Grande Mosquée de Strasbourg : une pierre turque supplémentaire

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Malgré un recours déposé quelques années plus tôt par l’association Forum d’Alsace, présidée par Jacques Cordonnier, qui estimait qu’elle représentait « un élément architectural étranger » et que le projet ne respectait pas, entre autres, « le règlement du plan d’occupation des sols qui limite à 18 mètres la hauteur des constructions », ni « les contraintes liées à la proximité d’un bâtiment inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, à savoir l’ancienne usine Junkers » (Dernières Nouvelles d'Alsace), « la première pierre de la quatrième mosquée de la ville de Strasbourg a été posée dimanche 15 octobre » (Valeurs actuelles), en présence de personnalités telles que Roland Ries, maire de la ville, Jean-Luc Marx, préfet du Bas-Rhin, les ambassadeurs de Turquie et d’Arabie saoudite en France ou encore des représentants du Conseil français du culte musulman.

Un lancement en plein repos dominical, quel signe envoyé aux chrétiens, soit dit en passant !

La Grande Mosquée turque offrira des mensurations de rêve, avec "5.500 m2 (dont 900 m2 de salles de prière), dotée d'une mezzanine réservée aux femmes et équipée de deux minarets de 36 mètres de haut" (Valeurs actuelles). On est loin de la "croisade contre le croissant" en Europe dénoncée par Recep Tayyip Erdoğan.

Rassurons-nous un peu, les minarets n’atteindront pas les 142 mètres de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg !

L’édifice, de style ottoman, dont "l’architecte est Muharrem Hilmi Şenalp, connu notamment pour avoir conçu la mosquée de Tokyo" (source : France Info), sera l’un des plus imposants du genre en Europe.

Cependant, le gestionnaire du futur lieu de culte – la confédération islamique Millî Görüş, véritable sous-marin de l’AKP –, "tablait sur un budget maximal de 17 millions d’euros pour cette mosquée monument et le centre culturel attenant. Eyüp Şahin, président du Millî Görüş Grand Est, estime aujourd’hui qu’il en coûtera plutôt 32 millions d’euros, en incluant une marge d’imprévu de 10 %" (source : Rue89 Strasbourg). Et, en sus d’un appel aux dons des fidèles, l’association "n’exclut plus de demander aussi le soutien de la mairie de Strasbourg, dont l’usage est de financer 10 % du coût de construction des lieux de culte qui la sollicitent" (op. cit.). L’argent des mécréants n’a pas d’odeur !

Pour montrer sa bonne foi, la page Wikipédia de la mosquée précise qu’elle sera "également active dans le dialogue interreligieux et est à l'initiative de nombreux programmes organisés sur le thème du vivre-ensemble".

La réalité de cette implantation est peut-être moins œcuménique : "Depuis la prise d’influence du parti nationaliste islamo-conservateur AKP en Turquie, la place stratégique de Strasbourg pour les intérêts turcs en Europe s’est encore renforcée" (Rue89 Strasbourg).

En attendant, Notre-Dame de Paris, faute d’une aide significative de l’État pour son urgente restauration, s’en remet, quant à elle, à la générosité américaine. À chacun ses priorités !

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