Grève à la SNCF : le summum de l’indécence !

Philippe Martinez

On se pince pour y croire : à l’appel de la CGT Cheminots, rejointe par SUD Rail, la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse, la SNCF sera en grève, de ce mercredi 16 septembre à 20 h jusqu’au vendredi 18 septembre à 7 h 55.

C’est une grève dont on dit qu’elle sera fort peu suivie, et c’est tant mieux, mais qu’importe, au fond, car le seul fait qu’on appelle à la faire est, dans les temps que nous vivons, le summum de l’indécence.

C’est, encore une fois, le moustachu Martinez, cette figure caricaturale qui ne représente plus rien ni personne de sensé, qui appelle au sabordage. Comme une grinçante boîte à musique, il rejoue son air en mouvement perpétuel : « Après la rencontre avec le Premier ministre, toujours rien de concret pour l'emploi et les salaires. Il faut passer des paroles aux actes », a-t-il tonitrué en sortant de Matignon, vendredi dernier. Qu’importent la crise sanitaire, le climat délétère, l’économie à la ramasse, le disque Martinez est rayé. Sa chanson tourne en boucle, réclamant « hausse des salaires, abandon définitif des réformes de retraites et de l’assurance chômage, réduction du temps de travail sans perte de salaire », à quoi il faudra ajouter, demain, sans doute, la contestation des futurs horaires d’hiver, comme c’est le cas quasiment chaque automne.

Pour les fameuses « organisations » qui assistent Martinez dans sa tâche de fossoyeur des chemins de fer, c’est la même chanson : « Le plan de relance de 100 milliards d'euros, annoncé en grande pompe, ne s'adresse qu'aux entreprises, qui pourront notamment bénéficier d'une exonération d'impôts de production à hauteur de 10 milliards d'euros par an, et cela sans aucune condition ni contrepartie. » A contrario, « les demandeurs d'emploi et les bénéficiaires des minima sociaux sont soumis à des contrôles toujours plus sévères ».

Qu’importe l’effacement de la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards d’euros – une dette largement creusée par les grèves interminables de l’hiver dernier –, qu’importe l’enveloppe de 5 milliards d’euros attribuée au transport ferroviaire dans le plan de relance, tout cela ne vaut rien au regard de la CGT et de ses affidés.

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, s’interroge : « Je pose simplement la question : à quoi sert cette grève à la SNCF ? Quels sont les objectifs ? Pour quelles raisons, aujourd'hui, la CGT appelle-t-elle à la grève à la SNCF et qu'est-ce que ça va améliorer pour les cheminots ? » On connaît tous la réponse : ça ne sert à rien. Ça sert la CGT, c’est tout, du moins, c’est ce que croit ledit Martinez, dinosaure de l’ère préindustrielle qui espère se refaire une santé financière sur la crise sanitaire.

La CGT est moribonde, comme tous les syndicats d’extrême gauche qui rament dans son sillage. Leur appel au soulèvement des masses laborieuses fera un bide, comme le précédent, comme le prochain. Leur tour de piste n’a qu’un but : faire passer le chapeau. Dans leur grande majorité, les syndicats français sont d’inutiles machines qui ne vivent que pour elles-mêmes.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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