robinson, lanceur d’alerte ou activiste violent ?

Tommy Robinson

Jusqu'à ce jeudi 2 janvier, la réputation du militant anglais anti-immigration Tommy Robinson, condamné à 547 jours d'emprisonnement, ne dépassait guère les frontières de la Grande-Bretagne. Elle a, depuis qu'Elon Musk réclame sur les réseaux sociaux sa libération, pris une envergure internationale. Le message X de Musk a même fait réagir Emmanuel Macron, qui y voit le signe d'une « nouvelle Internationale réactionnaire », capable d'ingérence dans les élections.

Du scandale des viols collectifs de fillettes à la défense de la liberté d'expression

L'affaire a débuté le même 2 janvier, au sein de la Chambre des lords, par le rappel du sénateur Lord Pearson des scandales de viols commis par des hommes musulmans sur de très jeunes filles. Pearson pointe du doigt les silences coupables des responsables politiques de l'époque, dont l'actuel Premier ministre Keir Starmer. Une nouvelle déflagration pour un séisme qui secoue la classe politique anglaise et justifie, selon Elon Musk, la démission de l'actuel gouvernement et la tenue de nouvelles élections. Et l'occasion, pour l'artisan de la victoire de Trump, de réclamer « au nom de la liberté d'expression », la libération du militant Tommy Robinson, condamné pour avoir filmé l'ouverture du procès des viols collectifs de Telford en 2018. Une vieille connaissance pour Elon Musk qui, en 2022, avait déjà volé à son secours en lui rétablissant l'accès au réseau social X.

Un gars ordinaire qui a affronté l’extrémisme islamique comme d'autres citoyens britanniques

Né en 1982, Tommy Robinson (de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon) a fait de sa vie un combat contre l'islamisation de l'Angleterre. C'est un habitué de l'activisme politique, des tribunaux et des condamnations judicaires. Il a déjà effectué quatre séjours en prison pour des motifs variés et pas toujours honorables (agression d'un policier, hooliganisme, fraude…). Actuellement, il purge une peine pour une affaire liée à une condamnation pour diffamation. Son évolution politique témoigne de sa volonté de lisser son image de militant violent proche des milieux hooligans. Quittant successivement le British National Party, qu'il juge trop raciste, puis l’English Defence League (EDL) - à la réputation sulfureuse - qu'il a cofondé, c'est en candidat indépendant qu'il se présente, en 2019, dans le nord-ouest du pays pour représenter la classe ouvrière aux élections européennes, assurant devant ses juges être « un gars ordinaire de Luton qui a affronté l’extrémisme islamique ».

Sans conteste, la donne change à l'été 2024, lors des violentes émeutes anti-immigration qui ont secoué l'Angleterre après l'horrible triple meurtre au couteau de fillettes par Axel Muganwa Rudakubana, né de parents d’origine rwandaise, et mis en examen pour acte terroriste. Tommy Robinson, suivi par plus d'un million de personnes sur son compte X, prend alors la tête des manifestations. Il est accusé de propagation de fausses rumeurs, tandis qu'Elon Musk lui emboîte le pas et évoque « une guerre civile inévitable ». Des citoyens coupables d'avoir participé aux manifestations sont à leur tour envoyés dans des prisons vidées de leur population habituelle. La vidéo, publiée à la même époque, de l'allégeance du chef de la police de Birmingham à la religion musulmane achève sans nul doute de démoraliser les populations. De quoi gommer les fautes de parcours de Tommy Robinson, le faire gagner en popularité et l'asseoir pleinement dans son rôle de lanceur d'alerte qui a compris avant tout le monde.

Mais le militant ne peut compter sur aucun soutien politique anglais officiel. Sur les réseaux sociaux, le conservateur Nigel Farage lâche officiellement le militant. Pour des raisons effrayantes, décrypte la spécialiste de l'islam politique Florence Bergeaud-Blackler, qui relaie cet entretien en forme d'aveux du responsable de Reform UK : « La population musulmane croît de plus de 75 % tous les 10 ans. Si, politiquement, nous nous privons des voix des musulmans, nous perdrons. » Cruelle réalité arithmétique de la démographie anglaise. De son côté, Elon Musk vient par ailleurs de retirer son soutien à « Farage [qui] ne fait pas l'affaire » : coïncidence ?

 

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Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Au Royaume-Uni, mais en France aussi , le système politique est implacable contre ceux qui dénoncent les méfaits de l’immigration, et la justice aux ordres de l’idéologie dominante prononce des peines maximales . Le totalitarisme sans le goulag , comme dit Matthieu Bock-Coté .

  2. Ce qui c’est passer en Angleterre avec le viol des enfants par des barbares pakistanais pendant plusieurs annéees,le viol d’enfants blancs surtout pour montrer aux peuple leur domonation envers les Blancs,et le pire ce sont les responsables politique qui le savaient mais pour ne pas passer pour des racistes ont laisser faire,et bien maintenant,bravo à Mr Elon Musk.

  3. En grande Bretagne relater des faits est un délits par contre les gangs qui pratiquent le viol et la pédophilie rien de reprehensible ? Voilà une société décadente à son paroxysme Elle a le mérite de disparaître

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