Guerre du crack : devant l’incurie de l’État, les maires de Paris, Pantin et Aubervilliers saisissent la Justice
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Comment dit-il, déjà, l’ineffable Darmanin : « Calmez-vous, Madame, ça va bien se passer » ?
Eh bien non, ça ne se passe pas bien du tout ! Et voilà le gouvernement auquel il appartient face au tribunal administratif, lequel a été saisi, mercredi 9 février, d’une requête en référé « mesures utiles » par les mairies de Paris, Pantin, Aubervilliers ainsi que le département de Seine-Saint-Denis. Pourquoi ? Pour la valse à mille temps des crackeurs.
Comme le furet, ils sont passés par ici et ils repasseront par là. Voilà des années qu’on les balade dans le nord de Paris, depuis la fameuse colline du crack et le jardin d’Éole jusqu’au square de la Villette où on les a installés à l’automne, avant de construire un mur pour « préserver » les habitants de Pantin. Voilà à quoi auront servi les 25 millions d’euros du « Plan crack » lancé en 2019 par l’État et la mairie de Paris : c’est-à-dire à rien !
La mairie de Paris et l’État se renvoient la balle, au grand dam des riverains dont la vie est pourrie par tous ces toxicos. En décembre dernier, les maires du XIXe arrondissement de Paris, de Pantin et d’Aubervilliers adressaient une pétition à Emmanuel Macron, rappelant au passage que les décisions prises par le préfet Lallement – à la demande du ministre de l’Intérieur – l’avaient été sans aucune concertation. Pire, même : « sans en informer les élus proches des lieux ». Ils pressaient l’État de trouver des solutions d’hébergement et de soin alors que deux personnes avaient été retrouvées mortes dans ce square, dont l’une de surdose.
L’État et la mairie ont répondu « salles de shoot », rebaptisées pour l’occasion « Haltes soin addiction ». C’est plus propre. Pour quel résultat, là encore ? Aucun.
Si, pardon, le préfet Lallement a eu une nouvelle riche idée : poursuivre le tour de la capitale en emmenant les toxicos dans le XIIe arrondissement. Une fois de plus sans concertation avec les élus et sans même les prévenir. Fin janvier, il décide tout seul, dans son petit coin, de les envoyer sur une friche de la SNCF, porte de Charenton. Nouvelle levée de boucliers, et comme le rappelle Valeurs actuelles, finalement, « trois jours plus tard, il avait renoncé à ce projet en raison de la “virulente opposition” de la mairie de Paris, qui avait été rejointe par les élus de droite du Val-de-Marne ». Il faut dire que le préfet semblait ignorer que le terrain en question faisait déjà l’objet d’une convention signée entre la SNCF et l’association Yes We Camp pour une occupation jusqu’à la mi-2024…
La tension est donc montée d’un cran avec l’action en Justice entreprise par la mairie de Paris et les maires de Pantin et d’Aubervilliers. 20 Minutes rapporte que le préfet, présent au Conseil de Paris pour les questions d’actualité – contrer les dangereux manifestants des Convois de la liberté ? –, s’est emporté contre sa voisine Anne Hidalgo : « Vous ne pouvez pas à la fois appeler à des solutions communes et en même temps expliquer qu’il y a un débat devant les tribunaux. Je ne comprends plus rien et j’en suis navré. » Et comme elle mettait en cause Gérald Darmanin, le préfet a bondi : « Je ne peux pas, madame la maire, vous laisser mettre en cause publiquement le ministre de l’Intérieur », un « excellent ministre de l’Intérieur qui fait son travail ».
Darmanin est comme les autres ministres du gouvernement : il fait où on lui dit de faire, ou plus précisément contre qui on lui dit de faire, et la priorité, ce sont les réfractaires au passe vaccinal. Or, on ne peut à la fois emmerder les bons citoyens et régler le problème des toxicos.
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22 commentaires
L’artillerie lourde qui est déployée à Paris ce week end et les canons à eau devraient venir à bout de ces trafiquants .Comment ces élus n’y ont ils pas pensé , incroyable .
Messieurs les Maires, allez voir les bobos du gouvernement qui sont consommateurs de ce type de produit pour leur demander des comptes.