Grèves SNCF : les grévistes et l’extrême gauche contre le reste du monde

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C’est devenu le traditionnel cadeau de fin d’année des cheminots de la SNCF Les statistiques SNCF montrent que, depuis 1947, il n'y a jamais eu une seule année sans grève. Déjà en 2021, les salariés de la SNCF avaient fortement perturbé le temps de Noël. L'initiative avait particulièrement agacé les usagers après une crise Covid qui avait séparé les familles pendant plusieurs mois. Mais cette année, le mouvement social a pris de l’ampleur et nos compatriotes n’en peuvent plus. Seuls deux trains sur trois circuleront en France du vendredi 23 au lundi 26 décembre à cause d'une grève des contrôleurs, selon les premières estimations de la direction de la SNCF. En gros, un voyageur sur quatre verra son train supprimé. Et devra se rabattre sur la voiture, l'avion ou le covoiturage pour pouvoir passer Noël en famille. Les Français peinent à justifier ce mouvement assez mal perçu.

Un mouvement social soutenu à la marge

Mais la gauche, pourtant sensible à la détresse du peuple, par définition, s'illustre pour l'occasion par sa solidarité avec... les grévistes nantis de la SNCF. L’inévitable trotskiste Anasse Kazib a publié son soutien officiel aux cheminots : « Un cheminot qui va bosser le dimanche 25 décembre va avoir le droit à une majoration d’environ 32 euros |…] Mais des gens critiquent encore la grève ; pour que eux puissent être en famille mais pas le cheminot. » On appréciera la justesse de la pensée qui enverrait la France entière au repos un 25 décembre, services d’urgence compris, afin de respecter la pensée égalitariste de cet ex-candidat à l’élection présidentielle qui n’a jamais réussi à empocher 500 signatures mais qui a rejoint, avec son mouvement « révolution permanente », la fraction trotskiste. Il est rejoint sur cette ligne par les NPA Olivier Besancenot et Philippe Poutou pour qui « la grève des contrôleurs sert les droits du monde de travail ». L'extrême gauche idéologue court dans son couloir...

En tout cas, la grève permet à une poignée de travailleurs de paralyser des millions d’autres travailleurs. « Je peux comprendre les revendications sociales, mais faire cela en pleine trêve de Noël ; là où traditionnellement on laisse de côté la politique pour se retrouver en famille, c’est tout bonnement débile », s’agace une usagère des TER du Centre-Val de Loire. De fait, le mouvement social est difficile à défendre car c’est bien l’immense majorité de nos concitoyens qui est frappée de plein fouet par la crise et l’inflation.


Un mouvement hors-syndicat

La difficulté, pour les pouvoirs publics et les partenaires sociaux, résulte du fait que cette grève a été lancée par un groupe de contrôleurs qui se sont rassemblés sur le système de messagerie WhatsApp, nous apprend Ouest-France. Par ailleurs, ces revendications ne sont pas d’ordre général et sont spécifiques au métier du rail. Revalorisation du métier, augmentation du salaire brut sans passer par des primes qui ne comptent pas pour la retraite… autant de griefs qui paralysent le réseau ferré au grand dam du pouvoir qui, rassemblement spontané oblige, a été surpris par le mouvement. Pour l’heure, les syndicats soutiennent ce mouvement sans pour autant s’y impliquer. Ironiquement et juste après les usagers, les syndicats du rail sont les premières victimes de ce mouvement qui, s’il venait à fonctionner, affaiblirait la légitimité de ces syndicats. Cela explique en partie pourquoi la NUPES est particulièrement silencieuse sur le sujet.

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Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Vous me donnez la nausée. Les Nantis ! mais vous plaisantez ! Ce ne sont pas les cheminots qui ont mené la France et les travailleurs Français là où ils en sont.
    Pourquoi tous ces mouvements sociaux qui emmerdent le peuple ?
    Ne réduisez pas ces mouvements à l’extrême gauche, vous accrediteriez ainsi ceux qui invoquent à tort et à travers l’extrême droite.
    Monsieur, il y a des ouvriers qui souffrent y compris chez les prétendus Nantis de cheminots.
    Si la droite c’est vous alors je vois poindre les prémices du totalitarisme.

    • Nantis ou pas, ils agissent comme des mafieux. Prise d’otage et intimidation. Le motif « social » du mouvement n’est pas crédible dans de telles conditions. Soyez certain que la grande majorité des Français le rejette. Il n’est pas plus crédible que la « gestion » de la SNCF par l’Etat dont la faiblesse et l’incurie ouvtent la voie de ces comportements.

    • Donc tout va bien dans le meilleur des mondes quand une ultra minorité anonyme décide de prendre en otage la population d’un pays ?
      On va rigoler quand le même type d’individus d’extrême gauche va nous couper l’électricité dans quelques jours….

  2. Ras le bol de ces grèves qui prennent en otage les Français. Un peu d’honneur et de dignité , mais certainement des mots ignorés par ces types qui ne voient que leur petite corporation. OK , le droit de grève existe , mais en cette période de Noël , il était possible de procéder autrement, par exemple ne pas contrôler les billets.
    Je n’utilise pratiquement pas le train , mais je paye quand même pour une corporation qui n’est pas la plus à plaindre .

  3. Une minorité encore une fois qui déstabilise le pays de plus au moment de Noël fête des familles qui tentent de se retrouver et pour certaines avec des petits moyens. Inadmissible cette récurrence annuelle. Ils se plaignent de travailler un 25 ou un 31 décembre. En tant qu’ancien policier je ne compte plus les heures effectuées en ces périodes tant c’est l’évènement qui commande et qui ne m’ont jamais été payées. Et là tu la ramènes pas, pas de grève , c’est marche ou crève. Pourquoi les uns et pas les autres? Il y la une forme de lâcheté et de profit eu égard à l’augmentation des prix des billets pour la circonstance. Une honte nationale. Pour Pâques un boycott des trains serait salutaire.

  4. « La bête humaine » n’en finira jamais de rendre son dernier souffle !
    Et pendant ce temps là ?
    Et bien pendant ce temps là les « usagers », comme on dit plutôt que les « clients », sont essoufflé, estomaqués, épuisés, qu’on les prenne pour des c-ns depuis 75 ans.

  5. les syndicats et la gauche sont le bras armés du destructeur de la france
    au final il y a deux fléaux en france la gauche et macron

  6. Généralement, les cheminots ne manquent jamais de déclarer que s’ils font grève, c’est avant tout pour le bien des « usagers ». Quel altruisme ! Et surtout, quel culot d’enquiquiner le monde à des moments critiques de l’année tout en prétendant que c’est par pure bonté d’âme. Dans le cas présent, les propos d’Anasse Kazib sont affligeants de stupidité.

  7. Je reprends le Tweet® en article pour préciser que je ne prends plus le train que par obligation, lorsque l’avion est moins pratique. En gros petite distance ou grande ligne sur Paris direct = 1 fois tous les 3, 4 ans, à vue de nez.

    Demain, je me rends en famille, en avion, 1 heure de vol au lieu de 7 heures de rail, retards non compris.
    Ils ne font pas grève (sauf Air France) et le prix est divisé par 2 ou 3.

    Ils s’étonneront ensuite…….

  8. J’espère que les heures de grève seront bien défalquées de leur salaire. Ils sont encore capables de refaire grève pour demander le paiement des heures perdues pour grève.

  9. Et que dire alors des conducteurs de bus qui emmenent les passagers pour des repas dans toute l’Europe ? Et les educateurs qui malgre tout donnent de leur temps pour encadrer la des handicapes ou encore des cas sociaux et je ne compte meme pas les services d’urgence qui font dns le quotidien leur boulot. Alors messieurs les gauchistes vous avez bon dos avec les nantis de la SNCF. Vivement que cet organisme finisse par etre privatise.

  10. La SNCF est une entreprise et un service public. Or, ni l’Etat, ni les « partenaires sociaux » traditionnels n’ont absolument rien vu venir. L’Etat ne voit même plus ce qui arrive dans sa propre maison. Et c’est cela le plus inquiétant. Comment prétendre à diriger une nation alors que l’on est atteint d’une telle cécité.

  11. L’information est passé presque inaperçue, mais les grévistes de GrDF, soutenus par la Nupes , ont obtenu gain de cause après plusieurs jours/semaine de grève. Et pourtant les employés de GrDF sont loin d’être malheureux.. primes, récupération des heures, frais de repas et déplacement, frais kilométriques, …. et ils osent faire grève

  12. Un collectif anonyme ???? Diantre fichtre.. une attaque en règle contre la population et par extension en cette période contre Noël .. Ces « grévistes » anonymes doivent dans le fond faire plaisir à notre ado de président qui il y a peu, voulait emmerder les français….sacré Macron sacrés grévistes…. que de convergence d idée les unit…

  13. Depuis 1974 dites vous , eh bien français vous êtes avertis alors à partir de 2023 organisez vous pour vous déplacer sans trains et qu’ils fassent grève ou pas on s’en fout mais au moins ils n’emmerderont personne .

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